mardi 27 novembre 2012

Pacé Suite

"Alors, il faut toujours essayer d'être objectif, hein? Donc oui il y a surement des choses bien quand même dans ce qui s'est passé ce matin. Vous savez, l'expulsion de 250 personnes qui allait se régler avec dignité....
Alors il y adéjà  le côté froid et silencieux de l'expulsion du matin: les familles sont invitées à aller à la préfecture avec un petit papier attestant qu'elles viennenet du squat de Pacé. Elles sont dehors dès 6h15 pour les premières, une cinquantaine de voitures de policiers, mais pas l'idée d'avoir fait venir une navette qui emmenerait tout le monde à la préfecture.... C'est sûrement tellement plus digne de laisser les familles, les bébés dans les bras des mamans et les gamins dans les poussettes dans le froid et la nuit noire à 6h30 dehors. A attendre le bus 52 qui arrive déjà quasi plein ds gens du coin qui partent au boulot... Et puis tous les gens qui portent des sacs, des matelas tout ça tout ça. Le petit crachin du matin a rajouté un peu à la dignité ambiante, c'était super. Mais attention, ça s'est fait dans le calme, donc hein, vous voyez bien qu'on traite bien les gens!
Arrivée des familles à la préfecture: ils rentrent au compte goutte, les autres attendent dehors. C'est vrai, c'est tellement digne de voir 12 policiers regarder les femmes enceintes et les bébés, les personnes inquiètes et fatiguées, là, dehors debout devant la porte. Par contre à l'intérieur apparemment c'est le monde des bisounours: chocolat chaud, croissants offerts à tout le monde, les gens attendent sereinement, le personnel se met en 4 pour s'occuper de tout le monde, même le préfet nous dit-on met la main à la pâte. Et puis après on leur dit où ils vont et on les met dans un taxi qui les accompagne jusqu'au lieu. Jusque là, ça va, c'est chouette, le préfet a fait ce qu'il a dit, vous voyez bien!
Sauf que sauf que, les gens dans les taxis passent par l'arrière de la préfecture, pas de possibilité de voir les soutiens qui étaient là à les accompagner, devant la pref car eux n'avaient pas le droit de les suivre dans la pref. Et puis quand les soutiens commencent à arrêter les taxis pour demander aux gens où ils allaient, pour combien de temps, voire s'ils souhaitaient récupérer leurs affaires qui étaient dans les coffres de voiture sur le parking, les chauffeurs au début s'arrêtaient. Mais l'autre douzaine de policiers, en faction eux devant la grille de sortie des taxis,ont  commencé à grogner par contre. Et puis finalement ils ont interdit qu'on arrête les taxis. C'est vrai c'est tellement plus digne de partir dans un taxi qui ne s'arrête pas, sûrement pour qu'ils puissent s'imaginer stars de cinéma en voyage incognito? Oui sûrement, car çane peut pas être pour couper complètement les migrants de leurs soutiens divers, non, ça se serait vraiment être mauvaise langue.
Et puis après on commence à voir que certains n'ont pas de notion de durée de leur séjour à Petaouchnok, euh pardon, dans le gite rural machin de la baie du mont-st-michel, mais bon c'est tellement digne d'être emmenés vers la campagne du bord de mer. Donc on ne sait pas si c'est pour 1, 2 3 nuits ou plus. Pour d'autres c'est plus clair: 5 jours à Vern/Seiche, 3 jours au foyer bidule. Et pour d'autres vriament plus clair: rdv à l'Hôtel Dieu à 18h. Et jusqu'à 18h? Ben euh, j'sais pas moi, c'est pas digne de rester dans la rue avec tous vos sacs?

Ah et puis on commence à recevoir des coups de fil intéressants, comme celle qui accompagnait une famille au Rheu, un couple avec 2 bébés. Le lieu d'hébergement qui refuse d'ouvrir avant 17h.... C'est bien, c'est très digne d'attendre 5 heures de suite debout devant une porte fermée avec ses 2 bébés sous le bras. Alors certains invitent les personnes chez elles jusqu'à 17h....
Ah et puis ces migrants sans papiers qui n'ont pas osé rester la nuit dernière à Pacé, peur de la PAF du petit matin, difficile de leur en vouloir. Alors on les accompagne jusqu'à la porte de la préfecture et on dit aux policiers qui bloquent l'accès "la dame enceinte là et sa petite fille étaient au squat de pacé, mais n'ont pas le papier distribué ce matin, par contre ils ont bien été recensés par la préfecture la semaine passée, pourraient-ils rentrer svp, car on va quand même pas laisser une femme enceinte à ce point dehors, hein?" On reprendrait presque espoir quand un des monsieurs devant la porte (un RG?) finit par accepter d'aller se renseigner.
Puis on commence à être remis très vite dans la réalité quand on entend les policiers ricaner en disant "sympas les pacéens, ils en récoltent dans la rue et ils nous les amènent maintenant". On explique au policier que c'est mal de se moquer ainsi des gens qui sont en plus devant lui et qui l'entendent. Et puis de toutes façons on laisse tomber, car la personne revient et confirme que les migrants qui n'ont pas le papier distribué le matin à Pacé ne seront pas reçus. Même pas les femmes enceintes, et ça c'est vraiment décidément de plus en plus digne.
Bon allez, stop, excusez-moi de ce long message, c'est fou comme la dignité m'en met gros sur la patate aujourd'hui....
M.

Maintenant on se demande où on va aller ?

 Quelques informations en rapport avec l'évacuation du squat de Pacé :

http://bretagne.france3.fr/2012/11/27/squat-de-pace-35-maintenant-se-demande-ou-va-aller-152503.html

Evacuation de 250 migrants à Pacé

Quelques échos dans la presse locale :

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Expulsion-du-squat-de-Pace.-Il-n-y-aura-aucune-mise-a-la-rue-_40823-2137607------35238-aud_actu.Htm

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Migrants-evacues.-La-prefecture-de-Rennes-fermee-au-public_6346-2137600------35238-aud_actu.Htm

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/27/evacuation-d-un-squat-de-250-migrants-a-pace-pres-de-rennes_1796234_3224.html#xtor=RSS-3208

http://www.liberation.fr/societe/2012/11/27/le-squat-de-pace-evacue-a-l-aube_863285

samedi 24 novembre 2012

Communiqué de RESF

INTRAITABLE AVEC  LES FAIBLES, C’EST ÇA, LE CHANGEMENT ?


Neriton, 13 ans, est en 4ème au collège de Culoz, mais il est aussi médiateur scolaire, délégué du foyer et « le meilleur élève de sa classe », disent ses professeurs. Getuart, 8 ans, est en CE 1, il parle bien mieux le français que l’albanais, la langue d’un Kosovo qu’il a quitté il y a à peine plus de deux ans, au printemps 2010. Leurs parents Refki et Fatmire sont assignés à résidence, traduisez enfermés avec leurs enfants dans un hôtel loin de leurs amis et famille dans l’attente d’une expulsion qui pour l’instant n’a pas eu lieu. Les enfants ne sont donc plus scolarisés. 

Ils ont failli partir ce lundi 19 novembre mais l'avion Lyon-Pristina avait du retard, la correspondance devenait impossible, le vol a été annulé. Ils ont attendu quelques heures dans les locaux de la PAF. Un enseignant du Collège de Culoz qui voulait leur dire au revoir n'a pas été autorisé à les voir. Ils ont été ramenés sur leur lieu d’assignation à Saint Genis Pouilly, à deux pas de la frontière suisse, après avoir été emmenés ce matin à l'aéroport de Lyon Satolas (coût du transport en taxi : 300 euros aller, 300 euros retour).

Pourquoi expulser cette famille ? 

Leur père, Refki, a une promesse d’embauche comme « aide-maçon », un métier où les candidats ne se bousculent pas au portillon. Leurs quatre oncles, ainsi que leurs grands-parents, vivent en France et ils ont même acquis la nationalité française pour trois d’entre d’eux, et créé leurs entreprises pour deux autres. Bref, le tableau idéal d’une intégration réussie… 

Dimanche soir une trentaine de personnes venues de Culoz ont défilé depuis l'hôtel jusqu'au centre de Saint Genis Pouilly, avec banderoles et tambours. Cette manif dans la campagne en pleine nuit, puis dans une ville presque vide, même devant l'hôtel de ville, avait quelque chose d'irréel. La famille était avec les manifestants, la mère effondrée et épuisée, le père digne et silencieux, les deux garçons jouant et courant comme deux pré-ados, plaisantant en français, tapant sur les tambours. Le soir, ils ont dit au revoir à leurs amis avec une certaine gravité.

Mais pourquoi ont-ils accepté de se rendre dans cet hôtel, autrement dit de se jeter dans la gueule du loup (comme le pensait leur avocate), puis de se laisser transporter à l'aéroport ? Les enseignants de Culoz en ont longuement parlé avec eux. Les Pacarizi ne voulaient pas entrer dans la clandestinité, ni être redevables de leur survie quotidienne à qui que ce soit, pas même leur famille, ils ne pouvaient pas comprendre que la France aille jusqu'au bout de sa volonté d'expulsion... Et puis, ils avaient peur des risques que la préfecture n'avait pas manqué de leur faire connaître: 3 ans de prison et 10 ans d'interdiction du territoire ! La CIMADE nous a confirmé que ces peines étaient prononcées en ce moment contre ceux qui s'opposent à leur expulsion. Comme leur famille est en France, l'idée de ne plus pouvoir leur rendre visite pendant dix ans les paralyse.

Mais ils sont toujours là. Et c’est nous l’espérons une ultime chance car nous sommes nombreux autour de cette famille, profs, parents, amis et inconnus, simples citoyens qui ne supportent pas qu’on traite des êtres humains comme des pions.




Ce papa d’une petite fille de 7 ans née en France a été arrêté
le lundi 19 novembre 2012 

Né en Arménie, il est arrivé en France en 2004. Sa femme, née en Azerbaïdjan, l’y a rejoint début 2005. Lili-Amali, leur fille, est née en 2005 en France et elle est scolarisée depuis 2008. Elle est actuellement en CE1 à l’école Jules Vallès de St Fons .

Elle a été parrainée en mairie du 3ème arrondissement de Lyon en 2009.

Monsieur et madame Sarkissian parlent couramment français. L’un et l’autre possèdent une promesse d’embauche récente et ferme. Madame travaille également en tant que bénévole au service réfugiés de la Croix Rouge. 

Sergueï est né en Arménie. Jozal est née d’un couple mixte en Azerbaïdjan et est arrivée à l’âge de 2 ans en Russie. 

L’expulsion de Sergueï séparerait inévitablement la famille sans aucune possibilité de se rejoindre puisque madame n’obtiendrait pas l’autorisation d’entrer ni en Arménie ni en Russie. 

En vertu de la convention des Droits des enfants, 

Nous demandons la LIBERATION immédiate de Serguei Sarkissian
 et la régularisation des parents de Lili-Amali.

Monsieur Sarkissian est en France depuis 8 ans, sa fille est née en France et scolarisée depuis son plus jeune âge. Si une circulaire paraît, on peut espérer qu’ils feraient partie des gens régularisés, alors pourquoi démembrer cette famille en expulsant le père ?

Pour tenter de sortir Monsieur Sarkissian de rétention, pour empêcher l’expulsion de Neriton et Guetuard, nous avons besoin de votre aide à tous. Il faut écrire aux responsables locaux mais aussi à ceux qui, à l’échelle du pays, prennent la responsabilité de tels actes.

Merci de signer la pétition (dont le texte est ci-dessus) http://resf.info/P2443

Merci d’écrire au préfet du Rhône

à son directeur de cabinet
dircab.pref69@rhone.pref.gouv.fr fax : 04 78 60 15 46

au député de la circonscription Yves Blein : yblein@assemblee-nationale.fr, facebook ou contacter mon secretariat provisoire au 01 40 63 67 33 , sinon à la Mairie de Feyzin 69320 Feyzin
Téléphone : 04 72 21 46 00

A la sénatrice du Rhône Christiane Demontès, maire de Saint Fons : 

Permanence parlementaire : 16 rue Pasteur 69190 Saint-Fons 
Tél : 04 78 95 04 00 Fax : 04 78 62 29 57



A l'Elysée :
Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr
Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr
Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon@elysee.fr
Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr
Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr

A l'Intérieur :
Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr

jeudi 22 novembre 2012

Film sur le squat de Pacé

Un petit film sur Pacé (agglomération de Rennes), la réquisition de nos camarades du DAL35 de Rennes sous menace directe d'expulsion de ces 250 habitants...

http://www.tvrennes35bretagne.fr/fr/programme/?id=dubuzzetdbat-37913

Pour plus d'infos,vous pouvez vous connecter sur le blog citoyens des Pacéens qui refusent l'expulsion sans logement.

http://collectifpaceen.monsite-orange.fr/ 

mardi 20 novembre 2012

Angers : Lettre ouverte au Préfet

 
 

Les propos du nouveau préfet nous ont profondément choqués par le mépris à peine dissimulé qui les sous tend, non seulement vis à vis des demandeurs d'asile qui ne seraient que des touristes en goguette profitant et abusant de l'humanisme des préfectures ( !!? ) mais aussi des français jetés à la rue; nous lui répondons par la même voie médiatique qu'il a employé; nous n'avons pas tout relevé de ces propos notamment sur l'abus et le détournement de la procédure prioritaire, de l'illégalité des "obligations à quitter le territoire" qui en sont la conséquence alors même que la Cour européenne de Strasbourg les a condamnées dans un arrêt du 02 février 2012; du refus de discuter sérieusement de la réquisition des immeubles vides comme alternative directement applicable avec la mairie et ses SEM - la sénatrice C. BOUCHOUX a recensé pas moins de 3000 logements vides sur ANGERS -, de l'augmentation du budget "accompagnement", amputé de 64% en 2008... Bref, de toutes ces mesures administratives et financières qui s'opposent à une véritable politique d'accueil.

"Liberté, égalité, fraternité" ; les sans culottes seraient-ils montés à l'assaut des despotismes européens s'ils n'avaient eu une conscience aiguë de la portée universelle de ces mots ?

Puissent les politiques et décideurs de ce pays méditer cette question... 

Ci-dessous : la lettre ouverte 



Angers, le 20 novembre 2012

Lettre ouverte en réponse aux propos de Monsieur le Préfet de Maine et Loire - représentant de
la République, et garant de l’état de droit dans ce département - rapportés par le journal « Le
Courrier de l’Ouest » du 17 novembre 2012 ans un article intitulé « Réfugiés : l’Anjou est trop
attractif ».

Monsieur le Préfet,

La Convention de Genève dont la France est signataire, les Directives Européennes, en
premier lieu la directive 2003/9 dite « accueil » que la France se doit de respecter, le règlement
343/2003 dit « Dublin », dont la France est également signataire, sont parfaitement clairs et
explicites. Les conditions matérielles d’accueil sont des obligations légales, dues à toute
personne en demande d’asile.

Vos propos sur ces profiteurs de nuitées d'hôtel sont choquant à plus d'un titre ; d'abord
et avant tout car c'est précisément votre rôle de représentant de l'Etat de satisfaire ces besoins
élémentaires pour tout être humain.

Ensuite, parce que ces nuitées d'hôtel sont la mauvaise réponse que les préfectures
ont toujours donné à une urgence qui aurait pu être anticipée par une réelle politique
d'accueil .

Troisièmement, ces chambres d'hôtel qui épuisent prématurément le budget d'accueil
pourraient être évitées par une véritable volonté d'accueillir les demandeurs d'asile dans
des appartements adaptés à leurs besoins élémentaires comme de se faire la cuisine, pouvoir
se laver ou dormir à l'abri.

Les demandeurs d'asile, si vous leur demandiez leur avis, vous diraient qu'eux non plus
n 'aiment pas l'hôtel. Cela rend d'autant plus grotesque ces soi-disant coups de téléphone en
Europe et Afrique de l'Est invitant toute la misère du monde dans les hôtels angevins. Cette
façon de considérer les demandeurs d'asile comme des touristes radins a quelque chose
d'insultant pour ces milliers de disparus en Méditerranée tentant de fuir leur pays ! C'est
également faire table rase de l'histoire de l'asile à travers le temps.

Les gens en demande d’asile se retrouvent à la rue, non parce qu’ils seraient trop
nombreux, et menaceraient de provoquer une invasion, comme vos propos tendraient à le
suggérer, mais bien plutôt, parce que les places dévolues à cette fin ont ces dernières années
été fermées en très grand nombre ( réduction de 46 % du budget prévisionnel des
hébergements 2008), par décisions politiques des précédents gouvernements. Décisions, dans
lesquelles, l’actuel ministre de l’intérieur, semble se glisser confortablement.
Les demandeurs d'asile doivent intégrer des dispositifs qui leurs sont propres ; les CADA
et HUDA sont censés les accueillir ; les envoyer vers le 115 en les mettant en concurrence avec
les populations françaises SDF pour des places trop rares ne peut qu'encourager le racisme.

L'asile n'est pas un vain mot ; il répond à une législation précise et à une certaine éthique
politique. C'est un des premiers droits fondamentaux respecté dès le Moyen-âge... Aussi, ici
comme ailleurs, ce sont bien aux représentants du peuple, à ceux qui prétendent gouverner de
mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour respecter les textes de loi.

Les êtres humains ne quittent pas leur environnement familier de gaieté de coeur. Pour la
plupart, ces personnes avaient des situations relativement aisées, voire très confortables, ainsi
que des niveaux d’éducation souvent très élevés. Comment pouvez vous croire ou laisser croire
que les gens de Tchétchénie ou de Somalie viennent après avoir reçu un coup de téléphone
d’Angers, leur disant qu’ici il y a de très confortables hôtels ? Êtes-vous à ce point convaincu
que l'on quitte son pays, sa famille et ses amis juste par plaisir ou par lubie ? C'est une
méconnaissance certaine des situations réelles vécues par ces personnes.

Le gymnase militaire, mis à disposition de 19 personnes est indigne - et la courtoisie
nous oblige à choisir les mots ! Il semblerait, en outre, que le principal trouble de voisinage
serait dû à des voisins bruyants et non à des gens qui ont le tort d’être de couleur différente.
L'ouverture de ce gymnase spartiate répond à un but exprimé par ces mots : ne pas
encourager ce « fameux appel d'air » dont on nous parle sans cesse, comme un leitmotiv
inaudible mais bien pratique quand on n'a rien d'autre à dire.

L’engorgement de l’asile est du à la pression des quotas sur l’Office de « Protection »
des Réfugiés et Apatrides, et non à leur nombre. En effet, les demandeurs ont fui des
persécutions qui auparavant, leur étaient reconnues, et qui maintenant, toujours en raison d’une
effrayante idéologie leur sont déniées. Le résultat est un parcours absolument, « kafkaïen »,
pour parvenir à être protégé. Pourquoi, à la fin des années 80, avec un nombre bien plus
grand de réfugiés, cela ne présentait pas de problème pour les accueillir, et que
maintenant cela serait insoutenable ?

Quant aux autres villes, la situation est identique, sinon pire : il s’agit d’une politique
nationale… Nous le savons et vous le savez aussi !. Rennes, La Roche-sur-Yon, Nantes,
Rouen, Toulouse, toutes ces villes connaissent le même phénomène. Angers n'a pas le
monopole de l'attractivité... Les squats de Rennes menacés d'expulsion regroupent plus de
quatre cent personnes. Un phénomène qui devient problématique davantage encore quand on
continue de réduire drastiquement les places comme c'est le cas sur tout le territoire national.
Quant à votre assimilation du sans logis type à un « vieil alcoolique fatigué », les jeunes
français qui vivent à la rue ne pourront qu'apprécier l'estime dans laquelle vous les tenez...
Il est vrai que nous n'espérions pas grand chose du changement mais de là à envisager
que les situations continueraient à se dégrader, que le nouveau gouvernement poursuivrait le
travail entrepris par ses prédécesseurs, cela nous interpelle.

Les personnes qui viennent jusqu'ici cherchent une seule chose : pouvoir mener une
existence pleine et entière, faire valoir leurs droits humains. C'est à nous d'exprimer haut et fort
la primauté de ces droits sur toute autre considération. Nous ne demandons pas autre chose
que le respect des lois. Sur ce point, vous ne devriez que nous rejoindre.

Le CSSP49

Actualité RESF INFO

L’expulsion des familles est toujours à l’ordre du jour du gouvernement Hollande.
Du jamais vu à Rennes, 5 familles avec enfants scolarisés sont menacés d'expulsion dans les jours à venir !
Et une famille dans l’Ain !
L’Ain : Monsieur et Madame PACARIZI sont originaires du Kosovo qu’ils ont fui au printemps 2010 pour venir en France. Les séquelles de la guerre sont encore bien présentes au Kosovo, et se traduisent par des menaces de mort, des agressions contre des personnes pour leurs activités passées ou supposées pendant la guerre.
Avec l’instauration de pays « sûrs » par le gouvernement Sarkozy, avec la réduction des admissions au droit d’asile, les personnes venant du Kosovo sont toujours déboutés par l’OFPA, office français de protection des réfugiés et apatrides, et la CNDA, cour nationale du droit d'asile. Ce qui a été le cas des époux PACARIZI.
Mais depuis 2010, la famille a construit sa vie dans l’Ain. Les deux enfants sont scolarisés, Neriton a 13 ans, il est en 4ème au collège, Getuart a 8 ans, il est au CE2 à Culoz. 
Ils ont demandé leur régularisation au préfet de l’Ain pour «étranger malade» pour la pathologie de Mme Pacarizi liée aux violences subies au Kosovo et pour «vie privée et familiale» en s'appuyant sur l'intégration exemplaire des enfants et la présence de leur famille à Belley. La famille (frères, soeur et parents) de M. Pacarizi ont fui la guerre et sont en France depuis 1999. Tous ses frères demeurent sur Belley. Ils ont obtenu le statut de réfugiés politiques et la nationalité français pour 3 des 4 frères. Tous les professeurs du collège sauf 1 ont signé une pétition et quasiment tous les enseignants de Neriton et la professeure des écoles de Getuart ont écrit une lettre de soutien à l'attention du Préfet. De nombreux parents ont également écrit une lettre.
Il a refusé cette demande, ne reconnaissant ni les liens familiaux en France ni les problèmes de santé de Mme Pacarizi. Le tribunal administratif a suivi le Préfet.
Le 7 novembre, la PAF, Police de l’Air et des Frontières, a averti la famille qu’elle était placée en assignation à résidence avant expulsion dans les jours qui viennent.
Le 8 novembre, la famille a été placée dans un hôtel en assignation à résidence alors qu’ils avaient un logement !
Mais les repas ne sont pas prévus.
Le gouvernement Hollande et les préfets poursuivent la politique antérieure. Ils n’ont pas le courage de dire que les victimes de la politique de Sarkozy, victimes du refus du droit d’asile, doivent être régularisées. Ils font le choix d’expulser une famille dont toutes les attaches sont ici. En deux mots … le Préfet, qui a des problèmes de logement des demandeurs d'asile, libère des studios dans les foyers pour faire venir d’autres demandeurs qui au bout de 2 ans seront à leur tour déboutés.
Refusons ce choix, nous citoyens au nom de qui le gouvernement décide.     
                                   

Un groupe local soutient cette famille, mais il faut tous s'y mettre en communiquant la nouvelle, en alertant la presse, en interpellant la préfecture de l'Ain par téléphone ( 04 74 32 30 30), par fax (04 74 23 26 56) ou par courrier électronique ( philippe.galli@ain.gouv.fr )
Et/ou téléphoner au service de l'immigration et de l'intégration dont le chef de service est M. Massard : 
04 74 32 59 14 ou 04 74 32 59 12.
 
 
Rennes : Après les familles Balasanov (http://www.educationsansfrontieres.org/article44889.html) et Sélimi (http://www.educationsansfrontieres.org/article43502.html), la Préfecture a fait expulser 3 nouvelles familles du CADA pour les assigner à résidence à l'hôtel Colombier à Rennes :
 
La famille M. (Daghestan). Une femme seule avec 2 fils majeurs, dont 1 scolarisé au lycée Jean Macé.
La famille M.(Arménie). Un couple avec 2 enfants dont 1 scolarisé à l'école maternelle de Bain de Bretagne.
"Cette famille n'ayant plus aucun droit sur le territoire, la scolarisation des enfants n'a pas à être prise en compte, ce débat est purgé !" propos tenus par le représentant de la préfecture lors de l'audience au TA le 2/11 pour la famille M. (Arménie).
La famille Balasanov a quitté l'hôtel. Elle vit maintenant cachée depuis le 24 octobre, date à laquelle le consulat leur a délivré un laissez-passer. Plusieurs élus sont intervenus auprès de la Préfecture, sans succès.
Famille Sélimi : Monsieur Sélimi a réussi à retirer un dossier médical pour une demande de Titre santé. Pas de Rendez vous consulaire car le pays de renvoi a été annulé pour Monsieur.
Famille Bayar : audience au TA le 8 novembre. Mis en délibéré au 22 novembre. Madame Bayar vit seule avec ses 3 jeunes enfants, dont 1 scolarisé à l'école de l'Ille à Rennes, suite à des violences conjugales subies lorsqu'elle était au CADA.
Famille Mutuev (Daghestan) : Femme seule (veuve) avec ses 2 fils majeurs dont 1 scolarisé en classe de seconde au lycée Jean Macé. Audience au TA le 8/11, mis en délibéré le 22/11.
Famille Meloyan (Arménie) : Couple avec 2 enfants dont 1 scolarisé à l'école maternelle de Bain de Bretagne. L'assignation à résidence a été annulé aujourd'hui par le TA, mais la Préfecture a obtenu les laissez-passer...Ils quittent l'hôtel ce soir, mais le risque d'expulsion demeure.

Merci de faxer aux décideurs Valls et Hollande.



Le changement ! Quel changement ?

L'abandon de la politique du chiffre en question...

Sur le terrain, si le discours a changé, les pratiques demeurent.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Expulsions.-Plus-de-politique-du-chiffre...-mais-les-pratiques-restent-les-memes-_39382-2135120_actu.Htm

http://www.liberation.fr/societe/2012/11/20/expulsions-l-avertissement-des-associations-au-gouvernement_861780

mardi 13 novembre 2012

Kronstadt enfin au tribunal! (CALAIS)


En février 2010, SôS Soutien ô Sans-papiers louait un hangar rue de Kronstadt à Calais et l'ouvrait avec les No Border et des soutiens afin que les exilés aient enfin un lieu où se poser, après que Besson ait « nettoyé » la « jungle » à grand renfort de caméras.

Mme Bouchart, maire ump de Calais demandait alors aux forces de l’ordre et de la répression d’intervenir pour que cesse ce scandale et remettre les plus démunis à la rue. Au mépris de tous les principes juridiques internationaux régissant l'asile et au terme d’une procédure bâclée et indigne, elle envoyait sa police à l’attaque du hangar Kronstadt tabasser les militants, casser les portes, voler le matériel tout en bloquant l'accès aux soutiens et aux exilés.

La politique de la terre brûlée à Calais est l'unique réponse donnée à ces réfugiés fuyant nos guerres, nos ventes d'armes, nos dictatures. Harcelés, pourchassés, subissant sans relâche les violences policières, ils sont traités comme un rebut de l'humanité à faire disparaître.

Deux ans et demi après, le tribunal administratif de Lille se décide enfin à juger l’affaire.

SôS Soutien ô Sans-papiers appelle à se rendre à l’audience le 20 novembre 2012 à 9h au tribunal administratif de Lille salle A, 143 rue Jacquemars Giélée.

Pour que cesse les expulsions vers la mort et la politique de la terre brûlée à Calais.

Pour que la violence d’état envers les exilés et la violation des lois élémentaires ne restent pas dans le silence et l’impunité.
Pour une application immédiate de la Convention de Genève et des dispositifs qui en découlent (droit au logement, droit au travail, droit à la santé ).

Fermeture des centre de rétention
Des papiers pour tous et toutes.
Libre-circulation, libre-installation

Comité des Sans Papiers 59 (LILLE)

Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), 42 rue Bernos, 59800, Lille Fives - tél :06.80.57.50.61 – fax : 03.20.74.16.68 –  e-mail : csp59@wanadoo.fr

PLUS D’UNE CENTAINE DE SANS PAPIERS 
OCCUPENT LE SIEGE DU PSA LILLE 
ET DECLARENT POURSUIVRE LEUR GREVE DE LA FAIM !

Ils, elles étaient exactement 130 sans papiers dont 14 enfants et nourrissons à occuper le siège de la Fédération nord du PS. Deux sans papiers ont été arrêtés puis relâchés. Plusieurs dizaines de sans papiers et soutiens se sont retrouvés à l’extérieur scandant les slogans de la lutte.

Le PS a porté plainte contre les « occupants sans papiers et l’organisateur (sic !) pour violation de domicile privé et séquestration des employés (sic !)» qui se promenaient de salle en salle, allaient dehors, rentraient de nouveau, bref drôle de « séquestration ».
A la demande du PS et suite à sa plainte pleine d’inexactitudes, des compagnies de CRS, plus des agents de la BAC et de la PAF ont envahi les rues environnantes et la rue Lydéric préparant la charge pour expulser, trier et rafler les occupants sans papiers.
Débutée vers 11h l’occupation prend fin vers 15h suite à une négociation avec le préfet lui-même par l’intermédiaire du Commissaire central chargé de l’évacuation.

Le préfet déclare que son cabinet recevra une délégation en vue du réexamen sur la base de la circulaire ministérielle qui sort la semaine prochaine.

Les sans papiers qui se déclarent en grève la faim, après avoir entendu le compte rendu fait par leur porte parole qui a été reçu par le Commissaire et le responsable du local du PS, ont décidé (un peu dans la confusion il est vrai) de sortir tout en réitérant auprès du préfet leurs revendications qui figurent dans les attestations sur l’honneur accompagnées du certificat médical qu’ils, qu’elles se sont engagé(e)s à remettre à leur AG à travers leurs référents juridiques :

-          La régularisation des grévistes de la faim et de l’ensemble de leurs camarades de la liste qui sera déposée en préfecture ;

-   Le droit à la défense argumentée des dossiers par le CSP59 tous les mois en préfecture. 

Le PS a pris l’engagement de recevoir une délégation du CSP59, ce qui sera fait et nous le demandons au plus haut niveau pour que ce parti au pouvoir prenne toute la mesure de l’inhumanité d’une continuité de la lamentable, funeste et indigne politique de Sarkozy et d’une droite réduite à singer le FN. Le « changement » promis ne doit pas devenir « les promesses électorales sont faites pour ceux qui y croient ». 

Il est fondamental que les autorités prennent la mesure du fait que les sans papiers se déclarent en grève de la faim depuis le 2 novembre lors de l’occupation de la Maison de la Médiation de la Mairie de Lille et plus les jours passent plus la grève de la faim s’installe et donc que l’on va vers une situation de non retour en arrière parce que la seule solution sera de régulariser. 

Une telle situation est entièrement de la responsabilité du préfet lui-même qui n’aura pas pris la mesure de la détresse dans laquelle il a mis les sans papiers, qui pourtant, ne demandaient que le droit de pouvoir défendre leurs dossiers. Il est clair qu’avec la grève de la faim déclarée par les sans papiers, à la revendication initiale s’ajoute celle de la régularisation de la liste qui sera déposée en préfecture à partir du 19 novembre prochain.

Le CSP59 demande à l’ensemble des soutiens solidaires et militants d’organiser une chaîne de solidarité et une pyramide d’information sécurisée afin de préparer la sortie massive des grévistes de la faim le jour J.

En attendant le CSP59 poursuit ses actions de mobilisation et d’occupation et préparent activement le concert de la fraternité et de la solidarité des travailleurs avec et sans papiers à la Bourse du Travail de Lille, rue Geoffroy Saint Hilaire, le samedi 17 novembre à partir de 15h.

Fait le 08/11/12

Manifestation tous les mercredis à partir de 18h Place de la République

Soutien à la sénatrice Alima Boumedienne Thiery

 LE CONSEIL DE L’ORDRE DES AVOCATS DU VAL D’OISE
 DEVANT LA COUR D’APPEL DE VERSAILLES


Depuis décembre 2011, Alima BOUMEDIENE THIERY a déposé sa demande d’inscription au barreau des avocats du Val d’Oise… celle-ci lui est refusée malgré ses diplômes universitaires (Deug, Licences, Maîtrises, DEA et DESS, doctorat), sa formation de juriste et son expérience de 12 ans de parlementaire tant au Parlement Européen qu’au Sénat.

Que lui reproche le Conseil de l’Ordre des avocats du Val d’Oise pour lui opposer ce refus ?

Le Mémoire déposé par le Bâtonnier représentant l’Ordre des Avocats du Barreau du Val d’Oise ne remet pas en cause les conditions juridiques nécessaires à son inscription.

Néanmoins il indique que l’intéressée  « exerce un militantisme efficace dans le cadre des ses activités politiques lequel apparaît contraire à l’honneur, à la probité, aux bonnes mœurs… et aux respects des principes essentiels de dignité et de modération… ».


Les actions pacifiques de boycott sont qualifiées « d’opérations de commando… invitant les clients à boycotter tous les produits venant d’Israël au nom de l’anti-sionisme ». L’appel au boycott des produits venant d’Israël est invoqué comme une incitation à la discrimination. Il convient de noter l’utilisation du terme « commando » par le Conseil de l’Ordre !!!


Le Conseil de l’Ordre des Avocats du Val d’Oise considère que, « même si ces faits n’ont pas été suivis de condamnation, il apparaît clairement que les missions engagées par Mme Alima BOUMEDIENE THIERY sont contraires aux principes de modération, de dignité et de probité…. et que ces agissements peuvent être constitutifs de qualifications pénales», bien que la Cour d’Appel de Paris ait confirmé que « le soutien au boycott pour des motifs politiques ne caractérise en aucun de ses éléments le délit de provocation à la discrimination, la haine ou la violence…. ». Ainsi, la Cour relève que « la critique pacifique de la politique d’un Etat relevant du libre jeu de débat politique, se trouve, aux termes de la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, au cœur même de la notion de société démocratique ».


Ainsi, l’Ordre des Avocats du Val d’Oise n’hésite pas à commenter le jugement du 14 octobre 2010, précisant que « la relaxe est -sous entendu, seulement- due au vice de procédure », puis il fait mention d’une nouvelle instance engagée à l’encontre de Mme Alima BOUMEDIENE THIERY devant le TGI de Pontoise, audience renvoyée en septembre 2013, au mépris du principe fondamental de la « présomption d’innocence » dont il s’affranchit aisément, comme celui du droit à la liberté d’exprimer ses opinions politiques, reconnu à tout citoyen, y compris aux avocats.

Enfin, l’Ordre des Avocats du Barreau du Val d’Oise rejette la demande d’inscription au tableau des Avocats du Barreau du Val d’Oise de Mme Alima BOUMEDIENE THIERY, constatant que « son attitude, en ce qu’elle milite activement dans le cadre de l’incitation à entraver l’exercice normal d’une activité économique en visant de façon discriminatoire les producteurs et fournisseurs de produits en raison de leur appartenance à une nation, en l’occurrence ISRAEL, ne respecte pas les principes de moralité, de modération et de dignité nécessaire à l’inscription sur le tableau d’un ordre d’avocat. »


Mme Alima BOUMEDIENE THIERY conteste ce rejet qu’elle qualifie d’illégal et discriminatoire, et a donc déposé un recours à la Cour d’Appel de Versailles qui devra, en audience publique, nous dire si le fait d’être militante active et pacifique est contraire au respect des principes essentiels de la profession d’avocat !


Rendez Vous : Mercredi 14 novembre à 10 h à la Cour d’Appel de Versailles : 5 rue Carnot
- salle n°1 rez de chaussée Gauche (1ère chambre, 1ère section) -  RER Versailles Rive Gauche -  

Alima Boumedienne Thiery est une des seules sénatrices à être montée au créneau pour les sans-papiers et avoir mené le combat jusqu'au bout contre la LOPPSI II.


Manif à Rennes

http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Manifestation-de-soutien-au-sans-papiers-a-Rennes_40771-2131609-pere-bre_filDMA.Htm

Blog Le Village

http://village49.wordpress.com/2012/11/04/le-village-un-nouveau-lieu-de-vie-pour-les-sans-abri/
Blog des habitants du Village.

dimanche 11 novembre 2012

Communiqué des habitants du Village


Également à découvrir sur notre blog : l'Agenda du Village, nos Communiqués et Courriers, une Revue de presse locale ainsi qu'une Galerie multimédia... 

Communiqué à l’attention de la population angevine, des associations, de la presse, des collectivités locales et de la préfecture du Maine-et-Loire.
Depuis le samedi 27 octobre, suite à la manifestation des sans-abri dans les rues d’Angers, l’hiver approchant à grands pas, les sans-abri et leurs soutiens ont décidé la réquisition d’un ensemble immobilier appartenant à la mairie d’Angers.
Rappelons que le jour même, à Paris, lors d’un point-presse, la ministre du logement déclarait que : « [la réquisition] peut faire partie des dispositions à mettre en œuvre ».
Dans un premier temps, quand les nuits commencent à se faire froides, se protéger des intempéries devient vital. Les hébergements d’urgence sont surchargés et, comme chaque hiver, ce sont des dizaines de personnes, hommes, femmes et enfants, qui dorment à la rue. Dans ce contexte, bien qu’illégale, une réquisition citoyenne n’en est pas moins légitime.
Dans un second temps, si les « autorités compétentes » ne se donnent pas les moyens de loger dignement les sans-abri, se nourrir et se laver sur place devient alors une priorité. Lorsqu’un lieu peut héberger plusieurs dizaines de personnes, cela permet également de soulager des structures parfois surchargées, tel que le PASS.
Situé au 52 rue d’Orgemont à Angers, cet ensemble est composé de 4 maisons inoccupées, chacune dotée d’un petit jardin bordé d’arbres et de buissons, d’un parking ainsi que d’un terrain de jeu en terre battue. Selon les nuits, ce lieu de vie abrite de 30 à 60 personnes, dont plusieurs familles, chacune installée dans une chambre privative.
Tout l’intérêt d’un lieu de vie tel que celui-ci est de répondre directement aux besoins fondamentaux des personnes les plus en difficulté, celles et ceux que l’on appelle pudiquement les sans-abri. Un lieu adapté permet de conserver un minimum d’intimité, sans perte d’autonomie, à l’inverse d’une réponse de type « gymnase ».
Dans notre première semaine, dont 2 jours de planque et un jeudi férié, nous avons eu beaucoup de visites, dont :
  • les journalistes (Courrier de l’Ouest, Ouest-France, France 3),
  • la police municipale (dont un agent de la police montée… sans son cheval),
  • le service technique de la maire d’Angers (dont le directeur),
  • le Service Départemental d’Information Générale (SDIG – dont le directeur),
  • le service eau et assainissement d’Angers Loire Métropole (chargé de la régie de l’eau pour l’agglomération angevine)
  • ainsi que… la Brigade Anti-Criminalité (BAC – 5 agents dans la nuit de vendredi à samedi 3 octobre).
Malgré nos demandes répétées concernant la mise à disposition d’équipement sanitaire d’urgence (conteneurs pour les déchets ménagers, citerne d’eau potable et toilettes de chantier), suivie d’une remise en fonction de l’eau courante et l’électricité sur chaque maison, pour l’instant, nous n’avons pu compter que sur nous-mêmes.
À ce jour, nous disposons de l’eau courante et de l’électricité sur 2 maisons différentes mais mitoyennes, ce qui nous a permis d’électrifier la maison avec le point d’eau. En ce qui concerne l’eau chaude, l’équipement en place est au gaz. En plus de représenter un risque non négligeable, l’accès au gaz n’est plus envisageable puisque le raccordement au réseau est coupé.
Rappelons que sans les divers soutiens individuels et associatifs, les habitants du Village seraient soit entassés dans des appartements, soit dans la crainte d’une expulsion sauvage… soit à la rue, comme prisonniers du béton et du bitume.

Les habitants du Village
et leurs soutiens