Une plateforme d'information sur la situation des migrants et des demandeurs d'asile en Maine-et-Loire. Porter un regard critique sur les réalités vécues par les migrants et faire respecter leurs droits.
jeudi 31 octobre 2013
lundi 21 octobre 2013
Quand le gouvernement compte-t-il respecter le droit à la santé des personnes étrangères gravement malades ?
Communiqué de l'ODSE du 15/10/2013
Dans les préfectures,
les refus de titres de séjour à des personnes gravement malades qui ne pourront
se faire soigner dans leur pays d’origine se multiplient.
Dans les centres de rétention administrative, l’ODSE (Observatoire du droit à la santé des étrangers) a eu connaissance le mois dernier du placement en rétention de nombreuses personnes étrangères gravement malades qui, sans l’intervention associative, auraient été expulsées alors qu’elles ne peuvent se soigner dans leur pays d’origine. L’une d’elles a été expulsée le 13 septembre dernier.
Face à ces graves dysfonctionnements dans l’application du droit au séjour des étrangers atteints de maladies graves l’ODSE demande depuis plus d’un an l’intervention des ministères de l’Intérieur et de la Santé. Sans succès jusqu’à présent.
Côté Intérieur, les enquêtes médicales des préfets sont validées :
Des préfets de plus en plus nombreux n’hésitent pas à mener une contre-enquête médicale pour fonder une décision d’expulsion du territoire alors même que le Médecin compétent pour évaluer l’état de santé des personnes étrangères malades (médecin de l’Agence régionale de santé) a délivré un avis favorable à la continuité des soins en France. Après les préfectures du Puy de Dôme, de l’Allier, de Charente-Maritime, de Haute-Garonne et de Côte d’Or, ce sont maintenant celles du Rhône, de Dordogne, de la Sarthe et de la Mayenne.
Ces contre-enquêtes se font sur la base d’éléments médicaux vagues et inappropriés, en lien avec des médecins non prévus par la réglementation pour évaluer l’accès aux soins dans les pays d’origine.
Ces pratiques, en plus de priver des personnes vulnérables de leurs droits, ont conduit deux d’entre elles au centre de rétention administrative de Rennes le mois dernier ; sans l’intervention du tribunal administratif, elles auraient été expulsées.
Côté Santé, l’indifférence est de mise :
Comme tout médecin, les Médecins ARS, compétents pour rendre un avis médical évaluant l’état de santé du patient et l’existence du traitement approprié dans son pays d’origine, agissent dans le cadre règlementaire du Code de la santé publique, en faveur de la protection de la santé et de la continuité des soins.
Les critères prévus par la loi pour évaluer les risques en cas d’absence du traitement approprié dans le pays d’origine ont été précisés par le ministère de la Santé dans son instruction du 10 novembre 2011. Pourtant averti à de multiples reprises par les associations de l’ODSE de situations où le Médecin ARS délivrait des avis contraires à cette instruction, le ministère de la Santé ne réagit pas.
Ces situations ne sont que quelques exemples portés à notre connaissance du traitement que subissent aujourd’hui les personnes malades étrangères vivant en France. En 2011, la révision des termes de la loi a conditionné le droit au séjour pour les étrangers gravement malades à « l’absence d’un traitement approprié dans le pays d’origine », en lieu et place de la notion « d’accès effectif » à ce traitement. Cette modification a entraîné la multiplication de drames humains. Depuis juillet 2012, l’ODSE n’a eu de cesse d’interpeller les ministères de la Santé et de l’Intérieur quant au placement en rétention et à l’expulsion d’étrangers malades dans des conditions injustifiables, signe le plus concret et le plus grave de la dégradation de la situation de ces personnes. L’ODSE attend des actes significatifs des deux ministères concernés pour y mettre fin urgemment.
Dans les centres de rétention administrative, l’ODSE (Observatoire du droit à la santé des étrangers) a eu connaissance le mois dernier du placement en rétention de nombreuses personnes étrangères gravement malades qui, sans l’intervention associative, auraient été expulsées alors qu’elles ne peuvent se soigner dans leur pays d’origine. L’une d’elles a été expulsée le 13 septembre dernier.
Face à ces graves dysfonctionnements dans l’application du droit au séjour des étrangers atteints de maladies graves l’ODSE demande depuis plus d’un an l’intervention des ministères de l’Intérieur et de la Santé. Sans succès jusqu’à présent.
Côté Intérieur, les enquêtes médicales des préfets sont validées :
Des préfets de plus en plus nombreux n’hésitent pas à mener une contre-enquête médicale pour fonder une décision d’expulsion du territoire alors même que le Médecin compétent pour évaluer l’état de santé des personnes étrangères malades (médecin de l’Agence régionale de santé) a délivré un avis favorable à la continuité des soins en France. Après les préfectures du Puy de Dôme, de l’Allier, de Charente-Maritime, de Haute-Garonne et de Côte d’Or, ce sont maintenant celles du Rhône, de Dordogne, de la Sarthe et de la Mayenne.
Ces contre-enquêtes se font sur la base d’éléments médicaux vagues et inappropriés, en lien avec des médecins non prévus par la réglementation pour évaluer l’accès aux soins dans les pays d’origine.
Ces pratiques, en plus de priver des personnes vulnérables de leurs droits, ont conduit deux d’entre elles au centre de rétention administrative de Rennes le mois dernier ; sans l’intervention du tribunal administratif, elles auraient été expulsées.
Côté Santé, l’indifférence est de mise :
Comme tout médecin, les Médecins ARS, compétents pour rendre un avis médical évaluant l’état de santé du patient et l’existence du traitement approprié dans son pays d’origine, agissent dans le cadre règlementaire du Code de la santé publique, en faveur de la protection de la santé et de la continuité des soins.
Les critères prévus par la loi pour évaluer les risques en cas d’absence du traitement approprié dans le pays d’origine ont été précisés par le ministère de la Santé dans son instruction du 10 novembre 2011. Pourtant averti à de multiples reprises par les associations de l’ODSE de situations où le Médecin ARS délivrait des avis contraires à cette instruction, le ministère de la Santé ne réagit pas.
Ces situations ne sont que quelques exemples portés à notre connaissance du traitement que subissent aujourd’hui les personnes malades étrangères vivant en France. En 2011, la révision des termes de la loi a conditionné le droit au séjour pour les étrangers gravement malades à « l’absence d’un traitement approprié dans le pays d’origine », en lieu et place de la notion « d’accès effectif » à ce traitement. Cette modification a entraîné la multiplication de drames humains. Depuis juillet 2012, l’ODSE n’a eu de cesse d’interpeller les ministères de la Santé et de l’Intérieur quant au placement en rétention et à l’expulsion d’étrangers malades dans des conditions injustifiables, signe le plus concret et le plus grave de la dégradation de la situation de ces personnes. L’ODSE attend des actes significatifs des deux ministères concernés pour y mettre fin urgemment.
L'OBSERVATOIRE DU
DROIT A LA SANTE DES ETRANGERS est composé de Act Up-Paris, AFVS, Aides, Arcat,
Catred, Cimade, Comede, Comegas, Creteil-solidarité, Fasti, FTCR, Ligue des
Droits de l’Homme, Gisti, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, Mouvement
Français pour le Planning Familial, MRAP, PASTT, Association Primo Levi, Sida
info service, Solidarité sida.
jeudi 17 octobre 2013
Journée mondiale du refus de la misère (Angers)
Un écho de l'interpellation du maire d'Angers par les habitants des squats angevins sur le blog de Ouest France.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Angers.-Le-maire-pris-a-partie-sur-la-question-des-squats_40774-2240251------49007-aud_actu.Htm
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Angers.-Le-maire-pris-a-partie-sur-la-question-des-squats_40774-2240251------49007-aud_actu.Htm
lundi 14 octobre 2013
Premières audiences de sans papiers à Roissy
Malgré les réserves flagrantes quant à ce "pseudo" tribunal, les premières audiences auront eu lieu ce matin même, aujourd'hui 14 octobre.
http://www.liberation.fr/societe/2013/10/14/premieres-audiences-de-sans-papiers-a-roissy_939344
D'autres liens vers la presse :
http://www.liberation.fr/societe/2013/10/14/premieres-audiences-de-sans-papiers-a-roissy_939344
D'autres liens vers la presse :
dimanche 13 octobre 2013
Ils mourront aussi noyés dans les larmes de crocodiles
Un texte à lire absolument...
Ils mourront aussi noyés dans les
larmes de crocodiles
Il y a eu, il reste
encore, l’océan cannibale et ses îles volcaniques, mirages des
vivants.
Je suis devant ;
debout sur une rive à deviner ceux qui n’arrivent plus. La route
atlantique hérissée de barbelés virtuels s’est faite cul-de-sac
mais les hommes n’ont pas renoncé à partir ; ils ont juste
changé de mer à traverser, modifier l’itinéraire de leur
improbable voyage, échangé un enfer contre un autre.
Malte, Lampedusa, je ne veux pas voir ces photos-là. Pas d’images,
pas de sons. Ni voir ni entendre ; je sais déjà et j’en fais
quoi ? Pas ces cadavres anonymes dans les linceuls blancs
improvisés, pas ces morts emballés dans des housses mortuaires
noires, prêts pour l’autopsie d’un chaos, pas ces rescapés
malvenus grelottant dans les couvertures de survie dont l’or
métallique, cannibalisé par les projecteurs, rappelle que le soleil
ne brille pas pour tout le monde.
A la seule lecture
des articles qui tombent en chute libre, cette lointaine horreur
s’est faite mienne. L’impression qu’au lieu d’alerter, de
dénoncer, de mettre en garde, de réveiller les consciences
assoupies, de documenter le tumulte depuis tant d’années, j’ai
participé du désastre.
Mes enfants de papier qui devaient être d’immortels veilleurs
tourmentés, des appels à mieux vivre, ont rallié le bord de ce
monde ; page après plage, ils regardent à travers le prisme du réel
leurs frères de chair se noyer avec eux sans jamais remonter à la
surface. Décidément, écrire ne suffit pas ! Juste un
nécessaire, rempart sans cesse reconstruit, dressé contre
l’indifférence, l’oubli et le mépris.
A quoi me sert-il de la connaitre intimement, Elle, cette jeune
africaine, grosse de mille horreurs banales et d’un enfant ?
Elle qui pariait sur des jours moins pires à défaut d’être
vraiment meilleurs ? A quoi sert-il que j’ai mis, comme
elle dit, « ses mots dans ma bouche » ? A quoi bon
le jeu de ces comédiens endossant son rôle ainsi que celui de
ses frères suppliciés afin qu’ils renaissent à chaque
représentation, survivent à l’oubli, veilleurs éveillés
gesticulant contre l’assoupissement ? Elle est encore là,
même si elle est une autre ; Elle est la prochaine qu’on
ensevelira dans un linceul de mots compatissants, 4500 signes pour
archiver le désastre ; Elle est celle qui, maintenant, met à mort
au lieu de mettre au monde au fond d’une barque folle dont personne
n’entendra jamais parler ; Elle est l’inconnue, l’inaudible,
l’invisible qui ne manquera pas à un appel jamais fait.
Oui, la question migratoire est cruciale, plus que jamais peut-être
car les boucs émissaires sont de plus en plus lourdement chargés et
la mondialisation de l’ignominie encore plus forte que celle de «
l’indifférence ».
En temps de guerres comme
en temps de paix, qu’entend-t-on de la souffrance muette des «
boucs en partance » devenus boucs en errance puisqu’ils n’arrivent
pas, ou si peu, ou si mal car si mal accueillis – centre de
rétention administrative, fichage, arrachage d’empreintes, déni
de minorité, refus d’asile, files d’attente interminables devant
des préfectures dont le service étranger se spécialise dans le non
accueil – ; qu’entend-t-on de leur désespoir discret quand seule
la mort les rend visibles, un temps très court, dans quelques
brèves ? Parfois en partance dès avant naitre ou à l’aube
de leur existence, leur odyssée n’a en fait ni début ni fin. Les
migrants de tout poil, ces voyageurs de tous sexes avançant en tous
sens sont devenus des fardeaux que l’Occident voudrait cantonner
derrière ses lisières comme on tentait de maintenir les loups et
les ogres au plus profond des noires forêts médiévales. Malheur à
celui qui pointe son nez à l’orée de notre monde faussement
ouvert.
Le bord du précipice est
là, charnière entre un espace terrestre, sables et cailloux
caressés d’épines, et un espace maritime tellement surveillé que
des pêcheurs refusent de prêter secours aux malheureux qui
sombrent : ils risqueraient d’être accusés d'aider des
clandestins et tomberaient ainsi sous le coup de la loi inique et
carnassière ; un espace tellement surveillé qu’on sait que ce no
children’s, no woman’s, no man’s land est devenu le plus grand
cimetière marin. Les sirènes ont changé depuis les temps
homériques, celles qui entonnent leurs lugubres mélopées ont la
peau sombre et des cheveux crépus, tressés-collés sur le crâne,
algues brunes qu’elles s’arrachent par poignées. Leurs reflets
gris nagent pour l’éternité entre deux eaux n’effrayant que les
plongeurs sous-marins car, à la surface, nous ne voyons pas plus les
vivants que les morts.
Un drame un peu plus
visible que les précédents et on annonce une « journée de
pleurs » ; une journée et des larmes contre plus de vingt
mille absents, certainement bien plus. Et combien pour tous ceux à
manquer qui sont déjà en marche ? pour les autres naufrages
annoncés ? combien de larmes taries avant d’avoir jailli ?
Déjà versées pour solde de tout mécompte !
Oui, j’entends parler
de corridors humanitaires, de règles sécuritaires, de Frontex, de
surveillance aux frontières, de présence militaire et j’imagine
les crocodiles qui hantent ces eaux-là en embuscade, vaguement
ensommeillés ou veillant prêts à punir, à surgir, à refermer
le piège de leurs mâchoires sur la chair tendre des songes, à
ramener le rêveur imprudent sur sa rive, mort ou vif.
Oui, on nous dit les
insurrections, les conflits, la faim, le rêve à portée d’antenne
parabolique, mais pourquoi ne parle-t-on pas davantage de l’ordre
inéquitable du monde qui broie les humains et les met sur les routes
du néant seuls ou en hordes déterminées et silencieuses ?
Ces images que je ne veux
pas regarder existent et défilent sur les écrans, tournent en
boucle, même, avant de s'effacer devant celles d'un autre drame qui
ne manquera pas d'arriver. Les sons du sinistre se bousculent à la
radio, marche funèbre pour une humanité moribonde. S'indigner,
pleurer puis oublier ; passer à autre chose. Notre faculté
d'occulter ou de nous accommoder m’est insupportable et je demeure
en rage au milieu de mes frères et sœurs rescapés et inconsolés.
Nous ne pouvons ignorer que s’ils ne sont pas morts une première
fois, ils périront par l’oubli ou noyés dans les larmes des
crocodiles, comme leurs semblables infortunés.
Rivage atlantique,
Octobre 2013
Nathalie M’Dela-Mounier
(Écrivain)
vendredi 11 octobre 2013
mardi 8 octobre 2013
Rroms, la commune humanité bafouée
Roms
: la commune humanité bafouée
Le
nouveau gouvernement a choisi la continuité avec l’ancien : la
politique d’expulsion des camps de « Roms » étrangers continue
de plus belle. Aux mêmes motifs. Avec à peu près les mêmes mots,
les mêmes images. Avec les mêmes présupposés et les mêmes
conséquences. À commencer par l’ethnicisation de familles issues
de lieux et d’histoires multiples, qui ne se reconnaissent pas
nécessairement de destin commun, sauf celui auquel on les assigne :
le cercle vicieux de la misère et de l’exclusion.
Cela,
nous ne voulons, nous ne pouvons pas l’accepter. Il y a deux ans,
il importait déjà de se dresser en opposition à la politique de
stigmatisation et de persécution menée sous la houlette de Nicolas
Sarkozy, dans l’esprit du discours de Grenoble, contre les Roms et
les gens du voyage. C’est avec la même détermination que nous
nous élevons aujourd’hui contre la politique menée aux dépens
des Roms sous la responsabilité du président de la République et
de son premier ministre par leur ministre de l’Intérieur.
Manuel
Valls renoue en effet avec une rhétorique qui avait mené un de ses
prédécesseurs à la présidence de la République, et la République
au bord de l’abîme. Or combien sont-ils, ceux qu’on veut
expulser? 12 000 ? 15 000 tout au plus ? Sont-ils à ce point une
menace pour l’ordre public qu’il faille impitoyablement les
déloger sans solution de rechange ?
Si
les nouveaux responsables invoquent autant la sécurité que les
anciens, ils revendiquent (à l’instar de François Hollande
pendant la campagne) un juste milieu entre « fermeté » et «
humanité ». Mais qui peut croire que c’est pour leur bien qu’on
détruit le lieu de vie de ces migrants ? En tout cas, pas les
premiers intéressés. Car ils l’ont vite compris : si l’on se
souciait tant de leur bien être, on ne les abandonnerait pas ensuite
à leur sort, en oubliant de les reloger. Ils ne font qu’aller un
peu plus loin. S’ils parviennent à se cacher, c’est au risque
d’être encore plus abandonnés à eux-mêmes et privés des droits
sociaux les plus élémentaires. Déplacer ainsi les gens, c’est
bien sûr redoubler leur précarité, et faire obstacle à la
scolarisation de leurs enfants.
Certes,
Jean-Marc Ayrault préconise la concertation. Mais sur le terrain
(faut-il s’en étonner ?), ces engagements ne sont pas respectés.
Des centaines de familles se retrouvent dans des situations
inextricables. À Lyon comme à Lille ou à Marseille ou en région
parisienne, le travail des associations de bénévoles a été ruiné
en quelques heures. En Essonne, plusieurs expulsions de bidonvilles
ont eu lieu sur arrêtés municipaux, sans solution de relogement
réel. Dans de nombreux départements, trop de communes tentent de ne
pas scolariser les enfants Roms.
La
majorité gouvernementale croit-elle donc qu’en agitant les peurs
sécuritaires, elle échappera au reproche de « laxisme » ? C’est
tout le contraire : dans ce domaine, elle n’ira jamais assez loin.
La droite, en attendant peut-être l’extrême-droite, fera toujours
mieux, c’est-à-dire pire. La gauche gouvernementale le paiera donc
cher, y compris dans les urnes. En tout cas, les sondages suggèrent
déjà qu’elle n’y gagne rien – pas plus qu’hier la droite au
pouvoir. Seul le Front national pourra récolter les fruits de cette
politique.
En
outre, les concessions au populisme identitaire et sécuritaire ne
feront pas avancer le pays dans sa mobilisation citoyenne face à la
dictature des marchés et aux destructions d’emploi, bien au
contraire. S’en prendre aux Roms ne suffira donc nullement à
gagner les suffrages populaires. Cela ne peut que diviser, affaiblir
là où il faut rassembler, agir. Singer la droite ? C’est
décidément un mauvais calcul.
Il
ne suffira pas davantage de renvoyer cette réalité migratoire à
son origine – en l’occurrence la Roumanie, ainsi que la Bulgarie.
Comme dans de nombreux pays de l’Europe de l’Est, la violence
ordinaire vis-à-vis des « Tsiganes » se poursuit et risque de
s’intensifier à mesure que la situation économique se dégrade.
En même temps, la légitimation par l’État français de leur
caractère indésirable ne peut que renforcer ce racisme.
Surtout,
plutôt que de faire peser cette migration sur les gouvernements
nationaux d’origine, comme l’a fait le ministre de l’Intérieur,
il faut faire valoir une responsabilité de l’Union au lieu de
mettre en péril l’idéal européen en la réduisant aux politiques
néolibérales sans même la caution des droits de l’homme. Bref,
il faut que Viviane Reding, commissaire européenne aux Droits
fondamentaux, parle haut et fort comme en 2010, et non qu’elle soit
réduite au silence face à l’État français.
Nous
ne ressentons pas moins d’indignation qu’alors ; en revanche,
notre colère est plus grande. Pourquoi changer de Président, sinon
pour changer de politique ? Or plus ça change, plus c’est la même
chose : les Roms sont encore et toujours pris pour boucs émissaires.
Au lieu de jouer à son tour sur les peurs et les ressentiments, ce
gouvernement aurait pu faire le pari des valeurs démocratiques : la
liberté et l’égalité, pour les Roms aussi. Nous en sommes loin.
Après l’éviction de la droite éhontée, on assiste à
l’avènement d’une gauche honteuse.
Aujourd’hui,
nous voulons donc interpeller la majorité gouvernementale :
Rien
ne vous oblige à ce choix. Il est contraire aux principes que vous
revendiquez ; pour autant, il n’est pas davantage dans vos
intérêts. Votre responsabilité n’en est que plus grande. Nous
vous tenons donc comptables aujourd’hui, comme l’histoire vous
tiendra comptables demain, de cette banalisation de la xénophobie et
du racisme par l’État français, au mépris des leçons du passé
et des menaces qui pèsent sur l’avenir.
N'hésitez pas à diffuser largement cet appel.
Joyeux anniversaire Khatchit (RESF)
Joyeux anniversaire Khatchit
Comment souhaiter joyeux
anniversaire, trucs et astuces des maîtres Bernard Boucault, Préfet
de Police de son état à Paris, et Manuel Valls, ministre de
l’Intérieur de Jean-Marc Ayrault, sous le quinquennat de François
Hollande.
- Tout d'abord faire attraper par votre police un jeune lycéen étranger. Vérifier qu'il est dépourvu de titre de séjour.
- L'enfermer d'abord pour mieux briser sa vie de lycéen et sa famille.
- Mettre tout en œuvre pour le renvoyer dans un pays qui n'est plus le sien, comme si votre vie en dépendait, surtout ne pas tenir compte des conséquences en cas de succès complet (prison, maltraitance à l'arrivée, famille démembrée, études interrompue, une nouvelle victime potentielle pour les mafias de passeurs, ...), cela gâcherait votre plaisir.
- Ne pas non plus chercher à savoir pourquoi vous faites cela, vous risqueriez un cas de conscience ! L'affaire est encore plus savoureuse lorsque le jeune est arrêté le jour de son anniversaire, comme c'est le cas pour Khatchit. Le seul problème avec ces jeunes, c'est qu'ils ne sont pas reconnaissants de tout l'argent que la République Française, patrie des Droits de l'Homme, dépense pour eux.
Mon "petit plus"
: faire chanter "joyeux anniversaire" au moment de
l'embarquement. Le seul petit bémol est que les policiers chargés
de l'expulsion chantent bien mal, du coup le lycéen crie et se débat
au moment de l'embarquement dans l'avion (c'est la seule explication
plausible). Il faudra penser à des cours de chants pour les
prochaines promotions de policiers et le lycéen expulsé sera
complètement HEU-REUX.
Bernard
Boucault, Manuel Valls
Arrêté le jour de ses 19 ans, jeudi 19 septembre, pour un vol dans un magasin n’ayant pas occasionné de poursuite judiciaire, Khatchit KHACHATRYAN, lycéen arménien, scolarisé à Paris au lycée Camille Jenatzy en CAP, aurait pu simplement passer quelques heures au poste de police mais il est étranger et sans papiers. Le nombre d'expulsés doit compter plus que le travail de police "habituel".
Sans doute un bien grand danger pour la France que ce jeune lycéen. Le Préfet de Police de Paris semble tenir à son expulsion comme à la prunelle de ses yeux. Pourtant Katchit ne veut qu'une chose : construire sa vie en France. Lors de l'audience devant le juge des libertés à la seule question qui lui a été posée : quelle est ta nationalité, Khatchit a répondu "français". En France, Khatchit vit avec toute sa famille : ses parents, sa sœur, son oncle et sa tante, et des cousins. Ils ont fui l'Arménie parce qu'ils étaient menacés à cause des activités politiques du père. Expulsé en Arménie, il y sera considéré comme insoumis puisqu’il ne s’est pas fait recenser, ce qui se paye de 3 à 5 ans de prison.
Empêchons l'expulsion
de Khatchit !
Comme la Cimade le
démontre dans son dernier rapport sur l’application de la
circulaire Valls, la régularisation d’un jeune scolarisé est
pratiquement impossible tant les conditions sont contraignantes.
Jeunesse sans papiers, jeunesse volée, ASSEZ !
En restant mesuré
dans les propos, exigeons la libération immédiate de Khatchit.
Coordonnées du Préfet
de Police de Paris :
mel :
prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr
fax : 01 53 71 67 23
A l'Elysée :
Secrétaire général :
pierre-rene.lemas@elysee.fr
Directrice de cabinet :
sylvie.hubac@elysee.fr
Chef de cabinet :
pierre.besnard@elysee.fr
Conseiller politique :
aquilino.morelle@elysee.fr
Matignon :
premier-ministre@pm.gouv.fr
jean-marc.ayrault@pm.gouv.fr
A l'Intérieur :
Dircab
thierry.lataste@interieur.gouv.fr
Dircab adjoint
thomas.andrieu@interieur.gouv.fr
Conseiller immigration :
raphael.sodini@interieur.gouv.fr
Chef de cabinet
sebastien.gros@interieur.gouv.fr
sec.chefcab@interieur.gouv.fr
Exemple de courrier :
Je viens d'apprendre que
Khatchit, lycéen à Paris est en rétention administrative. Je
trouve cette situation intolérable. Nous ne comprenons pourquoi
menacer d'expulsion ce jeune, qui a sa famille, sa
scolarité, sa vie ici. De plus cette expulsion signifierait très
certainement pour lui la prison à son arrivée en Arménie. Est-ce
l'application de la politique de priorité à la jeunesse qui vous
fait agir ainsi ? En tant que citoyen, j'exige la libération de
Khatchit et le réexamen de sa situation afin qu'il puisse poursuivre
ses études sereinement en France
Tika et Ana sont rentrées à l'Ecole
http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/011013/tika-11-ans-entre-en-classe-albert-complice
http://www.educationsansfrontieres.org/article47676.html
12 jours après que sa sœur ainée Tika Ana 5 ans fait aujourd'hui sa
rentrée en Grande Section à Albertville sous la protection des
citoyens, des militants et des enseignants.
http://www.educationsansfrontieres.org/article47676.html
Calais : Fin du blocage
Après avoir amené les autorités
françaises à discuter avec eux, les exilés syriens ont mis fin de
leur occupation d'un accès du port de Calais vendredi
:
http://vibrations0migratoires.wordpress.com/2013/10/06/syriens-de-calais-ou-en-est-on/
http://vibrations0migratoires.wordpress.com/2013/10/06/syriens-de-calais-ou-en-est-on/
Quelques échos dans les médias britanniques :
http://www.theguardian.com/world/2013/oct/04/french-police-syrian-refugees-calais-asylum-uk
Et dans les médias français :
http://www.presseurop.eu/fr/content/article/4191651-toute-l-europe-est-mieux-que-la-france
samedi 5 octobre 2013
Communiqué RESF
1/ La circulaire Valls doit le
régulariser, le ministre Valls édicte ses propres règles pour l'expulser
!
Expulsion programmée à partir du 7
octobre pour Teodoro VARELA CORREIA, cap-verdien, privé de liberté,
enfermé au centre de rétention n°2 du Mesnil-Amelot depuis le 18 septembre.
Travaillant dans le bâtiment comme
plaquiste, il vit à Asnières (92) avec sa compagne et leurs deux enfants qui
sont scolarisés dans les écoles de la ville (Descartes B et Ferry B). La plus
jeune des enfants, née en France, entre dans sa quatrième année de scolarité et
les parents vivent tous deux en France depuis 7 et 9 ans respectivement : bref,
ils entrent parfaitement dans les critères de régularisation de la circulaire «
Valls » du 28/11/12.
Lire l’article du Parisien
92 : http://www.educationsansfrontieres.org/article47645.html
)
La préfecture est sortie de son
mutisme le 4 octobre à la suite d'une intervention de M Pietrasanta,
député-maire d'Asnières, pour lui répondre ceci : « Il (Teodoro) est
passé au consulat mais étant donné (...) que le consulat du Cap Vert ne
délivre que peu de laissez-passer, le Ministère a décidé de lui délivrer
directement un laissez-passer qui devrait être transmis à la Préfecture
(...) autour du 7 octobre. »
En clair, il a été décidé au plus
haut niveau de l'état de s'affranchir de l'avis du Cap Vert et d'y renvoyer
Teodoro.
C'est
un traitement exceptionnel, une recommandation de l'Union Européenne
datant de 1994, dont Guéant lui-même ne s'est pas servie et
dontValls semble vouloir faire libre usage. On se demande en quoi la
raison d'état
commande à ce point l'expulsion de ce simple père de famille ?
La république du Cap Vert n'est
pas une simple colonie de la Françafrique, devrait-elle, ainsi bafouée,
accepter le débarquement forcé de cet homme sur son sol ?
2/ Vol programmé le 10 octobre
pour Khatchit, lycéen parisien
Arrêté le jour de ses 19 ans, jeudi 19
septembre, pour un vol dans un magasin n’ayant pas occasionné de poursuite
judiciaire, Khatchit KHACHATRYAN, lycéen arménien, scolarisé à Paris au lycée
Camille Jenatzy en CAP, aurait pu simplement passer quelques heures au poste de
police mais il est étranger et sans papiers. Le nombre d'expulsés doit compter
plus que le travail de police "habituel".
Sans doute un bien grand danger pour la France que ce jeune lycéen. Le Préfet de Police de Paris semble tenir à son expulsion comme à la prunelle de ses yeux. Pourtant Katchit ne veut qu'une chose : construire sa vie en France. Lors de l'audience devant le juge des libertés à la seule question qui lui a été posée : quelle est ta nationalité, Khatchit a répondu "français". En France, Khatchit vit avec toute sa famille : ses parents, sa sœur, son oncle et sa tante, et des cousins. Ils ont fui l'Arménie parce qu'ils étaient menacés à cause des activités politiques du père. Expulsé en Arménie, il y sera considéré comme insoumis puisqu’il ne s’est pas fait recenser, ce qui se paye de 3 à 5 ans de prison.
Empêchons l'expulsion de Khatchit !
Comme la Cimade le démontre dans son dernier
rapport sur l’application de la circulaire Valls, la régularisation d’un jeune
scolarisé est pratiquement impossible tant les conditions sont contraignantes.
Jeunesse sans papiers, jeunesse volée, ASSEZ !
En
restant mesuré dans les propos, exigeons la libération immédiate de Khatchit.
Coordonnées du Préfet de
Police de Paris,
fax
: 01 53 71 67 23
A l'Elysée :
Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr
Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr
Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr
Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr
Matignon :
A l'Intérieur :
Dircab adjoint thomas.andrieu@interieur.gouv.fr
Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr
Chef de cabinet sebastien.gros@interieur.gouv.fr
vendredi 4 octobre 2013
Les Syriens de Calais (suite)
A la demande des réfugiés
syriens qui souhaitent une couverture de leur lutte, nous vous tenons
informés des derniers évènements. Après que deux personnes
syriennes soient montées sur le toit d'une partie du port en
menaçant de sauter, des négociation ont été envisagé. C'est
d'abord le sous-préfet qui s'est rendu sur les lieux, puis le
préfet, qui a entamé les négociations. Les autorités souhaitaient
d'abord négocier dans une salle, mais les réfugiés ont refusé et
exigé que la négociation se passe au port. Ainsi le préfet s'est
adressé à l'ensemble des réfugiés syriens sous le regard des
militants et associations. Il ressort de ces négociations, pour le
moment, que :
- le préfet va joindre le gouvernement français pour lui demander d'entamer des négociations avec le gouvernement anglais
- que les réfugiés syriens ici présents pourront bénéficier de papiers provisoires dues à des conditions d'urgence humanitaire (cette proposition reste flou quant au statut juridique de ce papier et ses conséquences)
- que les réfugiés syriens ici-présents qui souhaitent demander l'asile en France bénéficieront d'une procédure quasi-immédiate, et qu'il y aura négociation pour un regroupement familial dans les plus brefs délais.
Le préfet est à présent
parti en réunion, et revient ensuite pour reprendre les
négociations. Les deux réfugiés syriens sont toujours sur le toit,
20 d'entre eux sont toujours en grève de la faim et ce qu'il ressort
de leurs dires est qu'ils n'ont que deux options : "l'asile
en Angleterre ou la mort". Les forces de police sont
également toujours présentes sur les lieux.
Les réfugiés syriens
comptent sur une couverture médiatique large de leur situation et
sont très demandeurs d'une présence journalistique, ils espèrent
aussi un soutien massif de personnes sur place ou des mobilisation de
soutien devant l'ambassade anglaise. C'est un moment charnière de
leur lutte, toute forme de pression est cruciale !
Merci d'avance pour votre
solidarité !
Drame de Lampedusa...
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Naufrage-de-Lampedusa.-17-000-migrants-morts-en-20-ans_55257-2235252_actu.Htm
http://www.liberation.fr/monde/2013/10/03/au-moins-quatre-migrants-meurent-dans-un-naufrage-en-italie_936661
A noter dans le second article, la position du rapporteur spécial de l'ONU sur la manière dont sont traités les migrants.
http://www.liberation.fr/monde/2013/10/03/au-moins-quatre-migrants-meurent-dans-un-naufrage-en-italie_936661
A noter dans le second article, la position du rapporteur spécial de l'ONU sur la manière dont sont traités les migrants.
Extrait de l'article:
«On aurait pu éviter
ces morts», a quant à lui estimé le rapporteur spécial de
l’ONU sur la protection des migrants François Crépeau, qui a mis
en cause «la criminalisation de l’immigration
clandestine». «Traiter l’immigration clandestine uniquement
par des mesures répressives est susceptible de provoquer ces
tragédies», a-t-il déclaré à la presse. «L’immigration
clandestine n’est pas un crime contre les personnes ou les biens ni
une menace pour la sécurité».
En verrouillant leurs frontières, les pays
européens ne font en fait que «donner plus de pouvoir»
aux passeurs et aux trafiquants d’être humains, a-t-il affirmé en
dénonçant une «paranoïa» entretenue par des hommes
politiques. «Les Etats doivent assumer leur part de
responsabilité» dans les drames comme celui de Lampedusa.
jeudi 3 octobre 2013
A l'attention de Manuel Valls
Par Jean-Claude Lefort, Député honoraire, Fils de Manouche.
Manuel, souviens-t-en...
mercredi 2 octobre 2013
Paru dans les pages "Tribunes & Idées" de l’Humanité du 1er octobre 2013 :
Manuel, souviens-t-en...
Par Jean-Claude Lefort, Député honoraire, Fils de Manouche.
Manuel, tu as déclaré hier soir, sur
BFMTV, que la situation était très différente pour toi, relativement à
celle des Roms, car ta famille espagnole était venue en France pour fuir
le franquisme.
Tu as été naturalisé français en 1982. Franco est mort
en 1975. Sept ans avant ta naturalisation. Quand tu es devenu français,
il n’y avait donc plus de dictature en Espagne. Tu avais donc
« vocation », selon tes mots, à retourner dans ton pays de naissance,
en Espagne. Tu ne l’as pas fait et je comprends parfaitement, de même
que je comprends totalement ton souhait de devenir français. Cela sans
l’ombre d’un doute.
Tu avais « vocation » à retourner à Barcelone, en
Espagne où tu es né, pour reprendre tes propos qui concernaient
uniquement les Roms. Celui qui t’écrit, en ce moment, est un Français
d’origine manouche par son père. Mon père, manouche et français, est
allé en 1936 en
Espagne pour combattre le franquisme, les armes à la
main, dans les Brigades internationales. Pour la liberté de ton pays de
naissance, et donc celle de ta famille. Il en est mort, Manuel. Des
suites des blessures infligées par les franquistes sur le front de la
Jarama, en 1937. Je ne te demande aucun remerciement, ni certainement
pas la moindre compassion. Je la récuse par avance. Je suis honoré en
vérité qu’il ait fait ce choix, quand bien même il a privé ma famille de
sa présence alors que je n’avais que neuf ans et ma sœur, dix-huit.
La guerre mondiale est venue. Et les camps nazis se sont
aussi ouverts aux Tziganes. Tu le sais. Mais un nombre énorme de
Manouches, de Gitans et d’Espagnols se sont engagés dans la Résistance
sur le sol français. Ton père aurait pu en être. Il en avait l’âge
puisque il est né en 1923. Georges Séguy et d’autres sont entrés en
résistance à seize ans. Je ne lui reproche aucunement de ne pas l’avoir
fait, bien évidemment. Mais je te demande le respect absolu pour celles
et ceux qui se sont engagés dans la Résistance contre le franquisme,
puis ensuite contre le nazisme et le fascisme. Contre ceux qui avaient
fait Guernica. Et pourtant, à te suivre, ils avaient « vocation » à
retourner ou à rester dans leur pays d’origine, ces « étrangers, et nos
frères pourtant »…
Manuel, « on » a accueilli la Roumanie et la Bulgarie
dans l’Union européenne alors que ces pays ne respectaient pas, et ne
respectent toujours pas, un des fondamentaux pour
devenir ou être
membre de l’Union européenne :
le respect des minorités nationales.
Sensible à cette question pour des raisons évidentes, je m’en étais
fortement inquiété à l’époque. En tant que député, je suis allé à
Bruxelles, auprès de la Commission, pour prouver et dire que ces pays ne
respectaient pas cette clause fondamentale. On m’a souri au nez,
figure-toi.
Et aujourd’hui, dans ces pays, la situation des Roms
s’est encore aggravée. Pas améliorée, je dis bien « aggravée ». Et ils
ont « vocation » à rester dans leurs pays ou à y revenir ? C’est donc,
pour toi, une espèce humaine particulière qui pourrait, elle, supporter
les brimades, les discriminations et les humiliations de toutes sortes ?
Ces pays d’origine ne sont pas des dictatures, c’est certain. Mais ce
ne sont pas des démocraties pleines et entières pour autant. Alors toi,
l’Espagnol devenu français, tu ne comprends pas ? Fuir son pays, tu ne
comprends pas ? Toi, tu ne comprends pas que personne n’a « vocation » à
rester ou revenir dans son pays ? Sauf si tu es adepte de conceptions
très spéciales, à savoir que ce qui vaudrait pour un Roumain ne vaudrait
pas pour un Espagnol. Tu sais pourtant que le mot « race » va
disparaître de nos lois. À juste titre car il n’y a pas de races, juste
une espèce humaine. Et les Roms en sont.
La fermeté doit s’exercer là où se trouvent les
responsabilités. Pas sur de pauvres individus qui n’en peuvent plus.
Savoir accueillir et savoir faire respecter nos lois ne sont pas deux
concepts antagoniques. Mais quand on est de gauche, on n’a pas la
matraque en guise de cœur. C’est un Français d’origine manouche qui
t’écrit et qui écrit au Français de fraîche date que tu es. C’est un
fils de « brigadiste » qui se rappelle à toi. Souviens-t’en : « Celui
qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir. »
Pour l’heure, Manuel, j’ai la nausée. Tes propos me font
gerber, même pire. Nos pères auraient donc fait tout ça pour rien ou
pour « ça » ?
Ils sont morts pour la France, Manuel. Pour que vive la France. Inclus « ces étrangers, et nos frères pourtant ».
Jean-Claude Lefort
Lettre parue sur le site elunet (cf.lien suivant) :
L'Appel des Syriens de Calais
Nous relayons un message des Syriens bloqués à Calais et confrontés à la rigidité du gouvernement français.
Nous sommes ici depuis maintenant un ou deux mois. Le gouvernement français et la police nous ont très mal traité et n'ont montré aucun intérêt pour notre situation. Ils nous ont systématiquement expulsé de nos maisons pour nous mettre à la rue. A chaque fois que nous trouvons un endroit où rester, la police viens et nous arrête, détruisant nos effets personnels et fermant le lieu.
Il n'y a pas d'endroit sécurisé où nous pouvons trouver refuge à Calais, nous sommes juste ici pour une chose et c'est demander l'asile en Angleterre. Beaucoup d'entre nous ont de la famille et des amis là-bas que nous aimerions voir et avec qui nous désirerions vivre. Il y a aussi une forte communauté syrienne en Angleterre, plus forte qu'en France.
Nous sommes maintenant en train de manifester dans le port de Calais, et nous ne partirons pas avant qu'ils nous laissent passer en Angleterre. Nous exigeons qu'une personne de l' « UK home office » vienne nous parler et étudie notre situation. Nous avons le droit de demander l'asile en Angleterre, mais comment arriver là-bas ? Il n'y a pas de moyen légal de traverser.
Nous sommes environ 65 syriens au port en ce moment, avec nos familles, des femmes âgées, des mères, des enfants, le plus jeune ayant trois ans, des amis, et plus de 50 agents de police.
Nous avons le droit de mener une vie paisible et nous avons malheureusement une guerre en Syrie. Nous avons besoin d'aide rapidement. Nous recherchons la sécurité et un refuge en Europe, mais nous ne l'avons pas encore trouvé et nous espérons le rencontrer en Angleterre.
Echo dans la presse (photos) :
http://www.lavoixdunord.fr/region/une-cinquantaine-de-syriens-bloquent-l-acces-au-terminal-ia33b48581n1587999
Nous sommes les
syriens ici à Calais
Nous sommes ici depuis maintenant un ou deux mois. Le gouvernement français et la police nous ont très mal traité et n'ont montré aucun intérêt pour notre situation. Ils nous ont systématiquement expulsé de nos maisons pour nous mettre à la rue. A chaque fois que nous trouvons un endroit où rester, la police viens et nous arrête, détruisant nos effets personnels et fermant le lieu.
Il n'y a pas d'endroit sécurisé où nous pouvons trouver refuge à Calais, nous sommes juste ici pour une chose et c'est demander l'asile en Angleterre. Beaucoup d'entre nous ont de la famille et des amis là-bas que nous aimerions voir et avec qui nous désirerions vivre. Il y a aussi une forte communauté syrienne en Angleterre, plus forte qu'en France.
Nous sommes maintenant en train de manifester dans le port de Calais, et nous ne partirons pas avant qu'ils nous laissent passer en Angleterre. Nous exigeons qu'une personne de l' « UK home office » vienne nous parler et étudie notre situation. Nous avons le droit de demander l'asile en Angleterre, mais comment arriver là-bas ? Il n'y a pas de moyen légal de traverser.
Nous sommes environ 65 syriens au port en ce moment, avec nos familles, des femmes âgées, des mères, des enfants, le plus jeune ayant trois ans, des amis, et plus de 50 agents de police.
Nous avons le droit de mener une vie paisible et nous avons malheureusement une guerre en Syrie. Nous avons besoin d'aide rapidement. Nous recherchons la sécurité et un refuge en Europe, mais nous ne l'avons pas encore trouvé et nous espérons le rencontrer en Angleterre.
We are syrian people
here in Calais
We have been here now
between one and two months. The french government and police have
been very bad with us and do not care about us. They have kicked us
out of our house into the street. Anytime we find a place to stay the
police comes and arrest us, destroy our belongings, close the place.
There is nowhere safe for
us to shelter in Calais, we are here just for one thing and that is
to have asylum in England. Many of us have family and friends in
England who we would like to see and be able to live with. There is
also a strong syrian community there, more than in France.
We are now demonstrating
in the port of Calais, we will not leave until they let us go to
England. We demand one person from the UK home office comes here to
speak with us, and to see our situation. We have the right to claim
asylum in england, but how do we get there ? There is not a
legal way to cross.
We are about 65 people
from syria at the port at the moment, with our families, old women,
mothers, children the youngest being three years old, friends, and
they are over 50 police officers.
We have the right to live
a peaceful life and we have unfortunately war in Syria. We need help
quickly. We are looking for safety and shelter in Europe but we have
not found it yet and we hope to find it in uk.
http://www.lavoixdunord.fr/region/une-cinquantaine-de-syriens-bloquent-l-acces-au-terminal-ia33b48581n1587999
mercredi 2 octobre 2013
Rassemblement devant l'ambassade du Soudan
Les soudanais réfugiés
en France ont appelé à un rassemblement devant l'ambassade du
Soudan contre le massacre qui vient de commencer et la chute du
régime. D'autres rassemblements devant les ambassades des différents
pays européens et planétaires étaient prévues, aujourd'hui
mercredi 2 octobre.
Pour tous les frères du
peuple soudanais dans les différentes villes françaises, et à tous
ceux qui détestent l'injustice et croient au droit humain, à la
justice, la paix et la liberté. Les soudanais réfugiés en France
vous invitent à une manifestation pour dénoncer les crimes commis
par le régime. En soutien à la révolution, pour la liberté et
la dignité.
Le CSSP49 s'associe,à
l'appel à manifestation de ses amis soudanais ayant trouvé ou en
demande d'asile à Angers.
Le CSSP49 demande au
gouvernement français qu'il interdise à ces préfets - notamment du
Nord-Pas de Calais - toute expulsion de ressortissants soudanais vers
ce pays et qu'il intervienne auprès des autres gouvernements de
l'Union -notamment la Belgique et la Grande Bretagne- pour qu'ils
adoptent la même attitude.
Un rassemblement est prévu à Angers,
le samedi 5 octobre, à 14h30, place du Ralliement
en soutien aux peuples du Soudan
Lettre à François Hollande
L’UNION NATIONALE DES SANS PAPIERS ET
MIGRANTS (UNSP)
à FRANCOIS HOLLANDE, PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE FRANÇAISE
Monsieur le Président de
la République,
Nous, Sans-papiers et
Migrants, regroupés dans l’UNSP, en marche dans le cercle du
« Grand Paris » depuis le 7 septembre, nous venons par la
présente vous expliquer les raisons de cette marche,
commémorative des 30 ans de la marche pour l’égalité, et vous
dire nos préoccupations et nos attentes, dont cette marche est
porteuse. Le 5 octobre, à notre arrivée à Paris, nous nous
présenterons à l’Elysée pour vous exprimer de vive voix nos
revendications et nos propositions.
Si nous avons choisi de
sillonner ce qu’il est convenuaujourd’hui d’appeler le « Grand
Paris », c’est parce que, après des marches qui nous ont
menés d’abord auprès des chefs d’Etat africains réunis à
Nice en 2010 par votre prédécesseur,puis en 2011 au Forum social de
Dakar, en 2012 au Parlement européen, enfin en 2013 au Forum
social de Tunis, nous avons aujourd’hui ressenti la nécessité de
nous adresser à la plus haute autorité de la France. C’est aussi
parce qu’après un an et demi de pouvoir socialiste, notre attente
est intense du changement annoncé, qui vaut aussi, pensons-nous,
pour les conditions de vie et de travail des sans-papiers et
migrants. C’est enfin parce que nous avons bien conscience d’avoir
participé à notre manière à la construction de ce Grand Paris,
comme nos anciens ont participé à la construction et à la défense
de la France, et que nous nous trouvons de fait concernés, avec nos
familles et nos enfants, par son avenir.
Tout au long de cette
marche qui aborde sa quatrième et dernière semaine, nous avons été
plutôt bien reçus, par la population comme par les élus de
tous bords, à quelques exceptions près que nous voulons oublier.
Car, pour l’essentiel, l’objectif que nous nous fixions a été
rempli : faire connaître les sans-papiers et migrants pour
éteindre la crainte et les idées fausses, témoigner de leur
parcours éprouvant et de leurs conditions de vie si précaires,
montrer en quoi ils sont des acteurs à part entière de cette
société, découvrir la vitalité de ces quartiers banlieues et
départements limitrophes de Paris si souvent et injustement
stigmatisés.
Par la voix du Ministre
de l’intérieur, Manuel Valls, il nous a été indiqué que le
traitement de notre situation obéirait aux deux principes
d’ »humanité » et de « fermeté », c’est
à dire, avons-nous compris, selon une attention bienveillante à nos
grandes difficultés de régularisation et dans le respect de la loi.
Nous sommes bien évidemment d’accord sur cet équilibre, à
condition qu’il soit réalisé, et que la loi soit juste. Or nous
trouvons plus souvent « fermeté » qu’ « humanité »
(arrestations au faciès, rétentions, expulsions), et la loi CESEDA
dont nous attendons avec impatience que le Parlement s’empare de sa
rédaction et de sa promulgation, est pour l’instant chapeautée,
faute de mieux, par la circulaire Valls du 28 novembre 2012. Or cette
circulaire, pensons-nous, proroge pour l’essentiel l’injustice et
l’incohérence des lois Pasqua de 1993.
Injustice, puisque le
dernier mot en matière de régularisation est à la discrétion des
préfectures, dont on ne peut pas dire que le traitement est uniforme
(égal selon les unes et les autres). Incohérence, puisque
l’essentiel de la circulaire reprend le cercle vicieux maintes fois
dénoncé : pour prétendre déposer un dossier de
régularisation, il faut produire un nombre conséquent de fiches de
paie, sur plusieurs années, alors que pour se faire délivrer ces
mêmes fiches de paie, il faut être titulaire de papiers de séjour
en bonne et due forme. Ainsi se poursuit le travail au noir,
l’encouragement des entreprises à tourner la loi, des sans-papiers
à faire de fausses déclarations, de l’administration à tolérer
ces illégalités. Comment ne pas souhaiter que votre volonté
politique parvienne à briser ce cercle infernal, et donne
satisfaction au plus grand désir des sans-papiers : vivre et
travailler en France de plein droit.
Si nous nous adressons à
vous, Monsieur le Président, c’est parce vous avez le pouvoir
d’inspirer une telle décision, et aussi parce que nous ne
souhaitons pas rester dans un face à face avec le Ministre de
l’intérieur, même s’il est le ministre chargé de notre
régularisation. Nous voulons en effet que notre situation soit prise
en charge aussi par tous les ministères concernés par notre
présence en France (travail, justice, santé, éducation…). De
plus, nous sommes obligés de le reconnaître, le Ministre de
l’intérieur n’a pas jusqu’ici fait preuve de toute la capacité
d’écoute à nos préoccupations que nous étions en droit
d’attendre de sa part. Les récents propos qu’il a tenus sur
l’incapacité de certaines populations à s’intégrer en France
n’ont fait que renforcer nos doutes. Nous nous sommes de fait
sentis visés aussi, et livrés ainsi par ces propos, comme nos
frères Roms, au mépris et à la xénophobie hélas croissante.
C’est pourquoi,
Monsieur le Président, nous vous demandons de faire en sorte qu’il
y ait retrait de cette circulaire Valls, et que l’ouverture du
travail parlementaire sur la refonte de la loi CESEDA donne lieu à
un texte à la hauteur de notre attente, tout comme de l’histoire
et des principes de base de notre République et du parti
socialiste.Comme vous, nous croyons aux principes fondateurs. En
particulier ceux énoncés dans l’article 13 de la Déclaration
universelle des droits de l’homme concernant la liberté de toute
personne humaine de circuler librement, de s’installer dans le pays
de son choix, de retourner librement dans le sien. Cette Déclaration,
promulguée le 10 décembre 1948 au Palais de Chaillot est
imprescriptible et son universalité nous concerne directement. C’est
sous son inspiration que nous demandons la liberté de circulation et
d’installation pour les sans-papiers et migrants, la régularisation
de tous les sans-papiers qui en font actuellement la demande, la
suppression des CRA, l’arrêt des expulsions, l’effectivité du
droit d’asile, l’accès au droit de vote, l’accueil des Roms,
la reconnaissance de l’égalité entre les migrants et les
nationaux. Concrètement, nous demandons la carte de résident de 10
ans pour tous ces sans-papiers qui, pour certains, ont dépassé
depuis longtemps cette durée !
Et qu’on ne vienne pas
dire que cela ouvrirait les vannes à un afflux d’immigration. La
clandestinité y contribue tout autant, sinon plus. Qu’on ne vienne
pas non plus dire que ce n’est pas le moment de rajouter de la
précarité en temps de crise et de chômage. Chacun sait que
les travailleurs immigrés ne sont pas en concurrence avec les
travailleurs nationaux sur les emplois qu’ils occupent :
nettoyage, bâtiment, restauration, services à la personne. Et selon
les chiffres officiels, le solde de notre présence en France est
plutôt positif.
En vous remerciant de
toute l’attention que vous voudrez bien apporter à notre lettre et
à nos demandes, espérant que vous nous ferez l’honneur d’être
reçus et écoutés à l’Elysée le 5 octobre, nous vous prions,
Monsieur le Président de la République, de recevoir l’expression
de notre plus haute considération.
Anzoumane SISSOKO, porte
parole UNSP (tel : 06 51 70 74 92)
UNSP/ATMF, 10 rue Affre,
Paris 75018
Le 29 septembre
2013, Montreuil
Arrivée de la Marche des Sans Papiers
La Marche des Sans Papiers touche à sa fin. Il y aurait eu tant de choses à dire, à montrer, à partager sur cette Marche. Pour le moment, nous faisons suivre un appel pour un rassemblement. Par la suite, nous essaierons de vous reparler de la Marche et du prolongement qui lui sera donner.
Manifestation vers l'Elysée de la Marche du Grand Paris des Sans-papiers
Samedi 5 octobre à 14H00 - Place de la Porte Maillot
Dernière étape de la
marche du Grand Paris entamée le 7 septembre et qui a parcouru toute
l'Ile de France, les marcheurs et marcheuses sans-papiers se rendront
à l'Elysée en manifestation.
Manifestation arrivée : tract ci-dessous
Samedi 5 octobre, pour
l'arrivée à Paris, l'UNSP et les marcheurs et marcheuses appellent
toutes les organisations à se joindre aux marcheurs et marcheuses
pour aller vers l'Elysée soit au départ de la marche à Nanterre à
9h00 soit à Porte Maillot à 14h00 (cf. en pièce jointe l'appel de
l'UNSP).
De fait, c'est à l'issue
de cette dernière étape que l'on pourra juger du succès la marche.
Il est donc important que nous mobilisions par tous les canaux qui
sont à notre disposition et que les soutiens apparaissent à cette
occasion nombreux, visibles et déterminés
Dimanche 6 octobre, à 14
h. à Bastille, c'est la Roma Pride.
Et pour ceux qui
décidément s'ennuient, kisavpakoifèr et veulent jouer les
prolongations : réunion proposée par plate-forme 93 qui avait
réussi avant l'été deux belles manifestations de soutien aux Roms
le jeudi 10 octobre à 18h30 au MRAP (43 boulevard Magenta 75010,
métro Gare de l'Est ou Jacques Bonsergent).
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