samedi 28 juin 2014

Chaos à Calais



https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/27/chaos-a-calais/


Le tribunal administratif a décidé l’expulsion sans délais du lieu de distribution des repas à partir de la signification du jugement, c’est-à-dire que l’expulsion deviendra possible dans le courant de la semaine prochaine, selon la célérité avec laquelle le préfet accordera le concours de la force publique – ou selon ce qui a été organisé de concert entre la mairie et la préfecture si elles se sont mises d’accord sur le déroulement des opérations.

Bien entendu, aucune solution n’est proposée aux personnes qui habitent sur le lieu de distribution des repas.

Les associations et les exilés vont prendre le temps de faire le point sur la situation et d’envisager que faire. Les recours juridiques possibles sont étudiés avec Me Nobert Clément, qui a assuré la défense des habitants du lieu de distribution. Les associations ont aussi décidé de boycotter la réunion du conseil des migrants convoquée pour aujourd’hui, pour dénoncer l’absence de dialogue et la violence de la politique municipale.

Plus de quatre cents personnes habitent là maintenant. Parmi elles, entre trente et cinquante mineurs, adolescents et pré-adolescents (la question des mineurs a été soulevée avec insistance ces derniers mois, comme aucune solution n’a été apportée ils sont toujours là), et quelques mineures. Une trentaine de femmes, dont certaines enceintes, et certaines avec des enfants de quatre à six ans. Jusqu’à présent la maison de l’avenue Victor Hugo accueillait les femmes et les enfants, mais soixante-treize personnes y habitaient en milieu de semaine, il n’y a décidément plus d’espace disponible.

À ce propos, la préfecture ajoute au chaos ambiant s’il est possible. Le préfet avait annoncé le déménagement à la fin du mois du lieu d’accueil des femmes, sans donner de précision de lieu. Le Secours catholique vient d’apprendre que l’État réquisitionnait pour l’hébergement des femmes le lieu d’accueil de jour géré par le Secours catholique. Il s’agit d’un préfabriqué posé au-delà de la rocade de contournement de Calais, au milieu des champs, à une heure de marche du centre-ville (la localisation a été imposée par la mairie), impropre à l’habitation. Plus de soixante-dix femmes et enfants de l’avenue Victor Hugo et plus de trente femmes et enfants du lieu de distribution des repas, il est incapable d’accueillir plus d’une centaine de personnes.

Le Secours catholique accueille là quotidiennement soixante à quatre-vingt personnes, il y a aussi ses bureaux pour l’accompagnement des demandeurs d’asile. L’activité de l’association s’en trouvera déstructurée. Règlement de compte du préfet vis-à-vis des associations qu’il trouve trop peu dociles ?

L’incohérence qui règne dans l’action de l’État depuis plus d’un mois tient-elle à l’incompétence du préfet du Pas-de-Calais, auquel cas M. Cazeneuve serait charitable de le renvoyer pour le remplacer par quelqu’un d’à-peu-près capable de gérer la situation ? Ou est-elle délibérée pour faire basculer la situation dans la violence – dernière arme d’un gouvernement aux abois ?

Malheureusement, la circulaire du 11 mars 2014, signée par Manuel Valls dans la dernière ligne droite de la campagne des municipales, énonce : "Lorsque la nationalité de l’étranger est établie ou qu’il est titulaire de documents de voyage, je vous invite à privilégier la voie de son éloignement vers son pays d’origine. Dans les autres cas, cette voie doit également être recherchée, sans négliger toutefois la réadmission au sein de l’Union européenne, lorsqu’elle est possible, qui permet d’assurer que la situation irrégulière ne reste pas sans réponse" (page 3).


C’est une réponse possible à la question "où vont aller les gens après l’expulsions ?" Après le couple Besson – Sarkozy se mettant en scène expulsant les Afghans en Afghanistan, on aurait comme un remake maquant d’imagination le couple Hollande – Valls expulsant les Soudanais au Soudan ou les Syriens en Syrie, pour mettre en scène sa fermeté face à "l’invasion migratoire", et briser ce qui reste du "ni-ni", ces personnes ni régularisables ni expulsables, ce qui reste de barrière morale pour que les personnes ne soient pas renvoyées vers la torture et la mort. Malheureusement de ce pouvoir tout est possible.

Le pire n’est jamais sûr, mais le prévoir permet parfois de l’éviter.

Espérons-le. Et créons ensemble cet autre possible.


Calais : Expulsion du lieu de distribution des repas


https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/27/expulsion-du-lieu-de-distribution-des-repas-lours-defendra-sa-peau/


En fin d’après-midi, un huissier accompagné de deux policiers municipaux est venu déposer deux présentoirs sur lesquels était fixé le dossier d’une centaine de pages en français de la saisine du tribunal administratif par la mairie de Calais pour obtenir l’expulsion des personnes occupant le lieu de distribution des repas.


Dans le dossier, il y a un formulaire en français que doivent signer les occupants du lieu auxquels la plainte a été signifiée. L’huissier essaye de faire signer des exilés, qui refusent de signer un papier qu’ils ne comprennent pas. Il apostrophe par son nom un bénévole présent, qui lui réplique qu’il n’habite pas là. L’huissier insiste pour avoir sa signature. Un bénévole naïf aurait peut-être signé sans savoir les conséquences. Est-ce la loi de trouver un quidam qui n’habite peut-être pas là pour signer un document qu’il ne comprend pas ?


Les occupants du lieu essayent de comprendre ce qui se passe. Lecture du document, explications, traduction. La mairie de Calais a saisi le tribunal administratif en référé (procédure accélérée) pour demander l’expulsion des personnes occupant le lieu de distribution des repas. L’audience est fixée au lendemain vendredi 27 juin à 9h30. On signifie la convocation au jugement en fin d’après-midi pour le lendemain matin à Lille à des personnes ne comprenant généralement pas le français.


Peu importe, on téléphone pour trouver un avocat pouvant représenter les exilés au procès – pour que celui-ci soit à-peu-près équitable, même si l’avocat n’a concrètement pas le temps de prendre connaissance du dossier – ce qui peut motiver un report d’audience et permettre de gagner le temps de vraiment préparer la défense.


L’affichage de la plainte sur des présentoirs aux accès du lieu de distribution des repas est destinés aux riverains hostiles aux exilés – les autres n’ont pas droit à la parole – et met en scène une opposition entre « Calaisiens » et « migrants » qui sert à masquer que la maire de Calais ne fait rien pour les Calaisiens et mène une politique contraire aux intérêts du territoire.


Comme souvent, les exilés ont répondu de manière digne. Quand sont venus les bénévoles qui avaient prévu de discuter des violences policières, et qu’ils leur ont expliqué la situation, les enjeux, leur ont dit qu’ils avaient trouvé un avocat pour les défendre, ils et elles ont été plus de trois cents à donner leur nom et signer la délégation de pouvoir à l’avocat pour les représenter. Face à la violence qu’ils subissent chaque jour ils ont opposé le respect de leurs droits.


Sachant que la mairie de Calais saisit le tribunal de ses propres turpitudes. Lorsque jour après jour les exilés collectent leurs déchets dans des sacs-poubelles et les déposent pour qu’ils soient collectés, c’est la mairie de Calais qui crée l’insalubrité en ne les ramassant pas. Lorsque les associations interpellent la mairie pour nettoyer les trois toilettes chimiques qui sont à l’entrée du lieu de distribution des repas et augmenter leur nombre en fonction du nombre de personnes qui utilisent le lieu ou vivent à proximité immédiate, et n’obtiennent aucune réponse, c’est bien la mairie de Calais qui crée l’insalubrité.


Évacuer le lieu de distribution des repas pour aller où ? La question est la même qu’à la veille de l’expulsion des campements du 28 mai. Et toujours pas une trace de solution de la part des autorités.

jeudi 26 juin 2014

Calais : Victor Hugo, l’inquiètude des Cosettes


Hier en fin de journée, un groupe d’hommes et quelques femmes bavardent devant l’ancien squat Victor Hugo. Une question inquiète est posée : le lieu doit fermer le 30 juin, les femmes savent qu’elles doivent partir, personne ne leur a dit où. Ils et elles craignent qu’elles se retrouvent à la rue.

Ce squat ouvert en juin 2013 par des membres de No Border, qui accueillait plus spécifiquement des femmes et qui était sous le coup d’un jugement d’expulsion depuis décembre, a été repris il y a un mois par Solid’R, une association d’insertion qui gère déjà un CHRS (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale), à la demande de l’État. Le préfet du Pas-de-Calais a annoncé aux associations et à la presse le 18 juin que la maison de l’avenue Victor Hugo serait rendue à sa propriétaire le 30 juin, et que le dispositif d’accueil serait pérennisé jusqu’à octobre dans un autre lieu. Silence par contre par rapport aux nouvelles conditions d’accueil. Cinq jours avant le déménagement, les principales intéressées ne savent toujours pas à quoi s’en tenir.

En terme de taille l’ancien squat est une maison qui conviendrait à un couple plutôt modeste avec enfants. Quand les discussions ont commencé entre les associations, la préfecture, des membres de No Border et Solid’R à la fin de l’hiver, elle accueillait une trentaine de femmes et d’enfants. Quand Solid’R a repris les lieux, elle en accueillait une soixantaine.

Comme le lieu est plein, des femmes dorment à nouveau dehors. Elles sont entre quinze et vingt à dormir sur le bitume du lieu de distribution des repas.

No Border avait mis en place une expérience intéressante d’accueil des femmes exilées à Calais. À force de bricolage, de mesures à court terme et d’absence de perspectives, l’État a réussi à ce qu’il y ait à nouveau des femmes à la rue à Calais.

[Publié le 26 juin 2014 sur le blog Passeurs d'hospitalités]

63 migrants morts en Méditerranée : l’armée française devra finalement s’expliquer.

Communiqué du GISTI

63 migrants morts en Méditerranée : l’armée française devra finalement s’expliquer.

À la suite du drame du « bateau cercueil » (left-to-die-boat) qui a coûté la vie, en mars 2011, à 63 personnes à proximité des côtes libyennes, au plus fort des opérations militaires coalisées en Méditerranée, quelques rescapés et plusieurs organisations ont déposé une plainte, le 14 juin 2013, mettant en cause l’armée française pour non assistance à personne en danger.

Sans même engager la moindre investigation, la juge d’instruction, le 6 décembre 2013, a prononcé un non lieu « ab initio », en reprenant à son compte les affirmations de l’état major des armées selon lesquelles aucun bâtiment français n’était présent sur cette zone. Elle faisait ainsi bon marché des rapports d’organismes européens concluant à la nécessité de mener une enquête approfondie afin d’identifier les navires impliqués.

Parce que les rescapés et les familles des victimes, ainsi que les organisations qui les soutiennent, avaient le droit d’en savoir plus, un appel a été formé contre l’ordonnance de non-lieu.

La chambre de l’instruction vient d’infirmer l’ordonnance de non lieu : elle estime qu’une information judiciaire doit être ouverte et menée à son terme.

Cette décision sonne comme un avertissement adressé à l’Union européenne et à ses États membres qui s’emploient à dresser toutes sortes d’obstacles : juridiques, physiques, paramilitaires, au franchissement des frontières par des migrants jugés indésirables aussi longtemps qu’ils n’ont pas été « choisis ». On sait bien, pourtant, que l’accumulation de dispositifs aussi coûteux que sophistiqués ne dissuade pas les candidats au départ mais les contraint seulement à recourir à des voies de plus en plus dangereuses pour gagner l’Europe.

La décision des juges français d’ouvrir une enquête fera peut-être prendre conscience de ce que les morts en mer, dont la liste s’allonge chaque jour, ne peuvent être tenues pour de simples dommages collatéraux de cette cynique politique de « gestion des flux migratoires ». Elle invitera, espérons-le, à cesser de se voiler la face sur les drames engendrés par cette politique, a fortiori lorsqu’ils se déroulent sous les yeux de nos armadas.


Rappel des faits :

En mars 2011, 72 migrants quittent la Libye en guerre, à bord d’un zodiac à destination de l’Italie. Très rapidement, ils perdent le contrôle de l’embarcation et lancent un appel au secours. Leur appel est reçu par les garde-côtes italiens qui adressent alors des messages de détresse à l’OTAN et aux bâtiments militaires présents en mer Méditerranée en indiquant leur localisation. Ces appels seront renouvelés toutes les 4 heures pendant 10 jours. Personne ne leur vient en aide. Le zodiac croise un avion, un hélicoptère militaire, deux bateaux de pêche et un gros navire militaire, qui ignorent ses signaux de détresse. Après 15 jours de dérive, le bateau est rejeté sur les côtes libyennes. A son bord, seuls 11 survivants, dont 2 meurent peu après le débarquement en Libye. 63 personnes, dont 20 femmes et 3 enfants, ont trouvé la mort faute de secours. (Voir, Communiqué de presse, « 63 migrants morts en Méditerranée : l’armée française mise en cause pour non-assistance à personnes en danger », et le rapport de Forensic Oceanography).

Cette affaire met également en cause les forces militaires britanniques, italiennes, canadiennes, espagnoles, américaines et belges qui se trouvaient elles aussi à proximité de l’embarcation en dérive. A ce titre, les survivants ont d’ores et déjà déposé plainte en Italie, en 2012, en Espagne, en juin 2013, et en Belgique, le 26 novembre dernier.
Par ailleurs, des demandes de communication d’informations ont été déposées au Royaume-Uni, aux États-unis et au Canada afin d’obtenir des précisions sur les actions des armées de ces deux pays en Méditerranée à la période des faits litigieux.

Une enquête de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, publiée en avril 2012, a conclu que, « Les pays dont les navires dans les environs du bateau battaient pavillon ont manqué à leur obligation de sauver ces personnes » (Voir le rapport, « Vies perdues en Méditerranée : qui est responsable ? »). Dernièrement, la Cour européenne des droits de l’Homme a été amenée à se prononcer sur le sort réservé par l’Italie aux migrants qui tentent de gagner l’Europe par la Mer. Dans l’affaire Hirsi c. Italie, elle a qualifié d’intolérable le mépris et l’indifférence qui leur sont réservés, affirmant que la mer Méditerranée n’est pas une zone de non droit.


Paris, le 26 juin 2014

FIDH
Gisti
LDH
Migreurop

mercredi 25 juin 2014

lundi 23 juin 2014

Théâtre des Ombres (Calais)

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/18/theatre-dombres/



Après trois semaines de silence et de refus de communiquer tant avec les associations qu’avec les journalistes, le préfet du Pas-de-Calais invitait aujourd’hui les associations à une réunion et les médias à une conférence de presse. On s’attendait à une annonce allant soit dans le sens du pire (l’expulsion du lieu de distribution des repas, comme il avait annoncé le 21 mai la destruction de trois campements), soit dans le sens d’une amélioration (la proposition d’un lieu où pourraient s’installer les personnes qui occupent le lieu de distribution des repas, et qui pourrait dans l’urgence être équipé comme pourrait l’être un camp de réfugié – accès à l’eau, toilettes, douches, repas ou possibilité de cuisiner, ramassage des déchets – on n’espérait pas de l’État qu’il aille au-delà du minimum vital).

Au lieu de ça on a eu le vide, assorti d’un vague chiffon agité pour faire diversion.

Le préfet a répété que les exilés devaient quitter le lieu de distribution des repas. À la question "pour aller ou ?" il ne donne pas de réponse. Après avoir invité les exilés à squatter, il leur propose de disparaitre.

Au passage, il annonce que l’accueil des femmes exilées qui avait été mis en place jusqu’au 30 juin serait prolongé jusqu’en octobre dans un autre lieu – seule bonne nouvelle de la journée. Le squat ouvert par No Border avenue Victor Hugo avait été repris par une association d’insertion, Solid’R, plutôt qu’expulsé. Il accueille aujourd’hui plus de 60 femmes et enfants dans une maison qui serait normalement habitée par un couple avec enfants. Un déménagement s’impose donc. Mais cet accueil reste précaire, il n’y a pas de visibilité au-delà du mois d’octobre.

Par contre, interrogé sur les trois squats qui accueillent des exilés rue de Vic, rue Auber et rue Massena (presque une centaine d’habitants en tout), pour lesquels un jugement d’expulsion a été rendu, le préfet déclare qu’ils peuvent être évacués à tout moment.

Interpelé sur les violences policières (voir ici et ), à propos desquelles un document lui est remis, le préfet répond qu’il s’agit de "fantasmes".

Vide et absence de dialogue, donc.

Et un chiffon pour faire diversion : les personnes qui choisiront de demander l’asile en France se verront faciliter l’accès à la procédure et à un hébergement.

Début d’après-midi au lieu de distribution des repas, les informations sur la réunion du matin circulent de groupe en groupe, une réunion plénière s’esquisse mais se dissout dans les discussions en groupe. Invités par les exilés, les médias arrivent vers 15h, les interview se croisent.

Vers 17h arrivent le sous-préfet et le directeur départemental de la cohésion sociale, qui réexpliquent aux exilés les décisions de l’État, et présentent comme "la main tendue de la France" la possibilité de demander l’asile, alors qu’il s’agit du simple respect de la loi et des conventions internationales. Ils détaillent : enregistrement immédiat de la demande (il faut actuellement passer deux mois à la rue à Calais, six mois à Paris, pour obtenir un rendez-vous à la préfecture pour déposer sa demande d’asile, en violation de la législation européenne); hébergement (ce qui est le strict respect de la législation française européenne); traitement de la demande en trois mois, ce qui est mieux que les délais actuels, à condition que la réduction de la durée ne signifie pas traitement par dessus la jambe. Discussion avec des exilés, pas de réponse à leurs objections.

Vers 19h arrive l’invité surprise de la journée, le directeur général de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), qui décrit à nouveau le dispositif d’accueil des demandeurs d’asile qui doit être mis en place.

Question : quel accompagnement pour ces demandeurs d’asile qui vont être hébergés aux quatre coins de la France, généralement dans des foyers d’hébergement d’urgence peu préparés pour ça, qu’il s’agisse de la rédaction en français de leur récit de vie et de la préparation de leur entretien – décisif – avec l’OFPRA, ou des démarches administratives pour accéder à leurs droits en tant que demandeurs d’asile ? Pas de réponse.

Question : qu’en est-il des demandeurs d’asile qui pourraient être renvoyés vers un autre pays européen en vertu du règlement Dublin III, une part importe des personnes présentes dont les empreintes digitales ont été prises à leur entrée dans l’Union européenne ? Pas de réponse.

Fin de la comédie. Le directeur général de l’OFPRA part en laissant des questions vitales sans réponse. Le tout laissant une impression de bricolage, comme le prétendu traitement de la gale et l’hébergement de mineurs pendant cinq jours dans la campagne béthunoise.



Pentax Digital CameraJeu de bonneteau au lieu de distribution des repas : sous quel gobelet se trouve l’asile ?

Pentax Digital CameraTel un dieu descendu des cintres dans un acte d’opéra, le directeur général de l’OFPRA annonce l’asile à ceux qui pour la plupart ne pourront pas en bénéficier tant sont pipées les procédures européennes et françaises.

LA QUINZAINE DES PASSEURS D'HOSPITALITÉS

Calais

Du 3 au 22 juin 2014




L'occupation du lieu de distribution des repas continue, et une grève de la faim y a débuté le 11 juin. Le lieu, où des bénévoles sont quotidiennement présents, oscille entre vie quotidienne et lutte. Les associations se mobilisent. Les autorités sont murées dans l'absence de dialogue, et tentent de faire diversion. Tandis que la brutalité est alentour.


Et, à travers un blog en français et un blog en anglais, des nouvelles de la situation des exilés dans les Balkans.



Menacée d'expulsion depuis son installation, l'occupation du lieu de distribution des repas s'organise, des revendications s'élaborent, des manifestations ont lieu, des activités se mettent en place. Dans un contexte de grande précarité : de nouvelles personnes arrivent chaque jour, il n'y pas assez de toutes ni de couvertures distribuées. Le voisinage, avec la fête maritime crée un contraste criant entre les pavillons blancs accueillant les visiteurs et le bidonville qui vit de l'autre côté des grilles.


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/03/un-autre-temps/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/05/cest-pas-fini/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/05/exiles-de-calais-nouveau-communique/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/06/exiles-de-calais-manifestation-samedi-14-h/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/06/lescale-de-la-honte/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/07/exiles-de-calais-manifestation-pour-des-solutions/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/09/croisements/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/12/camp-qui-lutte-et-camp-qui-vit/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/16/exiles-de-calais-la-suite/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/22/le-week-end-des-arts/



Le 11 juin, face à l'absence de dialogue avec les autorités, un groupe d'exilés commence une grève de la faim. À la fois moyen de relancer la lutte, mais aussi action désespérée devant l'absence de solution. Ailleurs en Europe, d'autres grèves de la faim ont lieu en réaction aux situations sans issues que créent les politiques migratoires, comme en ce moment-même en Grèce et à Chypre (voir le blog Exilés dans les Balkans).


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/10/greve-de-la-faim/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/11/exiles-de-calais-la-greve-de-la-faim-a-commence/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/11/exiles-de-calais-les-grevistes-de-la-faim-sinstallent/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/14/premiers-malaises/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/18/message-des-grevistes-de-la-faim-aux-autorites/



Autour, les brutalités policières se sont accrues ces dernières semaines, lors des contrôles dans les campements à la périphérie de Calais, sur les parkings et dans le port. Cette violence est trop répandue pour ne pas être le résultat de consignes de la hiérarchie. Les expulsions de squats continuent. Violences d'extrême-droite aussi : un vigile tire sur des exilés à deux reprise pendant la nuit avec une carabine à plomb, faisant deux blessés.


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/06/ca-cogne-suite/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/06/nuit-de-violences-policieres-sur-les-parkings/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/09/un-squat-evacue/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/13/tir-aux-migrants/



Les associations se mobilisent pour le 20 juin, avec une pétition, une manifestation à Lille pour la remettre au préfet de région, et une veillée en musique à Calais. La préfecture, elle, se mure dans le silence, n'en sort que pour dire que les expulsions vont continuer comme avant et présenter un dispositif exceptionnels pour ceux qui choisiraient de demander l'asile, qui s'avère un rideau de fumée.


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/15/le-chat-et-la-souris/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/17/lappel-du-20-juin/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/18/theatre-dombres/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/20/lost-in-translation/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/21/un-instant-de-fete/


http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/21/lofpra-sert-a-expulser-les-campements/



L'audioblog http://audioblog.arteradio.com/blog/Passeursdhospitalites/ donne la parole à des acteurs de la situation, exilés et soutiens. Il fait notamment la chronique de la grève de la faim par la voix des portes-paroles des jeûneurs.


http://audioblog.arteradio.com/post/3060933/greve_de_la_faim_11_juin/


http://audioblog.arteradio.com/post/3060960/greve_de_la_faim_12_juin/


http://audioblog.arteradio.com/post/3060968/greve_de_la_faim_13_juin/


http://audioblog.arteradio.com/post/3060979/greve_de_la_faim_15_juin/


http://audioblog.arteradio.com/post/3061024/greve_de_la_faim_17_juin/


http://audioblog.arteradio.com/post/3061051/greve_de_la_faim_18_juin/


http://audioblog.arteradio.com/post/3061067/situation_du_mouvement_des_exiles/


http://audioblog.arteradio.com/post/3061069/greve_de_la_faim_19_juin/


http://audioblog.arteradio.com/post/3061098/greve_de_la_faim_21_juin/


http://audioblog.arteradio.com/post/3061105/ed_emery__de_soas/


http://audioblog.arteradio.com/post/3061119/greve_de_la_faim_22_juin/


Saint Barthelemy : Retour sur la mobilisation du lundi 23 janvier

En suivant le lien vers le site de Ouest France, un écho de la manifestation qui s'est déroulé aujourd'hui même devant la préfecture en soutien à la jeune fille et sa famille originaire d'Angola menacées d'expulsion. 

http://www.ouest-france.fr/manifestation-angers-le-soutien-la-collegienne-angolaise-enfle-2646035


Mobilisation Saint Barthelemy

La mobilisation au collège de Saint Barthelemy d'Anjou (49) s'intensifie.

Ci-dessous, le communiqué de presse du vendredi 20 janvier :
 
Communiqué de presse

Angers, vendredi 20 juin 2014

Nous avons été reçus ce jour en audience par le Directeur du Cabinet de la Préfecture de Maine et Loire, qui nous a d’emblée annoncé qu’il ne donnerait pas de suite favorable à notre demande d’admission exceptionnelle au séjour, à titre humanitaire, de notre élève angolaise et de sa mère. Nous lui avons apporté des éléments dont il n’avait pas connaissance sur la situation de la famille et les persécutions politiques subies en Angola. Sa seule proposition  a été  que cette jeune fille retourne en Angola, avec sa mère, malgré les dangers, et fasse là- bas une demande de visa en tant que «  mineure scolarisée » . Ce qui signifie que notre élève de 14 ans reviendrait ( si toutefois elle obtenait ce visa) seule en France.

Nous avons ensuite été reçus par M. Luc Belot, député de la circonscription, qui nous a déclaré se saisir du dossier.

Devant l’entêtement de la Préfecture, nous restons plus que jamais indignés et mobilisés. Aussi avons-nous  décidé d’amplifier notre action. Nous serons en grève à partir du lundi 23 juin. Cette journée de grève sera marquée par différentes actions.

Nous finirons la journée par un rassemblement à 17h30 devant la Préfecture. Nous invitons chacun à venir nous rejoindre.

Enseignants et parents d’élèves du collège La Venaiserie. Saint Barthélémy d’Anjou.

vendredi 20 juin 2014

Collège Saint Barthelemy

Le dernier communiqué du collège la Venaiserie de Saint Barthelemy

Voici ce qui a été décidé aujourd'hui au collège :
  • de continuer l'occupation du collège
  • plusieurs collègues se sont portés volontaires pour passer à nouveau la nuit sous des tentes
  • une première journée de grève
Ouest France et les RG sont informés de ces décisions sans avoir les dates exactes de ces événements.
  • un pique-nique rassemblement avec banderoles devant les grilles du collège samedi midi. Vous pouvez convier à être présents quiconque veut nous soutenir
Si vous avez des amis qui organisent des spectacles pour la fête de la musique, vous pouvez aussi leur demander de dire un mot au début ou à la fin du spectacle pour évoquer le rapport de force dans lequel nous sommes engagés.

N'oubliez pas de diffuser à vos contacts les liens ou articles de presse évoquant la situation. Le but actuel, c'est que l'on parle le plus possible de cette affaire pour que le rapport de force soit convaincant pour le préfet.

mercredi 18 juin 2014

Non à l'expulsion d'une collégienne à Saint Barthelemy d'Anjou (49)


http://www.ouest-france.fr/mobilisation-les-profs-refusent-lexpulsion-dune-collegienne-angolaise-2627647

Vous trouverez ci-dessus le communiqué de presse :


Nous, enseignants et parents d'élèves du collège La Venaiserie avons appris avec stupeur qu'une de nos élèves se trouve avec sa mère sous le coup d'une Obligation à Quitter le Territoire Français. 

Nous ne pouvons admettre qu'une de nos élèves ne soit pas sûre de faire sa rentrée en septembre avec tous ses camarades et se retrouve dans un pays dans lequel, sa sécurité ne serait pas assurée.

Nous avons été informés au mois d'avril que Mme P avait été déboutée de sa demande d’asile. Elle se trouve depuis dans une situation précaire, ne bénéficiant plus ni de logement, ni d’aides.

Mme P et ses filles ont dû quitter précipitamment l’Angola en juillet 2012, suite à l’agression dont elles ont été victimes, pour des prises de position politiques. Mme P est arrivée en France en juillet 2012 et sa fille R a été inscrite dès octobre 2012 au Collège La Venaiserie, où elle suit depuis deux ans une scolarité exemplaire.

Nous avons soutenu Mme P dans ses démarches auprès de la Préfecture de Maine et Loire pour obtenir une régularisation à titre humanitaire et avons appris récemment  le refus qui lui était de nouveau opposé.

Très inquiets pour le devenir de cette famille et de notre élève, nous sollicitons aujourd’hui une audience auprès de M . le Préfet de Maine et Loire afin que sa situation puisse être ré examinée.


Révoltés devant le refus de la Préfecture de Maine et Loire d’accorder à Mme P et ses filles l’admission exceptionnelle au séjour qu’elles sollicitaient, nous, enseignants et parents du Collège La Venaiserie de Saint Barthélémy d’Anjou, avons décidé d’occuper notre Collège à partir du mardi 17 juin, afin de dénoncer cette situation et d’appuyer notre demande d’audience auprès de M . le Préfet.


Contacts: Katia Beudin (06 84 99 75 77 )
Géraldine Touchard ( 06 78 98 27 23)
Patricia Fkihane(06 04 05 89 29)

mercredi 11 juin 2014

Passeurs d'hospitalité

Pour rester informé sur ce qui se passe à Calais, découvrez le lien ci-dessus :

http://passeursdhospitalites.wordpress.com/



Calais, 11 juin

Comme convenu, les exilés occupant le lieu de distribution des repas ont pris ensemble le petit déjeuner ce matin. Ils ont formé deux groupes, ceux qui vont continuer à manger et ceux qui vont jeûner. Ces derniers ont eu droit à un petit déjeuner amélioré. Ils se sont assis au milieu de la cour. Hier ils avaient dressé une liste de 53 personnes prêtes à s’impliquer. En fin de matinée ils étaient une grosse trentaine, mais attendaient que ceux qui ont essayé de passer cette nuit – ils ne pourront plus le faire pendant la durée du jeûne – les rejoignent. On devrait savoir plus dans l’après-midi combien sont en grève de la faim.

Leur porte-parole peut être joint au 07 53 93 21 53 (il parle anglais).

Voici le texte en français et en anglais de l’appel sur lequel ils se sont mis d’accord :


" DES EXILÉS DE CALAIS AUX AUTORITÉS FRANÇAISES ET BRITANNIQUES

Suite à la destruction de nos campements et à notre occupation du lieu de distribution des repas, les autorités françaises sont venues deux fois nous rencontrer. Elles nous ont annoncé qu’elles viendraient nous rencontrer à nouveau le mardi 3 juin. Personne n’est venu, et nous sommes sans nouvelles.

Aujourd’hui mercredi 11 juin, une partie d’entre nous, soutenue par tous, commence une grève de la faim. Nous demandons aux autorités françaises et britanniques de reprendre le dialogue interrompu et de venir nous rencontrer sans délais.

Nous leur rappelons nos revendications :

  • Des maisons à Calais pour tous les migrants qui souhaitent se rendre en Angleterre et les demandeurs d’asile forcés de vivre à la rue
  • Des maisons avec des conditions d’hygiènes respectables : toilettes, douches, service de poubelle
  • Des maisons où l’on peut aller et venir à n’importe quelle heure pour pouvoir continuer d’essayer de passer en Angleterre
  • Des maisons à l’abri des contrôles policiers, de ses mauvais traitements et des expulsions
  • Avoir accès à trois repas par jour
  • Que des négociations soient ouvertes entre la France et le Royaume-uni pour que les personnes aient accès au territoire britannique.

Calais, 5 juin

 Puisque les autorités ne donnent plus signe de vie et ne font pas de proposition pour que les exilés puissent s’installer ailleurs que sur le lieu de distribution des repas, ceux-ci relancent le débat par un communiqué et prévoient une manifestation.

POURQUOI… ?

Nous sommes les migrants sans abris de Calais qui occupons le lieu de distribution alimentaire depuis plus d’une semaine. Toutes les communautés y vivent et ont décidé de s’unir pour trouver une solution à notre situation. Nous avons cherché à rencontrer les autorités pour cela, mais elles ont rompu leurs promesses et n’ont pas répondu aux demandes que nous leur avions transmises. Nous sommes sans abris ici et nous voulons que l’on nous offre la possibilité de vivre dignement dans des endroits sûrs à Calais où nous pourrions rester temporairement, en attendant de passer en Angleterre.

Pourquoi est-ce que nous sommes dans une telle situation ? Qui peut nous aider à trouver une solution ? Nous vivions dans la pauvreté et la guerre dans nos pays et maintenant nous nous retrouvons dans une pauvreté encore plus grande. Les autorités nous ont dit au début que nous devions quitter les lieux sous 48 heures ou qu’ils nous expulseraient par la force alors que nous sommes venus ici pour fuir la violence. Est-ce que c’est juste ? Nous voulons que les violences contre les migrants cessent !

Nous sommes venus ici pour la liberté et c’est ce que nous nous attendions à trouver…Nous voulons reconstruire nos vies, et non pas mourir à petit feu. Nous voulons que l’on nous donne une chance de vivre où nous le souhaitons ! Nous sollicitons également une rencontre avec le gouvernement britannique avec qui nous aimerions parler de notre situation. Nous voulons être entendus !

Nous sommes des humains, pas des animaux !

C’EST POURQUOI NOUS PRÉVOYONS UNE MANIFESTATION SAMEDI 7 JUIN

Départ rue Lamy devant le lieu de distribution des repas à 14h


Nous voulons :

  • Des maisons à Calais pour tous les migrants qui souhaitent se rendre en Angleterre et les demandeurs d’asile forcés de vivre à la rue
  • Des maisons avec des conditions d’hygiènes respectables : toilettes, douches, service de poubelle
  • Des maisons où l’on peut aller et venir à n’importe quelle heure pour pouvoir continuer d’essayer de passer en Angleterre
  • Des maisons à l’abri des contrôles policiers, de ses mauvais traitements et des expulsions
  • Avoir accès à trois repas par jour
  • que des négociations soient ouvertes entre la France et le Royaume-uni pour que les personnes aient accès au territoire britannique.


Les exilés de Calais.

Décision concernant la Casa (Angers)

Pour rappel, concernant les habitants de la Casa, à Angers, la juge a ordonné l'expulsion après le délai légal de deux mois sans prendre en compte notre demande de rester dans les lieux jusqu'au début des travaux; dommage ! 

Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage...

vendredi 6 juin 2014

Actualité Calais


Publié sur
https://fr.squat.net/2014/05/29/calais-le-prefet-dit-aux-migrants-de-squatter/
Calais: Le préfet dit aux migrants de squatter

C’est par cette déclaration surprenante que le préfet conclut cet épisode qui a duré une dizaine d’heures aujourd’hui. Il l’a dit aux exilés par l’intermédiaire de son représentant dans le cadre des négociations qui ont eu lieu aujourd’hui, il l’a dit publiquement lors de sa conférence de presse à 15h.

Il ne l’a bien sûr pas dit comme ça, mais sa conclusion était que les exilés pouvaient rester sur le lieu de distribution des repas jusqu’à demain ou après-demain, et qu’ils pouvaient ensuite trouver un terrain pour installer leur campement.

Sauf que, si l’État ne met pas à disposition un terrain, ça veut dire que les exilés installent leur campement sans l’autorisation du propriétaire, donc ils squattent. Il font comme depuis douze ans, occuper un terrain où ils n’ont pas le droit d’être parce qu’il n’y a pas de lieu pour eux à Calais. Et ce campement sera lui aussi évacué et détruit à plus ou moins brève échéance.

Le 4 octobre 2013, lorsque les exilés syriens ont décidé de lever leur occupation de l’accès piéton du port de Calais, le préfet leur avait déjà dit officieusement qu’ils pouvaient s’installer sur un terrain près du port et que la police les y laisseraient tranquilles. C’est l’un des trois camps qui a été détruit ce matin. Et c’est le même préfet qui dit maintenant, cette fois officiellement : trouvez un terrain à squatter et faites un autre campement.

Tout le déroulement de cette journée relève de cet alliage entre contradictions, bricolage et improvisation.

Une partie des exilés s’étaient regroupés sur le lieu aménagé pour la distribution des repas dès la nuit de lundi à mardi (voir ici), en signe de protestation contre les expulsions et pour revendiquer une solution, un lieu où puissent rester. La plupart des autres habitants des campements menacés les ont rejoints la nuit dernière et au petit matin.

Lorsque la police est venue au campement du bassin de la Batellerie (voit ici), seuls deux exilés étaient encore là, dans une tente, refusant de partir. L’un a finit par partir, l’autre est monté dans l’un
des deux bus prévu pour emmener les personnes à la douche, deuxième partie du “plan de traitement de la gale” commencé la veille (voir ici et là).

Les gendarmes mobiles ont ensuite encerclé le campement de la rue Lamy (voir ici), qui est juste en face du lieu de distribution des repas. C’est un détail, mais les gendarmes n’ont pas tout d’abord coupé la circulation, et on a eu pendant tout un moment des voitures et des autobus tentant de se frayer un chemin dans la foule, journalistes, exilés, militants, gendarmes. Un détail qui témoigne de l’absence d’organisation.

Les gendarmes ont ensuite ratissé le camp tente par tente pour trouver les quelques personnes qui étaient restées là. Ça a duré longtemps. Pendant ce temps, quatre bus se sont garés pour emmener les exilés aux douches. Des explications ont été données au mégaphone, mais personne n’est allé dans les bus. Des exilés ont expliqué que ces bus étaient entourés par les mêmes policiers qui les arrêtent et qui les tabassent, et qu’il n’avaient pas confiance.

Le temps passait dans une ambiance sans agressivité. On a appris que la maire de Calais avait porté plainte pour une dégradation du grillage du lieu de distribution des repas et demandé son évacuation. Et c’est soudainement que des gendarmes mobiles ont sectionné la clôture du lieu
de distribution des repas en deux endroits, de l’autre côté, rue de Moscou, pour pénétrer de force. Des exilés se sont précipités, les ont repoussés et ont colmaté les brèches.

Il y a eu un moment de flottement. Puis le directeur départemental de la cohésion sociale (DDCS) est venu seul dans le lieu de distribution pour discuter. S’en ai suivi une négociation de plusieurs heures, portant sur les douches, la proposition de nuitées d’hôtel à Arras ou Béthune pour les personnes prenant leur douche, puis cet accord de statut quo au lieu de distribution pour une ou deux nuits suivi d’une invitation à squatter des terrains.

L’État n’a pas franchi le pas de mettre à disposition un ou plusieurs terrains où les exilés puissent s’installer sans risque d’expulsion, et où puissent être mises en place des conditions de vie compatibles avec un minimum de dignité et d’hygiène – et où il soit possible de soigner de manière sérieuse une maladie comme la gale.

Les choses sont donc restées en tension. Les exilés se sont réunis en soirée pour discuter de la suite.

[Publié le 29 mai 2014 sur le blog Passeurs d'hospitalités]
https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/05/29/le-prefet-dit-au-migrants-de-squatter/

Rassemblement contre l'extrême droite (Angers)

Samedi 7 juin à 15h, Place Imbach à Angers : rassemblement en hommage à Clément Méric et contre l’extrême-droite.

Manifestation à l’appel de : AL, CNT, Collectif Émancipation, JC, NPA, Librairie Les Nuits bleues, Solidaires, UD CGT, UNEF, d’Égal à Égales, Planning familial, FSU, L’Étincelle, Réseau angevin antifasciste).

lundi 2 juin 2014

Rassemblement à Calais

En ces temps de sinistrose, une vidéo du rassemblement qui s'est tenu à Calais le 31 mai dernier.

La toute première intervention doit nous inviter à poursuivre dans la dénonciation des paradoxes de l'Etat français et des pouvoirs locaux sur cette question de l'accueil des migrants.

https://www.youtube.com/watch?v=y9BXyeSlPYg&feature=youtu.be

A regarder intégralement, bien entendu...