Une partie des personnes
qui avaient trouvé refuge à l'ancienne école Notre Dame de
l'Esvière, en début de semaine, ont reçu leur assignation vendredi
soir, à 19h30. Ils sont convoqués au tribunal d'instance ce
lundi, à 15h30, boulevard Pierre de Coubertin.
A lire les déclarations
des uns et des autres, on ne peut que désespérer du manque total de
considération envers les demandeurs d'asile.
A l'Evêque d'Angers, Mr
Delmas, qui déclare ne pas cautionner les réquisitions, on ne peut
être que d'accord avec son propos : personne ne les cautionne,
personne ne les souhaite. Par contre, face à des situations
inacceptables, les uns ont le courage de prendre des décisions, de
faire face à leur responsabilité, alors que d'autres, les
représentants de l'Etat, les responsables politiques locaux se
dissimulent derrière des paravents, derrière les intangibles
critères budgétaires, derrière leur éternel manque de moyens...
Monsieur le Préfet qui
déclare que certains se laissent guidés par l'émotion et que cette
nouvelle réquisition fragilise l'équilibre patiemment construit à
Angers, sait pertinemment que l'équilibre n'a jamais été atteint
et ce depuis de nombreuses années. D'ailleurs, on pourrait lui
rappeler qu'en septembre dernier, en accordant des hébergements en
nombre, y compris à des personnes tout juste arrivées, il est le
premier à avoir mis en route « la pompe aspirante ».
Ce qui est demandé, ce
qui est exigé, c'est le respect du droit, du droit d'asile et des
droits humains fondamentaux. Nous ne sommes pas sur le registre de la
charité et du misérabilisme mais bel et bien sur un versant
juridique qu'il est difficile de contourner, des textes
internationaux en sont les garants. Les effets d'annonce et les
experts en communication ne pourront en permanence dissimuler les
problèmes.
D'ailleurs, la présence
des compagnies de CRS sur Angers montrent bien les intentions qui
n'étaient pas clairement exprimées en début de mois. Oui, de
nouveaux moyens sont donnés aux élus locaux pour aider à une
meilleure répartition des flux. Peut-être que pour certains, il
s'agissait davantage de moyens humains, administratifs. Question de
vision, question d'objectif...
Soutenir les demandeurs
d'asile, c'est soutenir les « oubliés », les
« indésirables », les « invisibles ». C'est
affirmer la primauté du droit et de la personne sur les
considérations politiciennes et financières. C'est défendre les
droits des personnes avant toute autre considération.
Le CSSP49
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire