Depuis novembre, et
faisant suite à une réquisition à Notre Dame de l'Esvière, une
dizaine de demandeurs d'asile a pu trouver refuge dans un nouveau
lieu. Cette maison bourgeoise, inoccupée depuis deux ans, se situe
au 14, rue Audusson, une rue perpendiculaire à la rue de Létanduère,
à proximité de la Gare SNCF.
Une fois de plus, les
carences affichées et manifestes de l'Etat et des autres pouvoirs
locaux créent des situations de tensions et il devient urgent de
trouver des solutions dignes. N'en déplaise aux tenants d'un ordre
économique et politique immuable. Il faudra bien qu'un jour, les
responsables politiques prennent conscience des réalités
contemporaines. Vivre dans une bulle ne suffit plus pour gouverner le
monde.
Il est parfaitement
injuste et malhonnête de considérer que l'ouverture d'un lieu crée
des afflux sans précédent. Le journal « Le Monde »
a publié récemment un article qui mentionne "l'arrestation" par la police maritime libyenne de 400
migrants africains qui souhaitaient rejoindre l'Europe. Ce fait
divers souligne à quel point l'argument cité précédemment est
simpliste bien qu'il soit repris sans discontinuer par tous les bords
politiques. Que ces représentants politiques viennent découvrir la
réalité, viennent à l'épreuve du terrain...et non effectuer une
simple visite comme on va au zoo et ainsi se donner bonne conscience
à quelques jours d'un rendez-vous électoral.
Les télévisions et les
journaux nous abreuvent d'images terrifiantes sur ce qui se passe
dans la Corne de l'Afrique et ailleurs dans le monde. Et les
responsables, à l'échelle nationale comme locale, n'ont cesse de
sermonner les citoyens qui voudraient soutenir, aider, accompagner
ces personnes... Le risque d'un appel d'air ! Voyagez, ouvrez les
yeux, regardez ce qui se passe dans les autres villes. Les mêmes
drames humains se jouent chaque jour.
Pour l'heure, il existe
des textes internationaux et le droit d'asile n'est pas une invention
des militants. Des textes sont là pour encadrer ce droit et il faut
la persévérance de quelques uns pour que les droits fondamentaux
soient au moins connus. De là, à être reconnus, il reste du
chemin...
Il suffit de regarder le
nouveau texte législatif encadrant l'immigration (loi Besson) : un
durcissement sans précédent de la politique d'immigration de la
France, un durcissement continu et permanent depuis de nombreuses
années. Une suspicion qui se généralise et qui coûte bien plus
cher qu'un accueil et un accompagnement
Il est bien trop facile
de sortir l'argument financier alors que les moyens utilisés sont
disproportionnés : des tribunaux engorgés, des services policiers
sur le qui vive en permanence, des travailleurs sociaux qui se
battent contre des moulins à vent, des nuitées dans les hôtels qui
coûtent des sommes faramineuses...
Non, il s'agit bien d'une
volonté politique et idéologique. Ainsi pour affronter la contexte
actuel, la crise mondiale, il faudrait fermer encore un peu plus les
frontières, vivre en vase-clos. Le pays est sclérosé, les gens
doutent, craignent... l'étranger devient le bouc émissaire facile
et évident...
Quelle aubaine en ces
temps pré-électoraux...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire