lundi 21 octobre 2013

Quand le gouvernement compte-t-il respecter le droit à la santé des personnes étrangères gravement malades ?

Communiqué de l'ODSE du 15/10/2013

Dans les préfectures, les refus de titres de séjour à des personnes gravement malades qui ne pourront se faire soigner dans leur pays d’origine se multiplient.
Dans les centres de rétention administrative, l’ODSE (Observatoire du droit à la santé des étrangers) a eu connaissance le mois dernier du placement en rétention de nombreuses personnes étrangères gravement malades qui, sans l’intervention associative, auraient été expulsées alors qu’elles ne peuvent se soigner dans leur pays d’origine. L’une d’elles a été expulsée le 13 septembre dernier.

Face à ces graves dysfonctionnements dans l’application du droit au séjour des étrangers atteints
de maladies graves l’ODSE demande depuis plus d’un an l’intervention des ministères de l’Intérieur et de la Santé. Sans succès jusqu’à présent.

Côté Intérieur, les enquêtes médicales des préfets sont validées :
Des préfets de plus en plus nombreux n’hésitent pas à mener une contre-
enquête médicale pour fonder une décision d’expulsion du territoire alors même que le Médecin compétent pour évaluer l’état de santé des personnes étrangères malades (médecin de l’Agence régionale de santé) a délivré un avis favorable à la continuité des soins en France. Après les préfectures du Puy de Dôme, de l’Allier, de Charente-Maritime, de Haute-Garonne et de Côte d’Or, ce sont maintenant celles du Rhône, de Dordogne, de la Sarthe et de la Mayenne.
Ces contre-enquêtes se font sur la base d’éléments médicaux vagues et inappropriés, en lien avec des médecins non prévus par la réglementation pour évaluer l’
accès aux soins dans les pays d’origine.
Ces pratiques, en plus de priver des personnes vulnérables de leurs droits, ont conduit deux d’entre elles au centre de rétention administrative de Rennes le mois dernier ; sans l’intervention du tribunal administratif, elles auraient été expulsées.

Côté Santé, l’indifférence est de mise :
Comme tout médecin, les Médecins ARS, compétents pour rendre un avis médical évaluant l’état de santé du patient et l’existence du traitement approprié dans son pays d’origine, agissent dans le cadre règlementaire du Code de la santé publique, en faveur de la protection de la santé et de la continuité des soins.
Les critères prévus par la loi pour évaluer les risques en cas d’absence du traitement approprié dans le pays d’origine ont été précisés par le ministère de la Santé dans son instruction du 10 novembre 2011. Pourtant averti à de multiples reprises par les associations de l’ODSE de situations où le Médecin ARS délivrait des avis contraires à cette instruction, le ministère de la Santé ne réagit pas.

Ces situations ne sont que quelques exemples portés à notre connaissance du traitement que subissent aujourd’hui les personnes malades étrangères vivant en France. En 2011, la révision des termes de la loi a conditionné le droit au séjour pour les étrangers gravement malades à « l’absence d’un traitement approprié dans le pays d’origine », en lieu et place de la notion « d’accès effectif » à ce traitement. Cette modification a entraîné la multiplication de drames humains. Depuis juillet 2012, l’ODSE n’a eu de cesse d’interpeller les ministères de la Santé et de l’Intérieur quant au placement en rétention et à l’expulsion d’étrangers malades dans des conditions injustifiables, signe le plus concret et le plus grave de la dégradation de la situation de ces personnes. L’ODSE attend des actes significatifs des deux ministères concernés pour y mettre fin urgemment.

L'OBSERVATOIRE DU DROIT A LA SANTE DES ETRANGERS est composé de Act Up-Paris, AFVS, Aides, Arcat, Catred, Cimade, Comede, Comegas, Creteil-solidarité, Fasti, FTCR, Ligue des Droits de l’Homme, Gisti, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, Mouvement Français pour le Planning Familial, MRAP, PASTT, Association Primo Levi, Sida info service, Solidarité sida.


dimanche 13 octobre 2013

Ils mourront aussi noyés dans les larmes de crocodiles

Un texte à lire absolument...


Ils mourront aussi noyés dans les larmes de crocodiles

Il y a eu, il reste encore, l’océan cannibale et ses îles volcaniques, mirages des vivants.

Je suis devant ; debout sur une rive à deviner ceux qui n’arrivent plus. La route atlantique hérissée de barbelés virtuels s’est faite cul-de-sac mais les hommes n’ont pas renoncé à partir ; ils ont juste changé de mer à traverser, modifier l’itinéraire de leur improbable voyage, échangé un enfer contre un autre.

Malte, Lampedusa, je ne veux pas voir ces photos-là. Pas d’images, pas de sons. Ni voir ni entendre ; je sais déjà et j’en fais quoi ?  Pas ces cadavres anonymes dans les linceuls blancs improvisés, pas ces morts emballés dans des housses mortuaires noires, prêts pour l’autopsie d’un chaos, pas ces rescapés malvenus grelottant dans les couvertures de survie dont l’or métallique, cannibalisé par les projecteurs, rappelle que le soleil ne brille pas pour tout le monde.

 A la seule lecture des articles qui tombent en chute libre, cette lointaine horreur s’est faite mienne. L’impression qu’au lieu d’alerter, de dénoncer, de mettre en garde, de réveiller les consciences assoupies, de documenter le tumulte depuis tant d’années, j’ai participé du désastre.

Mes enfants de papier qui devaient être d’immortels veilleurs tourmentés, des appels à mieux vivre, ont rallié le bord de ce monde ; page après plage, ils regardent à travers le prisme du réel leurs frères de chair se noyer avec eux sans jamais remonter à la surface. Décidément, écrire ne suffit pas ! Juste un nécessaire, rempart sans cesse reconstruit, dressé contre l’indifférence, l’oubli et le mépris.

A quoi me sert-il de la connaitre intimement, Elle, cette jeune africaine, grosse de mille horreurs banales et d’un enfant ? Elle qui pariait sur des jours moins pires à défaut d’être vraiment meilleurs ? A quoi  sert-il que j’ai mis, comme elle dit, « ses mots dans ma bouche » ? A quoi bon le jeu de ces comédiens endossant son  rôle ainsi que celui de ses frères suppliciés afin qu’ils renaissent à chaque représentation, survivent à l’oubli, veilleurs éveillés gesticulant contre l’assoupissement ? Elle est encore là, même si elle est une autre ; Elle est la prochaine qu’on ensevelira dans un linceul de mots compatissants, 4500 signes pour archiver le désastre ; Elle est celle qui, maintenant, met à mort au lieu de mettre au monde au fond d’une barque folle dont personne n’entendra jamais parler ; Elle est l’inconnue, l’inaudible, l’invisible qui ne manquera pas à un appel jamais fait.

Oui, la question migratoire est cruciale, plus que jamais peut-être car les boucs émissaires sont de plus en plus lourdement chargés et la mondialisation de l’ignominie encore plus forte que celle de « l’indifférence ».

En temps de guerres comme en temps de paix, qu’entend-t-on de la souffrance muette des « boucs en partance » devenus boucs en errance puisqu’ils n’arrivent pas, ou si peu, ou si mal car si mal accueillis – centre de rétention administrative, fichage, arrachage d’empreintes, déni de minorité, refus d’asile, files d’attente interminables devant des préfectures dont le service étranger se spécialise dans le non accueil – ; qu’entend-t-on de leur désespoir discret quand seule la mort les rend visibles, un temps très court, dans quelques brèves ? Parfois en partance dès avant naitre ou à l’aube de leur existence, leur odyssée n’a en fait ni début ni fin. Les migrants de tout poil, ces voyageurs de tous sexes avançant en tous sens sont devenus des fardeaux que l’Occident voudrait cantonner derrière ses lisières comme on tentait de maintenir les loups et les ogres au plus profond des noires forêts médiévales. Malheur à celui qui pointe son nez à l’orée de notre monde faussement ouvert.

Le bord du précipice est là, charnière entre un espace terrestre, sables et cailloux caressés d’épines, et un espace maritime tellement surveillé que des pêcheurs refusent de prêter secours aux malheureux qui sombrent : ils risqueraient d’être accusés d'aider des clandestins et tomberaient ainsi sous le coup de la loi inique et carnassière ; un espace tellement surveillé qu’on sait que ce no children’s, no woman’s, no man’s land est devenu le plus grand cimetière marin. Les sirènes ont changé depuis les temps homériques, celles qui entonnent leurs lugubres mélopées ont la peau sombre et des cheveux crépus, tressés-collés sur le crâne, algues brunes qu’elles s’arrachent par poignées. Leurs reflets gris nagent pour l’éternité entre deux eaux n’effrayant que les plongeurs sous-marins car, à la surface, nous ne voyons pas plus les vivants que les morts.

Un drame un peu plus visible que les précédents et on annonce une « journée de pleurs » ; une journée et des larmes contre plus de vingt mille absents, certainement bien plus. Et combien pour tous ceux à manquer qui sont déjà en marche ? pour les autres naufrages annoncés ? combien de larmes taries avant d’avoir jailli ?  Déjà versées pour solde de tout mécompte !

Oui, j’entends parler de corridors humanitaires, de règles sécuritaires, de Frontex, de surveillance aux frontières, de présence militaire et j’imagine les crocodiles qui hantent ces eaux-là en embuscade, vaguement ensommeillés ou veillant prêts à punir, à surgir, à refermer  le piège de leurs mâchoires sur la chair tendre des songes, à ramener le rêveur imprudent sur sa rive, mort ou vif.

Oui, on nous dit les insurrections, les conflits, la faim, le rêve à portée d’antenne parabolique, mais pourquoi ne parle-t-on pas davantage de l’ordre inéquitable du monde qui broie les humains et les met sur les routes du néant seuls ou en hordes déterminées et silencieuses ?

Ces images que je ne veux pas regarder existent et défilent sur les écrans, tournent en boucle, même, avant de s'effacer devant celles d'un autre drame qui ne manquera pas d'arriver. Les sons du sinistre se bousculent à la radio, marche funèbre pour une humanité moribonde. S'indigner, pleurer puis oublier ; passer à autre chose. Notre faculté d'occulter ou de nous accommoder m’est insupportable et je demeure en rage au milieu de mes frères et sœurs rescapés et inconsolés. Nous ne pouvons ignorer que s’ils ne sont pas morts une première fois, ils périront par l’oubli ou noyés dans les larmes des crocodiles, comme leurs semblables infortunés.

Rivage atlantique, Octobre 2013
Nathalie M’Dela-Mounier
(Écrivain)

mardi 8 octobre 2013

Rroms, la commune humanité bafouée

 
Roms : la commune humanité bafouée


Le nouveau gouvernement a choisi la continuité avec l’ancien : la politique d’expulsion des camps de « Roms » étrangers continue de plus belle. Aux mêmes motifs. Avec à peu près les mêmes mots, les mêmes images. Avec les mêmes présupposés et les mêmes conséquences. À commencer par l’ethnicisation de familles issues de lieux et d’histoires multiples, qui ne se reconnaissent pas nécessairement de destin commun, sauf celui auquel on les assigne : le cercle vicieux de la misère et de l’exclusion.

Cela, nous ne voulons, nous ne pouvons pas l’accepter. Il y a deux ans, il importait déjà de se dresser en opposition à la politique de stigmatisation et de persécution menée sous la houlette de Nicolas Sarkozy, dans l’esprit du discours de Grenoble, contre les Roms et les gens du voyage. C’est avec la même détermination que nous nous élevons aujourd’hui contre la politique menée aux dépens des Roms sous la responsabilité du président de la République et de son premier ministre par leur ministre de l’Intérieur.

Manuel Valls renoue en effet avec une rhétorique qui avait mené un de ses prédécesseurs à la présidence de la République, et la République au bord de l’abîme. Or combien sont-ils, ceux qu’on veut expulser? 12 000 ? 15 000 tout au plus ? Sont-ils à ce point une menace pour l’ordre public qu’il faille impitoyablement les déloger sans solution de rechange ?

Si les nouveaux responsables invoquent autant la sécurité que les anciens, ils revendiquent (à l’instar de François Hollande pendant la campagne) un juste milieu entre « fermeté » et « humanité ». Mais qui peut croire que c’est pour leur bien qu’on détruit le lieu de vie de ces migrants ? En tout cas, pas les premiers intéressés. Car ils l’ont vite compris : si l’on se souciait tant de leur bien être, on ne les abandonnerait pas ensuite à leur sort, en oubliant de les reloger. Ils ne font qu’aller un peu plus loin. S’ils parviennent à se cacher, c’est au risque d’être encore plus abandonnés à eux-mêmes et privés des droits sociaux les plus élémentaires. Déplacer ainsi les gens, c’est bien sûr redoubler leur précarité, et faire obstacle à la scolarisation de leurs enfants.

Certes, Jean-Marc Ayrault préconise la concertation. Mais sur le terrain (faut-il s’en étonner ?), ces engagements ne sont pas respectés. Des centaines de familles se retrouvent dans des situations inextricables. À Lyon comme à Lille ou à Marseille ou en région parisienne, le travail des associations de bénévoles a été ruiné en quelques heures. En Essonne, plusieurs expulsions de bidonvilles ont eu lieu sur arrêtés municipaux, sans solution de relogement réel. Dans de nombreux départements, trop de communes tentent de ne pas scolariser les enfants Roms.

La majorité gouvernementale croit-elle donc qu’en agitant les peurs sécuritaires, elle échappera au reproche de « laxisme » ? C’est tout le contraire : dans ce domaine, elle n’ira jamais assez loin. La droite, en attendant peut-être l’extrême-droite, fera toujours mieux, c’est-à-dire pire. La gauche gouvernementale le paiera donc cher, y compris dans les urnes. En tout cas, les sondages suggèrent déjà qu’elle n’y gagne rien – pas plus qu’hier la droite au pouvoir. Seul le Front national pourra récolter les fruits de cette politique.

En outre, les concessions au populisme identitaire et sécuritaire ne feront pas avancer le pays dans sa mobilisation citoyenne face à la dictature des marchés et aux destructions d’emploi, bien au contraire. S’en prendre aux Roms ne suffira donc nullement à gagner les suffrages populaires. Cela ne peut que diviser, affaiblir là où il faut rassembler, agir. Singer la droite ? C’est décidément un mauvais calcul.
Il ne suffira pas davantage de renvoyer cette réalité migratoire à son origine – en l’occurrence la Roumanie, ainsi que la Bulgarie. Comme dans de nombreux pays de l’Europe de l’Est, la violence ordinaire vis-à-vis des « Tsiganes » se poursuit et risque de s’intensifier à mesure que la situation économique se dégrade. En même temps, la légitimation par l’État français de leur caractère indésirable ne peut que renforcer ce racisme.

Surtout, plutôt que de faire peser cette migration sur les gouvernements nationaux d’origine, comme l’a fait le ministre de l’Intérieur, il faut faire valoir une responsabilité de l’Union au lieu de mettre en péril l’idéal européen en la réduisant aux politiques néolibérales sans même la caution des droits de l’homme. Bref, il faut que Viviane Reding, commissaire européenne aux Droits fondamentaux, parle haut et fort comme en 2010, et non qu’elle soit réduite au silence face à l’État français.

Nous ne ressentons pas moins d’indignation qu’alors ; en revanche, notre colère est plus grande. Pourquoi changer de Président, sinon pour changer de politique ? Or plus ça change, plus c’est la même chose : les Roms sont encore et toujours pris pour boucs émissaires. Au lieu de jouer à son tour sur les peurs et les ressentiments, ce gouvernement aurait pu faire le pari des valeurs démocratiques : la liberté et l’égalité, pour les Roms aussi. Nous en sommes loin. Après l’éviction de la droite éhontée, on assiste à l’avènement d’une gauche honteuse.

Aujourd’hui, nous voulons donc interpeller la majorité gouvernementale :

Rien ne vous oblige à ce choix. Il est contraire aux principes que vous revendiquez ; pour autant, il n’est pas davantage dans vos intérêts. Votre responsabilité n’en est que plus grande. Nous vous tenons donc comptables aujourd’hui, comme l’histoire vous tiendra comptables demain, de cette banalisation de la xénophobie et du racisme par l’État français, au mépris des leçons du passé et des menaces qui pèsent sur l’avenir.



N'hésitez pas à diffuser largement cet appel.

Joyeux anniversaire Khatchit (RESF)

 
Joyeux anniversaire Khatchit

Comment souhaiter joyeux anniversaire, trucs et astuces des maîtres Bernard Boucault, Préfet de Police de son état à Paris, et Manuel Valls, ministre de l’Intérieur de Jean-Marc Ayrault, sous le quinquennat de François Hollande.
  • Tout d'abord faire attraper par votre police un jeune lycéen étranger. Vérifier qu'il est dépourvu de titre de séjour.
  • L'enfermer d'abord pour mieux briser sa vie de lycéen et sa famille.
  • Mettre tout en œuvre pour le renvoyer dans un pays qui n'est plus le sien, comme si votre vie en dépendait, surtout ne pas tenir compte des conséquences en cas de succès complet (prison, maltraitance à l'arrivée, famille démembrée, études interrompue, une nouvelle victime potentielle pour les mafias de passeurs, ...), cela gâcherait votre plaisir.
  • Ne pas non plus chercher à savoir pourquoi vous faites cela, vous risqueriez un cas de conscience ! L'affaire est encore plus savoureuse lorsque le jeune est arrêté le jour de son anniversaire, comme c'est le cas pour Khatchit. Le seul problème avec ces jeunes, c'est qu'ils ne sont pas reconnaissants de tout l'argent que la République Française, patrie des Droits de l'Homme, dépense pour eux.

Mon "petit plus" : faire chanter "joyeux anniversaire" au moment de l'embarquement. Le seul petit bémol est que les policiers chargés de l'expulsion chantent bien mal, du coup le lycéen crie et se débat au moment de l'embarquement dans l'avion (c'est la seule explication plausible). Il faudra penser à des cours de chants pour les prochaines promotions de policiers et le lycéen expulsé sera complètement HEU-REUX.

Bernard Boucault, Manuel Valls



Arrêté le jour de ses 19 ans, jeudi 19 septembre, pour un vol dans un magasin n’ayant pas occasionné de poursuite judiciaire, Khatchit KHACHATRYAN, lycéen arménien, scolarisé à Paris au lycée Camille Jenatzy en CAP, aurait pu simplement passer quelques heures au poste de police mais il est étranger et sans papiers. Le nombre d'expulsés doit compter plus que le travail de police "habituel".

Sans doute un bien grand danger pour la France que ce jeune lycéen. Le Préfet de Police de Paris semble tenir à son expulsion comme à la prunelle de ses yeux. Pourtant Katchit ne veut qu'une chose : construire sa vie en France. Lors de l'audience devant le juge des libertés à la seule question qui lui a été posée : quelle est ta nationalité, Khatchit a répondu "français". En France, Khatchit vit avec toute sa famille : ses parents, sa sœur, son oncle et sa tante, et des cousins. Ils ont fui l'Arménie parce qu'ils étaient menacés à cause des activités politiques du père. Expulsé en Arménie, il y sera considéré comme insoumis puisqu’il ne s’est pas fait recenser, ce qui se paye de 3 à 5 ans de prison.

Empêchons l'expulsion de Khatchit !

Comme la Cimade le démontre dans son dernier rapport sur l’application de la circulaire Valls, la régularisation d’un jeune scolarisé est pratiquement impossible tant les conditions sont contraignantes. Jeunesse sans papiers, jeunesse volée, ASSEZ !
En restant mesuré dans les propos, exigeons la libération immédiate de Khatchit.

Coordonnées du Préfet de Police de Paris :
mel : prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr
fax : 01 53 71 67 23
A l'Elysée :
Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr
Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr
Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr
Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr

Matignon :
premier-ministre@pm.gouv.fr
jean-marc.ayrault@pm.gouv.fr

A l'Intérieur :
Dircab thierry.lataste@interieur.gouv.fr
Dircab adjoint thomas.andrieu@interieur.gouv.fr
Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr
Chef de cabinet sebastien.gros@interieur.gouv.fr
sec.chefcab@interieur.gouv.fr

Exemple de courrier :

Je viens d'apprendre que Khatchit, lycéen à Paris est en rétention administrative. Je trouve cette situation intolérable. Nous ne comprenons pourquoi menacer d'expulsion ce jeune, qui a sa famille, sa scolarité, sa vie ici. De plus cette expulsion signifierait très certainement pour lui la prison à son arrivée en Arménie. Est-ce l'application de la politique de priorité à la jeunesse qui vous fait agir ainsi ? En tant que citoyen, j'exige la libération de Khatchit et le réexamen de sa situation afin qu'il puisse poursuivre ses études sereinement en France

Tika et Ana sont rentrées à l'Ecole

http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/011013/tika-11-ans-entre-en-classe-albert-complice

12 jours après que sa sœur ainée Tika Ana 5 ans fait aujourd'hui sa rentrée en Grande Section à Albertville sous la protection des citoyens, des militants et des enseignants.

http://www.educationsansfrontieres.org/article47676.html

Le délit de solidarité rétabli ?

http://www.76actu.fr/delit-de-solidarite-avec-les-sans-papiers-un-militant-condamne-au-havre_53216/

Calais : Fin du blocage

 Après avoir amené les autorités françaises à discuter avec eux, les exilés syriens ont mis fin de leur occupation d'un accès du port de Calais vendredi :

http://vibrations0migratoires.wordpress.com/2013/10/06/syriens-de-calais-ou-en-est-on/



samedi 5 octobre 2013

Communiqué RESF

1/ La circulaire Valls doit le régulariser,  le ministre Valls édicte ses propres règles pour l'expulser !

Expulsion programmée à partir du 7 octobre  pour  Teodoro VARELA CORREIA, cap-verdien, privé de liberté, enfermé au centre de rétention n°2 du Mesnil-Amelot depuis le 18 septembre.

Travaillant dans le bâtiment comme plaquiste, il vit à Asnières (92) avec sa compagne et leurs deux enfants qui sont scolarisés dans les écoles de la ville (Descartes B et Ferry B). La plus jeune des enfants, née en France, entre dans sa quatrième année de scolarité et les parents vivent tous deux en France depuis 7 et 9 ans respectivement : bref, ils entrent parfaitement dans les critères de régularisation de la circulaire « Valls » du 28/11/12.
 
Lire l’article du Parisien 92 :  http://www.educationsansfrontieres.org/article47645.html )

La préfecture est sortie de son mutisme le 4 octobre à la suite d'une intervention de M Pietrasanta, député-maire d'Asnières, pour lui répondre ceci : « Il (Teodoro) est passé au consulat mais étant donné (...) que le consulat du Cap Vert ne délivre que peu de laissez-passer, le Ministère a décidé de lui délivrer directement un laissez-passer qui devrait être transmis à la Préfecture (...) autour du 7 octobre. »

En clair, il a été décidé au plus haut niveau de l'état de s'affranchir de l'avis du Cap Vert et d'y renvoyer Teodoro.

C'est un traitement exceptionnel, une recommandation de l'Union Européenne datant de 1994, dont  Guéant lui-même ne s'est pas servie et dontValls semble vouloir faire libre usage.  On se demande en quoi la raison d'état commande à ce point l'expulsion de ce simple père de famille ? 

La république du Cap Vert n'est pas une simple colonie de la Françafrique, devrait-elle, ainsi bafouée, accepter le débarquement forcé de cet homme sur son sol ?
  

2/ Vol programmé le 10 octobre pour Khatchit, lycéen parisien

Arrêté le jour de ses 19 ans, jeudi 19 septembre, pour un vol dans un magasin n’ayant pas occasionné de poursuite judiciaire, Khatchit KHACHATRYAN, lycéen arménien, scolarisé à Paris au lycée Camille Jenatzy en CAP, aurait pu simplement passer quelques heures au poste de police mais il est étranger et sans papiers. Le nombre d'expulsés doit compter plus que le travail de police "habituel".

Sans doute un bien grand danger pour la France que ce jeune lycéen
. Le Préfet de Police de Paris semble tenir à son expulsion comme à la prunelle de ses yeux. Pourtant Katchit ne veut qu'une chose : construire sa vie en France. Lors de l'audience devant le juge des libertés à la seule question qui lui a été posée : quelle est ta nationalité, Khatchit a répondu "français". En France, Khatchit vit avec toute sa famille : ses parents, sa sœur, son oncle et sa tante, et des cousins. Ils ont fui l'Arménie parce qu'ils étaient menacés à cause des activités politiques du père. Expulsé en Arménie, il y sera considéré comme insoumis puisqu’il ne s’est pas fait recenser, ce qui se paye de 3 à 5 ans de prison.

Empêchons l'expulsion de Khatchit !

Comme la Cimade le démontre dans son dernier rapport sur l’application de la circulaire Valls, la régularisation d’un jeune scolarisé est pratiquement impossible tant les conditions sont contraignantes. Jeunesse sans papiers, jeunesse volée, ASSEZ !

En restant mesuré dans les propos, exigeons la libération immédiate de Khatchit.
Coordonnées du Préfet de Police de Paris,
fax : 01 53 71 67 23
A l'Elysée :
Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr
Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr
Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr
Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr
Matignon :
A l'Intérieur :
Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr
 

Manifestation contre le régime soudanais à Angers

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Repression.-Les-Soudanais-du-Maine-et-Loire-manifestent-a-Angers_40774-2235899------49007-aud_actu.Htm

vendredi 4 octobre 2013

Les Syriens de Calais (suite)

 
A la demande des réfugiés syriens qui souhaitent une couverture de leur lutte, nous vous tenons informés des derniers évènements. Après que deux personnes syriennes soient montées sur le toit d'une partie du port en menaçant de sauter, des négociation ont été envisagé. C'est d'abord le sous-préfet qui s'est rendu sur les lieux, puis le préfet, qui a entamé les négociations. Les autorités souhaitaient d'abord négocier dans une salle, mais les réfugiés ont refusé et exigé que la négociation se passe au port. Ainsi le préfet s'est adressé à l'ensemble des réfugiés syriens sous le regard des militants et associations. Il ressort de ces négociations, pour le moment, que :

  • le préfet va joindre le gouvernement français pour lui demander d'entamer des négociations avec le gouvernement anglais
  • que les réfugiés syriens ici présents pourront bénéficier de papiers provisoires dues à des conditions d'urgence humanitaire (cette proposition reste flou quant au statut juridique de ce papier et ses conséquences)
  • que les réfugiés syriens ici-présents qui souhaitent demander l'asile en France bénéficieront d'une procédure quasi-immédiate, et qu'il y aura négociation pour un regroupement familial dans les plus brefs délais.

Le préfet est à présent parti en réunion, et revient ensuite pour reprendre les négociations. Les deux réfugiés syriens sont toujours sur le toit, 20 d'entre eux sont toujours en grève de la faim et ce qu'il ressort de leurs dires est qu'ils n'ont que deux options : "l'asile en Angleterre ou la mort". Les forces de police sont également toujours présentes sur les lieux.

Les réfugiés syriens comptent sur une couverture médiatique large de leur situation et sont très demandeurs d'une présence journalistique, ils espèrent aussi un soutien massif de personnes sur place ou des mobilisation de soutien devant l'ambassade anglaise. C'est un moment charnière de leur lutte, toute forme de pression est cruciale !

Merci d'avance pour votre solidarité !

Drame de Lampedusa...

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Naufrage-de-Lampedusa.-17-000-migrants-morts-en-20-ans_55257-2235252_actu.Htm

http://www.liberation.fr/monde/2013/10/03/au-moins-quatre-migrants-meurent-dans-un-naufrage-en-italie_936661

A noter dans le second article, la position du rapporteur spécial de l'ONU sur la manière dont sont traités les migrants.
 
Extrait de l'article:

«On aurait pu éviter ces morts», a quant à lui estimé le rapporteur spécial de l’ONU sur la protection des migrants François Crépeau, qui a mis en cause «la criminalisation de l’immigration clandestine». «Traiter l’immigration clandestine uniquement par des mesures répressives est susceptible de provoquer ces tragédies», a-t-il déclaré à la presse. «L’immigration clandestine n’est pas un crime contre les personnes ou les biens ni une menace pour la sécurité».

En verrouillant leurs frontières, les pays européens ne font en fait que «donner plus de pouvoir» aux passeurs et aux trafiquants d’être humains, a-t-il affirmé en dénonçant une «paranoïa» entretenue par des hommes politiques. «Les Etats doivent assumer leur part de responsabilité» dans les drames comme celui de Lampedusa.

jeudi 3 octobre 2013

A l'attention de Manuel Valls

Par Jean-Claude Lefort, Député honoraire, Fils de Manouche.

Manuel, souviens-t-en...

mercredi 2 octobre 2013


Paru dans les pages "Tribunes & Idées" de l’Humanité du 1er octobre 2013 :
Manuel, souviens-t-en...
Par Jean-Claude Lefort, Député honoraire, Fils de Manouche.

Manuel, tu as déclaré hier soir, sur BFMTV, que la situation était très différente pour toi, relativement à celle des Roms, car ta famille espagnole était venue en France pour fuir le franquisme.

Tu as été naturalisé français en 1982. Franco est mort en 1975. Sept ans avant ta naturalisation. Quand tu es devenu français, il n’y avait donc plus de dictature en Espagne. Tu avais donc «  vocation  », selon tes mots, à retourner dans ton pays de naissance, en Espagne. Tu ne l’as pas fait et je comprends parfaitement, de même que je comprends totalement ton souhait de devenir français. Cela sans l’ombre d’un doute.

Tu avais « vocation » à retourner à Barcelone, en Espagne où tu es né, pour reprendre tes propos qui concernaient uniquement les Roms. Celui qui t’écrit, en ce moment, est un Français d’origine manouche par son père. Mon père, manouche et français, est allé en 1936 en
 Espagne pour combattre le franquisme, les armes à la main, dans les Brigades internationales. Pour la liberté de ton pays de naissance, et donc celle de ta famille. Il en est mort, Manuel. Des suites des blessures infligées par les franquistes sur le front de la Jarama, en 1937. Je ne te demande aucun remerciement, ni certainement pas la moindre compassion. Je la récuse par avance. Je suis honoré en vérité qu’il ait fait ce choix, quand bien même il a privé ma famille de sa présence alors que je n’avais que neuf ans et ma sœur, dix-huit.

La guerre mondiale est venue. Et les camps nazis se sont aussi ouverts aux Tziganes. Tu le sais. Mais un nombre énorme de Manouches, de Gitans et d’Espagnols se sont engagés dans la Résistance sur le sol français. Ton père aurait pu en être. Il en avait l’âge puisque il est né en 1923. Georges Séguy et d’autres sont entrés en résistance à seize ans. Je ne lui reproche aucunement de ne pas l’avoir fait, bien évidemment. Mais je te demande le respect absolu pour celles et ceux qui se sont engagés dans la Résistance contre le franquisme, puis ensuite contre le nazisme et le fascisme. Contre ceux qui avaient fait Guernica. Et pourtant, à te suivre, ils avaient « vocation » à retourner ou à rester dans leur pays d’origine, ces « étrangers, et nos frères pourtant »…

Manuel, « on » a accueilli la Roumanie et la Bulgarie dans l’Union européenne alors que ces pays ne respectaient pas, et ne respectent toujours pas, un des fondamentaux pour
 devenir ou être membre de l’Union européenne : 
le respect des minorités nationales. Sensible à cette question pour des raisons évidentes, je m’en étais fortement inquiété à l’époque. En tant que député, je suis allé à Bruxelles, auprès de la Commission, pour prouver et dire que ces pays ne respectaient pas cette clause fondamentale. On m’a souri au nez, figure-toi.

Et aujourd’hui, dans ces pays, la situation des Roms s’est encore aggravée. Pas améliorée, je dis bien « aggravée ». Et ils ont « vocation » à rester dans leurs pays ou à y revenir ? C’est donc, pour toi, une espèce humaine particulière qui pourrait, elle, supporter les brimades, les discriminations et les humiliations de toutes sortes ? Ces pays d’origine ne sont pas des dictatures, c’est certain. Mais ce ne sont pas des démocraties pleines et entières pour autant. Alors toi, l’Espagnol devenu français, tu ne comprends pas ? Fuir son pays, tu ne comprends pas ? Toi, tu ne comprends pas que personne n’a « vocation » à rester ou revenir dans son pays ? Sauf si tu es adepte de conceptions très spéciales, à savoir que ce qui vaudrait pour un Roumain ne vaudrait pas pour un Espagnol. Tu sais pourtant que le mot « race » va disparaître de nos lois. À juste titre car il n’y a pas de races, juste une espèce humaine. Et les Roms en sont.

La fermeté doit s’exercer là où se trouvent les responsabilités. Pas sur de pauvres individus qui n’en peuvent plus. Savoir accueillir et savoir faire respecter nos lois ne sont pas deux concepts antagoniques. Mais quand on est de gauche, on n’a pas la matraque en guise de cœur. C’est un Français d’origine manouche qui t’écrit et qui écrit au Français de fraîche date que tu es. C’est un fils de « brigadiste » qui se rappelle à toi. Souviens-t’en : « Celui qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir. »

Pour l’heure, Manuel, j’ai la nausée. Tes propos me font gerber, même pire. Nos pères auraient donc fait tout ça pour rien ou pour « ça » ?

Ils sont morts pour la France, Manuel. Pour que vive la France. Inclus « ces étrangers, et nos frères pourtant ».

Jean-Claude Lefort




Lettre parue sur le site elunet (cf.lien suivant) :

http://www.elunet.org/spip.php?article32789

L'Appel des Syriens de Calais

Nous relayons un message des Syriens bloqués à Calais et confrontés à la rigidité du gouvernement français.
 
Nous sommes les syriens ici à Calais

Nous sommes ici depuis maintenant un ou deux mois. Le gouvernement français et la police nous ont très mal traité et n'ont montré aucun intérêt pour notre situation. Ils nous ont systématiquement expulsé de nos maisons pour nous mettre à la rue. A chaque fois que nous trouvons un endroit où rester, la police viens et nous arrête, détruisant nos effets personnels et fermant le lieu.

Il n'y a pas d'endroit sécurisé où nous pouvons trouver refuge à Calais, nous sommes juste ici pour une chose et c'est demander l'asile en Angleterre. Beaucoup d'entre nous ont de la famille et des amis là-bas que nous aimerions voir et avec qui nous désirerions vivre. Il y a aussi une forte communauté syrienne en Angleterre, plus forte qu'en France.

Nous sommes maintenant en train de manifester dans le port de Calais, et nous ne partirons pas avant qu'ils nous laissent passer en Angleterre. Nous exigeons qu'une personne de l' « UK home office » vienne nous parler et étudie notre situation. Nous avons le droit de demander l'asile en Angleterre, mais comment arriver là-bas ? Il n'y a pas de moyen légal de traverser.

Nous sommes environ 65 syriens au port en ce moment, avec nos familles, des femmes âgées, des mères, des enfants, le plus jeune ayant trois ans, des amis, et plus de 50 agents de police.

Nous avons le droit de mener une vie paisible et nous avons malheureusement une guerre en Syrie. Nous avons besoin d'aide rapidement. Nous recherchons la sécurité et un refuge en Europe, mais nous ne l'avons pas encore trouvé et nous espérons le rencontrer en Angleterre.
 
We are syrian people here in Calais

We have been here now between one and two months. The french government and police have been very bad with us and do not care about us. They have kicked us out of our house into the street. Anytime we find a place to stay the police comes and arrest us, destroy our belongings, close the place.

There is nowhere safe for us to shelter in Calais, we are here just for one thing and that is to have asylum in England. Many of us have family and friends in England who we would like to see and be able to live with. There is also a strong syrian community there, more than in France.

We are now demonstrating in the port of Calais, we will not leave until they let us go to England. We demand one person from the UK home office comes here to speak with us, and to see our situation. We have the right to claim asylum in england, but how do we get there ? There is not a legal way to cross.

We are about 65 people from syria at the port at the moment, with our families, old women, mothers, children the youngest being three years old, friends, and they are over 50 police officers.
We have the right to live a peaceful life and we have unfortunately war in Syria. We need help quickly. We are looking for safety and shelter in Europe but we have not found it yet and we hope to find it in uk. 


Echo dans la presse (photos) : 
http://www.lavoixdunord.fr/region/une-cinquantaine-de-syriens-bloquent-l-acces-au-terminal-ia33b48581n1587999

mercredi 2 octobre 2013

Rassemblement devant l'ambassade du Soudan

 Les soudanais réfugiés en France ont appelé à un rassemblement devant l'ambassade du Soudan contre le massacre qui vient de commencer et la chute du régime. D'autres rassemblements devant les ambassades des différents pays européens et planétaires étaient prévues, aujourd'hui mercredi 2 octobre.

Pour tous les frères du peuple soudanais dans les différentes villes françaises, et à tous ceux qui détestent l'injustice et croient au droit humain, à la justice, la paix et la liberté. Les soudanais réfugiés en France vous invitent à une manifestation pour dénoncer les crimes commis par le régime. En soutien à la révolution, pour la liberté et la dignité.

Le CSSP49 s'associe,à l'appel à manifestation de ses amis soudanais ayant trouvé ou en demande d'asile à Angers.

Le CSSP49 demande au gouvernement français qu'il interdise à ces préfets - notamment du Nord-Pas de Calais - toute expulsion de ressortissants soudanais vers ce pays et qu'il intervienne auprès des autres gouvernements de l'Union -notamment la Belgique et la Grande Bretagne- pour qu'ils adoptent la même attitude.

Un rassemblement est prévu à Angers,

le samedi 5 octobre, à 14h30, place du Ralliement 

 en soutien aux peuples du Soudan

Lettre à François Hollande

 L’UNION NATIONALE DES SANS PAPIERS ET MIGRANTS (UNSP)

à FRANCOIS HOLLANDE, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE


Monsieur le Président de la République,

Nous, Sans-papiers et Migrants, regroupés dans l’UNSP, en marche dans le cercle du « Grand Paris » depuis le 7 septembre, nous venons par la présente vous  expliquer les raisons de cette marche, commémorative des 30 ans de la marche pour l’égalité, et vous dire nos préoccupations et nos attentes, dont cette marche est porteuse. Le 5 octobre, à notre arrivée à Paris, nous nous présenterons à l’Elysée pour vous exprimer de vive voix nos revendications et nos propositions.

Si nous avons choisi de sillonner ce qu’il est convenuaujourd’hui d’appeler le « Grand Paris », c’est parce que, après des marches qui nous ont menés  d’abord auprès des chefs d’Etat africains réunis à Nice en 2010 par votre prédécesseur,puis en 2011 au Forum social de Dakar, en 2012  au Parlement européen, enfin en 2013 au Forum social de Tunis, nous avons aujourd’hui ressenti la nécessité de nous adresser à la plus haute autorité de la France. C’est aussi parce qu’après un an et demi de pouvoir socialiste, notre attente est intense du changement annoncé, qui vaut aussi, pensons-nous, pour les conditions de vie et de travail des sans-papiers et migrants. C’est enfin parce que nous avons bien conscience d’avoir participé à notre manière à la construction de ce Grand Paris, comme nos anciens ont participé à la construction et à la défense de la France, et que nous nous trouvons de fait concernés, avec nos familles et nos enfants, par son avenir.

Tout au long de cette marche qui aborde sa quatrième et dernière semaine, nous avons été plutôt bien reçus, par la population comme par les  élus de tous bords, à quelques exceptions près que nous voulons oublier. Car, pour l’essentiel, l’objectif que nous nous fixions a été rempli : faire connaître les sans-papiers et migrants pour éteindre la crainte et les idées fausses, témoigner de leur parcours éprouvant et de leurs conditions de vie si précaires, montrer en quoi ils sont des acteurs à part entière de cette société, découvrir la vitalité de ces quartiers banlieues et départements limitrophes de Paris si souvent et injustement stigmatisés.

Par la voix du Ministre de l’intérieur, Manuel Valls, il nous a été indiqué que le traitement de notre situation obéirait aux deux principes d’ »humanité » et de « fermeté », c’est à dire, avons-nous compris, selon une attention bienveillante à nos grandes difficultés de régularisation et dans le respect de la loi. Nous sommes bien évidemment d’accord sur cet équilibre, à condition qu’il soit réalisé, et que la loi soit juste. Or nous trouvons plus souvent « fermeté » qu’ « humanité » (arrestations au faciès, rétentions, expulsions), et la loi CESEDA dont nous attendons avec impatience que le Parlement s’empare de sa rédaction et de sa promulgation, est pour l’instant chapeautée, faute de mieux, par la circulaire Valls du 28 novembre 2012. Or cette circulaire, pensons-nous, proroge pour l’essentiel l’injustice et l’incohérence des lois Pasqua de 1993.

Injustice, puisque le dernier mot en matière de régularisation est à la discrétion des préfectures, dont on ne peut pas dire que le traitement est uniforme (égal selon les unes et les autres). Incohérence, puisque l’essentiel de la circulaire reprend le cercle vicieux maintes fois dénoncé : pour prétendre déposer un dossier de régularisation, il faut produire un nombre conséquent de fiches de paie, sur plusieurs années, alors que pour se faire délivrer ces mêmes fiches de paie, il faut être titulaire de papiers de séjour en bonne et due forme. Ainsi se poursuit le travail au noir, l’encouragement des entreprises à tourner la loi, des sans-papiers à faire de fausses déclarations, de l’administration à tolérer ces illégalités. Comment ne pas souhaiter que votre volonté politique parvienne à briser ce cercle infernal, et donne satisfaction au plus grand désir des sans-papiers : vivre et travailler en France de plein droit.
Si nous nous adressons à vous, Monsieur le Président, c’est parce vous avez le pouvoir d’inspirer une telle décision, et aussi parce que nous ne souhaitons pas rester dans un face à face avec le Ministre de l’intérieur, même s’il est le ministre chargé de notre régularisation. Nous voulons en effet que notre situation soit prise en charge aussi par tous les ministères concernés par notre présence en France (travail, justice, santé, éducation…). De plus, nous sommes obligés de le reconnaître, le Ministre de l’intérieur n’a pas jusqu’ici fait preuve de toute la capacité d’écoute à nos préoccupations que nous étions en droit d’attendre de sa part. Les récents propos qu’il a tenus sur l’incapacité de certaines populations à s’intégrer en France n’ont fait que renforcer nos doutes. Nous nous sommes de fait sentis visés aussi, et livrés ainsi par ces propos, comme nos frères Roms, au mépris et à la xénophobie hélas croissante.  

C’est pourquoi, Monsieur le Président, nous vous demandons de faire en sorte qu’il y ait retrait de cette circulaire Valls, et que l’ouverture du travail parlementaire sur la refonte de la loi CESEDA donne lieu à un texte à la hauteur de notre attente, tout comme de l’histoire et des principes de base de notre République et du parti socialiste.Comme vous, nous croyons aux principes fondateurs. En particulier ceux énoncés dans l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme concernant la liberté de toute personne humaine de circuler librement, de s’installer dans le pays de son choix, de retourner librement dans le sien. Cette Déclaration, promulguée le 10 décembre 1948 au Palais de Chaillot est imprescriptible et son universalité nous concerne directement. C’est sous son inspiration que nous demandons la liberté de circulation et d’installation pour les sans-papiers et migrants, la régularisation de tous les sans-papiers qui en font actuellement la demande, la suppression des CRA, l’arrêt des expulsions, l’effectivité du droit d’asile, l’accès au droit de vote, l’accueil des Roms, la reconnaissance de l’égalité entre les migrants et les nationaux. Concrètement, nous demandons la carte de résident de 10 ans pour tous ces sans-papiers qui, pour certains, ont dépassé depuis longtemps cette durée !

Et qu’on ne vienne pas dire que cela ouvrirait les vannes à un afflux d’immigration. La clandestinité y contribue tout autant, sinon plus. Qu’on ne vienne pas non plus dire que ce n’est pas le moment de rajouter de la précarité en temps de crise et de chômage.  Chacun sait que les travailleurs immigrés ne sont pas en concurrence avec les travailleurs nationaux sur les emplois qu’ils occupent : nettoyage, bâtiment, restauration, services à la personne. Et selon les chiffres officiels, le solde de notre présence en France est plutôt positif.

En vous remerciant de toute l’attention que vous voudrez bien apporter à notre lettre et à nos demandes, espérant que vous nous ferez l’honneur d’être reçus et écoutés à l’Elysée le 5 octobre, nous vous prions, Monsieur le Président de la République, de recevoir l’expression de notre plus haute considération. 

Anzoumane SISSOKO, porte parole UNSP  (tel : 06 51 70 74 92)
UNSP/ATMF, 10 rue Affre, Paris 75018
Le  29 septembre 2013, Montreuil



Arrivée de la Marche des Sans Papiers

La Marche des Sans Papiers touche à sa fin. Il y aurait eu tant de choses à dire, à montrer, à partager sur cette Marche. Pour le moment, nous faisons suivre un appel pour un rassemblement. Par la suite, nous essaierons de vous reparler de la Marche et du prolongement qui lui sera donner.


Manifestation vers l'Elysée de la Marche du Grand Paris des Sans-papiers

Samedi 5 octobre à 14H00 - Place de la Porte Maillot



Dernière étape de la marche du Grand Paris entamée le 7 septembre et qui a parcouru toute l'Ile de France, les marcheurs et marcheuses sans-papiers se rendront à l'Elysée en manifestation.

Manifestation arrivée : tract ci-dessous
 
Samedi 5 octobre, pour l'arrivée à Paris, l'UNSP et les marcheurs et marcheuses appellent toutes les organisations à se joindre aux marcheurs et marcheuses pour aller vers l'Elysée soit au départ de la marche à Nanterre à 9h00 soit à Porte Maillot à 14h00 (cf. en pièce jointe l'appel de l'UNSP).

De fait, c'est à l'issue de cette dernière étape que l'on pourra juger du succès la marche. Il est donc important que nous mobilisions par tous les canaux qui sont à notre disposition et que les soutiens apparaissent à cette occasion nombreux, visibles et déterminés

Dimanche 6 octobre, à 14 h. à Bastille, c'est la Roma Pride.

Et pour ceux qui décidément s'ennuient, kisavpakoifèr et veulent jouer les prolongations  : réunion proposée par plate-forme 93 qui avait réussi avant l'été deux belles manifestations de soutien aux Roms le jeudi 10 octobre à 18h30 au MRAP (43 boulevard Magenta 75010, métro Gare de l'Est ou Jacques Bonsergent).