jeudi 26 juillet 2012

La situation de Boris enfin débloquée !

Angers, le jeudi 12 juillet 2012

Communiqué du Réseau Université Sans Frontières Angers
Et du Collectif de Soutien à Boris des Personnels du Lycée Henri Dunant

Le mardi 10 juillet, Mme Bouché, Directrice des Services de l’Immigration, nous a officiellement informés par téléphone de la régularisation de Boris à titre humanitaire. Il aura donc droit à une carte de séjour « vie privée et familiale ». Nous sommes heureux de l’issue de ce pénible parcours et souhaitons que Boris et sa famille considèrent enfin qu’ils vivront définitivement en France.

Cependant nous nous devons de revenir sur plusieurs aspects de la méthode utilisée par la Préfecture dans le traitement de ce dossier.

La mobilisation à l’initiative du RUSF Angers et des enseignants du lycée Henri Dunant a débuté au mois de mars 2012. Nombreux et réguliers ont été les courriers envoyés à la Préfecture depuis cette date. Le 14 mars s’est tenue une première audience au cours de laquelle Mme Bouché a considéré que le dossier de Boris ne comportait rien d’« exceptionnel ».

Le 4 avril, lors de la deuxième audience, Mme Bouché a essentiellement mise en doute l’intégration de Boris au motif qu’il avait refusé l’aide au retour, entre autres arguments infondés qui visaient à justifier le refus du Préfet de régulariser Boris.

La date de délibération des résultats à ses examens de CAP chaudronnerie industrielle a été posée comme ultimatum de la suspension de son Obligation de Quitter le Territoire Français. Dès lors, les services préfectoraux n’ont plus communiqué avec les collectifs de soutien à Boris et ce malgré une forte mobilisation citoyenne, couverte par les médias locaux, et le soutien apporté par de nombreux élus  parmi lesquels Mme Bouchoux, Sénatrice de Maine-et-Loire, M. Orphelin, Vice-président du Conseil Régional, M. Béatse, Maire d’Angers, M. Raoul, Député de Maine-et-Loire.

Le mercredi 27 juin, deux membres du RUSF ont été « reçus » dans un couloir de la Préfecture par Mme Bouché (Cf. communiqué du RUSF du 28 juin). Le vendredi 6 juillet, Boris a été convoqué à la Préfecture pour rendre compte de ses résultats à ses examens et évoquer ses projets. Trois personnes étaient présentes à ses côtés lors de cette entrevue que Mme Bouché a mené de manière
administrative et glaciale.

Le traitement des dossiers de régularisation au « cas par cas » n’était plus à l’ordre du jour puisque Mme Bouché a rappelé à Boris que sa famille n’était en France qu’à titre provisoire. L’argument inverse, à savoir que les parents de Boris travaillaient tous deux légalement et étaient « fortement intégrés au tissu angevin » [sic M. Béatse, Maire d’Angers], n’avait pourtant jamais été pris en compte précédemment. Bien au contraire, Boris était majeur et sa situation était à évaluer individuellement.

Cette chronologie des événements nous amène à dresser un constat sans appel. La Préfecture s’affranchit de la dimension humaine des situations qu’elle traite : la famille de Boris a vécu dans la souffrance pendant de longs mois et la lenteur de la procédure s’est révélée injustifiée, arbitraire et destructrice.

Le concept d’intégration auquel recourt systématiquement la Préfecture pour justifier ses refus de régularisation (lorsque le dossier ne permet pas d’avancer d’autres arguments à charge) est une imposture morale : ce n’est pas Boris qui n’est pas « intégré » à la société française mais la Préfecture qui l’a mis à l’épreuve de sa « désintégration ».

Enfin, les collectifs qui soutiennent les migrants pour que leurs droits les plus élémentaires soient respectés sont en lutte contre une administration préfectorale qui dans un Etat de droit devrait être garante de ces mêmes droits.

Dans un entretien au Monde  du 27 juin 2012, M. Valls, Ministre de l’Intérieur, a été très précis sur les critères à prendre en compte pour la régularisation : « les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants ».  Il a même ajouté que ces critères « ont été interprétés de manière beaucoup trop restrictive et n'ont pas été appliqués de manière uniforme sur l'ensemble du territoire par le précédent gouvernement », et que « les difficultés à obtenir un titre de séjour sont des facteurs de fragilisation économique, psychologique, sociale, et donc des obstacles à l'intégration ».

La Préfecture du Maine-et-Loire vient de montrer qu'elle va dans la direction opposée en fragilisant psychologiquement et socialement des familles résidant sur le sol angevin.

Contacts : rusfangers@yahoo.fr

Yoann  06 73 01 30 35
Sabrina 06 16 41 63 21
Xavier 06 63 96 11 40

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