Angers,
le jeudi 28 juin 2012
Communiqué
du collectif de soutien des personnels du lycée Henri Dunant à
Boris
et du
Réseau Université sans frontières
La
situation de Boris est bloquée.
Depuis
le mercredi 4 avril, jour de la dernière audience accordée par les
services de la Préfecture, nous n’avons cessé d’interpeller
Monsieur le Préfet de Maine-et-Loire qui n’a jamais honoré nos
multiples demandes d’entretien, ni répondu à aucun de nos
courriers. Pourtant de nombreuses personnalités politiques se sont
adressées à lui pour porter leur soutien à Boris et l’inviter à
régulariser au plus vite sa situation : Mme Bouchoux, Sénatrice
de Maine-et-Loire, M. Orphelin, Vice-président du Conseil Régional,
M. Béatse, Maire d’Angers, M. Raout, Député de Maine-et-Loire...
Ce
mercredi 27 juin, nous, Mme Sebti,
membre du Rusf Angers et M. Mary, membres
du Collectif de soutien à Boris des personnels du lycée Henri
Dunant, avons été reçus dans un couloir de la Préfecture par un
agent de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur et Mme
Bouché, Directrice du service de l’immigration. Mme l’agent de
la DRCI a affirmé qu’aucune salle de la Préfecture n’était
libre. Mme Bouché a considéré ne pas avoir à nous consacrer de
temps, et s’être déplacée pour récupérer de « nouvelles
pièces » à porter au dossier de Boris. Elle a finalement
pris, non sans hésiter et du bout des doigts, de nouveaux éléments
qui concernaient des situations d’étudiants suivis par ses
services.
Malgré
cela, il n'y a eu aucun échange d’informations au sujet de Boris
ou des nouveaux dossiers d'étudiants si ce n’est celle de la
convocation de Boris à la Préfecture le 5 juillet, date supposée
de délibération des résultats des examens de CAP.
Que
doit-on déduire de ce procédé inhabituel et méprisant ?
Mme Sebti et moi, M. Mary, représentants du collectif et du Rusf
Angers avons compris que l’autorité préfectorale n’envisage
plus de poursuivre son travail en transparence avec les collectifs
concernés mais s’oriente vers une voie de fermeture : ce
n’est pas ce qui caractérise un Etat de droit. Cet événement
survient le jour même où M. Valls, Ministre de l’Intérieur,
déclare au journal Le Monde :
«
Les régularisations doivent se faire en
s'appuyant sur des critères précis, objectifs, compréhensibles, à
la fois par ceux qui sont dans cette situation, ceux qui
pourraient venir sur
notre sol national, et nos compatriotes. Ces critères sont les
années de présence en France,
la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la
scolarisation des enfants. Ils ont été interprétés de manière
beaucoup trop restrictive et n'ont pas été appliqués de manière
uniforme sur l'ensemble du territoire par le précédent
gouvernement.
Une
circulaire pour les préciser est donc en préparation. Je
veux mettre fin
à l'arbitraire. [...]
Les
difficultés à obtenir un titre de
séjour sont des facteurs de fragilisation économique,
psychologique, sociale, et donc des obstacles à l'intégration.
[...]
J'ai,
à ce propos, été révolté par le sort réservé à ces étrangers
qui se retrouvent dans les files d'attente devant les préfectures
pour renouveler leurs
papiers pendant des heures […]. »
Boris,
les lycéens, les étudiant-es et leurs familles subissent pleinement
cet « arbitraire »
et depuis trop longtemps. Ils vivent dans une angoisse aussi
insupportable qu'inutile. Les équipes éducatives du lycée Henri
Dunant et de l'Université d'Angers ont apporté et continueront
d'apporter leur soutien à leurs élèves.
En
revanche la Préfecture poursuit son travail d’humiliation et de
spoliation de droits élémentaires. Il est temps que chaque instance
décisionnelle prenne ses responsabilités et régularise ces
situations le plus rapidement possible.
Pour le
collectif de soutien à Boris des personnels du lycée Henri Dunant,
le RUSF Angers
Sabrina
SEBTI
Xavier
MARY
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