Neriton, 13 ans, est en 4ème au
collège de Culoz, mais il est aussi médiateur scolaire, délégué du foyer et «
le meilleur élève de sa classe », disent ses professeurs. Getuart, 8 ans, est
en CE 1, il parle bien mieux le français que l’albanais, la langue d’un Kosovo
qu’il a quitté il y a à peine plus de deux ans, au printemps 2010. Leurs
parents Refki et Fatmire sont assignés à résidence, traduisez enfermés avec
leurs enfants dans un hôtel loin de leurs amis et famille dans l’attente d’une
expulsion qui pour l’instant n’a pas eu lieu. Les enfants ne sont donc plus
scolarisés.
Ils ont failli partir ce lundi 19
novembre mais l'avion Lyon-Pristina avait du retard, la correspondance devenait
impossible, le vol a été annulé. Ils ont attendu quelques heures dans les
locaux de la PAF. Un
enseignant du Collège de Culoz qui voulait leur dire au revoir n'a pas été
autorisé à les voir. Ils ont été ramenés sur leur lieu d’assignation à Saint
Genis Pouilly, à deux pas de la frontière suisse, après avoir été emmenés ce matin
à l'aéroport de Lyon Satolas (coût du transport en taxi : 300 euros aller, 300
euros retour).
Pourquoi expulser cette famille ?
Leur père, Refki, a une promesse
d’embauche comme « aide-maçon », un métier où les candidats ne se bousculent
pas au portillon. Leurs quatre oncles, ainsi que leurs grands-parents, vivent
en France et ils ont même acquis la nationalité française pour trois d’entre
d’eux, et créé leurs entreprises pour deux autres. Bref, le tableau idéal d’une
intégration réussie…
Dimanche soir une trentaine de
personnes venues de Culoz ont défilé depuis l'hôtel jusqu'au centre de Saint
Genis Pouilly, avec banderoles et tambours. Cette manif dans la campagne en
pleine nuit, puis dans une ville presque vide, même devant l'hôtel de ville,
avait quelque chose d'irréel. La famille était avec les manifestants, la mère
effondrée et épuisée, le père digne et silencieux, les deux garçons jouant et
courant comme deux pré-ados, plaisantant en français, tapant sur les tambours.
Le soir, ils ont dit au revoir à leurs amis avec une certaine gravité.
Mais pourquoi ont-ils accepté de se
rendre dans cet hôtel, autrement dit de se jeter dans la gueule du loup (comme
le pensait leur avocate), puis de se laisser transporter à l'aéroport ? Les
enseignants de Culoz en ont longuement parlé avec eux. Les Pacarizi ne
voulaient pas entrer dans la clandestinité, ni être redevables de leur survie
quotidienne à qui que ce soit, pas même leur famille, ils ne pouvaient pas
comprendre que la France aille jusqu'au bout de sa volonté d'expulsion... Et
puis, ils avaient peur des risques que la préfecture n'avait pas manqué de leur
faire connaître: 3 ans de prison et 10 ans d'interdiction du territoire ! La
CIMADE nous a confirmé que ces peines étaient prononcées en ce moment contre
ceux qui s'opposent à leur expulsion. Comme leur famille est en France, l'idée
de ne plus pouvoir leur rendre visite pendant dix ans les paralyse.
Mais ils sont toujours là. Et c’est
nous l’espérons une ultime chance car nous sommes nombreux autour de cette
famille, profs, parents, amis et inconnus, simples citoyens qui ne supportent
pas qu’on traite des êtres humains comme des pions.
Ce papa d’une petite fille de 7
ans née en France a été arrêté
le lundi 19 novembre 2012
Né en
Arménie, il est arrivé en France en 2004. Sa femme, née en
Azerbaïdjan, l’y a rejoint début 2005. Lili-Amali, leur fille, est née en 2005
en France et elle est scolarisée depuis 2008. Elle est actuellement en CE1 à
l’école Jules Vallès de St Fons .
Elle a
été parrainée en mairie du 3ème
arrondissement de Lyon en 2009.
Monsieur
et madame Sarkissian parlent couramment français. L’un et l’autre possèdent une
promesse d’embauche récente et ferme. Madame travaille également en tant que
bénévole au service réfugiés de la Croix Rouge.
Sergueï est né en
Arménie. Jozal est née d’un couple mixte en Azerbaïdjan et est arrivée à l’âge
de 2 ans en Russie.
L’expulsion de Sergueï
séparerait inévitablement la famille sans aucune possibilité de se rejoindre
puisque madame n’obtiendrait pas l’autorisation d’entrer ni en Arménie ni en
Russie.
En
vertu de la convention des Droits des enfants,
Nous demandons la
LIBERATION immédiate de Serguei Sarkissian
et la régularisation des parents de Lili-Amali.
Monsieur Sarkissian est en France depuis 8 ans, sa fille est née
en France et scolarisée depuis son plus jeune âge. Si une circulaire paraît, on
peut espérer qu’ils feraient partie des gens régularisés, alors pourquoi
démembrer cette famille en expulsant le père ?
Pour tenter de sortir Monsieur Sarkissian de rétention, pour empêcher
l’expulsion de Neriton et Guetuard, nous avons besoin de votre aide à tous. Il
faut écrire aux responsables locaux mais aussi à ceux qui, à l’échelle du pays,
prennent la responsabilité de tels actes.
Merci
d’écrire au préfet du Rhône
à son directeur de cabinet
au député de la circonscription Yves
Blein : yblein@assemblee-nationale.fr, facebook ou contacter mon secretariat provisoire au 01 40 63 67 33 ,
sinon à la Mairie de Feyzin 69320 Feyzin
Téléphone : 04 72 21 46 00
A la sénatrice du Rhône Christiane Demontès,
maire de Saint Fons :
Permanence parlementaire : 16 rue
Pasteur 69190 Saint-Fons
Tél : 04 78 95 04 00 Fax : 04 78 62 29 57
Email : c.demontes.rhone@orange.fr ou c.demontes@senat.fr
A l'Elysée :
Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr
Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr
Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon@elysee.fr
Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr
Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr
Matignon : premier-ministre@cab.pm.gouv.fr
A l'Intérieur :
Conseiller yves.colmou@interieur.gouv.fr
Dircab adjoint thomas.andrieu@interieur.gouv.fr
Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr
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