dimanche 1 juillet 2012

Communiqué RUSF : Boris

 Angers, le jeudi 28 juin 2012

Communiqué du collectif de soutien des personnels du lycée Henri Dunant à Boris
et du Réseau Université sans frontières


La situation de Boris est bloquée.

Depuis le mercredi 4 avril, jour de la dernière audience accordée par les services de la Préfecture, nous n’avons cessé d’interpeller Monsieur le Préfet de Maine-et-Loire qui n’a jamais honoré nos multiples demandes d’entretien, ni répondu à aucun de nos courriers. Pourtant de nombreuses personnalités politiques se sont adressées à lui pour porter leur soutien à Boris et l’inviter à régulariser au plus vite sa situation : Mme Bouchoux, Sénatrice de Maine-et-Loire, M. Orphelin, Vice-président du Conseil Régional, M. Béatse, Maire d’Angers, M. Raout, Député de Maine-et-Loire...

Ce mercredi 27 juin, nous, Mme Sebti, membre du Rusf Angers et M. Mary, membres du Collectif de soutien à Boris des personnels du lycée Henri Dunant, avons été reçus dans un couloir de la Préfecture par un agent de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur et Mme Bouché, Directrice du service de l’immigration. Mme l’agent de la DRCI a affirmé qu’aucune salle de la Préfecture n’était libre. Mme Bouché a considéré ne pas avoir à nous consacrer de temps, et s’être déplacée pour récupérer de « nouvelles pièces » à porter au dossier de Boris. Elle a finalement pris, non sans hésiter et du bout des doigts, de nouveaux éléments qui concernaient des situations d’étudiants suivis par ses services.

Malgré cela, il n'y a eu aucun échange d’informations au sujet de Boris ou des nouveaux dossiers d'étudiants si ce n’est celle de la convocation de Boris à la Préfecture le 5 juillet, date supposée de délibération des résultats des examens de CAP.

Que doit-on déduire de ce procédé inhabituel et méprisant ?

Mme Sebti et moi, M. Mary, représentants du collectif et du Rusf Angers avons compris que l’autorité préfectorale n’envisage plus de poursuivre son travail en transparence avec les collectifs concernés mais s’oriente vers une voie de fermeture : ce n’est pas ce qui caractérise un Etat de droit. Cet événement survient le jour même où M. Valls, Ministre de l’Intérieur, déclare au journal Le Monde :

«  Les régularisations doivent se faire en s'appuyant sur des critères précis, objectifs, compréhensibles, à la fois par ceux qui sont dans cette situation, ceux qui pourraient venir sur notre sol national, et nos compatriotes. Ces critères sont les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants. Ils ont été interprétés de manière beaucoup trop restrictive et n'ont pas été appliqués de manière uniforme sur l'ensemble du territoire par le précédent gouvernement.

Une circulaire pour les préciser est donc en préparation. Je veux mettre fin à l'arbitraire. [...]

 Les difficultés à obtenir un titre de séjour sont des facteurs de fragilisation économique, psychologique, sociale, et donc des obstacles à l'intégration. [...]

J'ai, à ce propos, été révolté par le sort réservé à ces étrangers qui se retrouvent dans les files d'attente devant les préfectures pour renouveler leurs papiers pendant des heures […]. »

Boris, les lycéens, les étudiant-es et leurs familles subissent pleinement cet « arbitraire » et depuis trop longtemps. Ils vivent dans une angoisse aussi insupportable qu'inutile. Les équipes éducatives du lycée Henri Dunant et de l'Université d'Angers ont apporté et continueront d'apporter leur soutien à leurs élèves.
 
En revanche la Préfecture poursuit son travail d’humiliation et de spoliation de droits élémentaires. Il est temps que chaque instance décisionnelle prenne ses responsabilités et régularise ces situations le plus rapidement possible.

Pour le collectif de soutien à Boris des personnels du lycée Henri Dunant, le RUSF Angers

Sabrina SEBTI
Xavier MARY

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire