dimanche 11 novembre 2012

Communiqué des habitants du Village


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Communiqué à l’attention de la population angevine, des associations, de la presse, des collectivités locales et de la préfecture du Maine-et-Loire.
Depuis le samedi 27 octobre, suite à la manifestation des sans-abri dans les rues d’Angers, l’hiver approchant à grands pas, les sans-abri et leurs soutiens ont décidé la réquisition d’un ensemble immobilier appartenant à la mairie d’Angers.
Rappelons que le jour même, à Paris, lors d’un point-presse, la ministre du logement déclarait que : « [la réquisition] peut faire partie des dispositions à mettre en œuvre ».
Dans un premier temps, quand les nuits commencent à se faire froides, se protéger des intempéries devient vital. Les hébergements d’urgence sont surchargés et, comme chaque hiver, ce sont des dizaines de personnes, hommes, femmes et enfants, qui dorment à la rue. Dans ce contexte, bien qu’illégale, une réquisition citoyenne n’en est pas moins légitime.
Dans un second temps, si les « autorités compétentes » ne se donnent pas les moyens de loger dignement les sans-abri, se nourrir et se laver sur place devient alors une priorité. Lorsqu’un lieu peut héberger plusieurs dizaines de personnes, cela permet également de soulager des structures parfois surchargées, tel que le PASS.
Situé au 52 rue d’Orgemont à Angers, cet ensemble est composé de 4 maisons inoccupées, chacune dotée d’un petit jardin bordé d’arbres et de buissons, d’un parking ainsi que d’un terrain de jeu en terre battue. Selon les nuits, ce lieu de vie abrite de 30 à 60 personnes, dont plusieurs familles, chacune installée dans une chambre privative.
Tout l’intérêt d’un lieu de vie tel que celui-ci est de répondre directement aux besoins fondamentaux des personnes les plus en difficulté, celles et ceux que l’on appelle pudiquement les sans-abri. Un lieu adapté permet de conserver un minimum d’intimité, sans perte d’autonomie, à l’inverse d’une réponse de type « gymnase ».
Dans notre première semaine, dont 2 jours de planque et un jeudi férié, nous avons eu beaucoup de visites, dont :
  • les journalistes (Courrier de l’Ouest, Ouest-France, France 3),
  • la police municipale (dont un agent de la police montée… sans son cheval),
  • le service technique de la maire d’Angers (dont le directeur),
  • le Service Départemental d’Information Générale (SDIG – dont le directeur),
  • le service eau et assainissement d’Angers Loire Métropole (chargé de la régie de l’eau pour l’agglomération angevine)
  • ainsi que… la Brigade Anti-Criminalité (BAC – 5 agents dans la nuit de vendredi à samedi 3 octobre).
Malgré nos demandes répétées concernant la mise à disposition d’équipement sanitaire d’urgence (conteneurs pour les déchets ménagers, citerne d’eau potable et toilettes de chantier), suivie d’une remise en fonction de l’eau courante et l’électricité sur chaque maison, pour l’instant, nous n’avons pu compter que sur nous-mêmes.
À ce jour, nous disposons de l’eau courante et de l’électricité sur 2 maisons différentes mais mitoyennes, ce qui nous a permis d’électrifier la maison avec le point d’eau. En ce qui concerne l’eau chaude, l’équipement en place est au gaz. En plus de représenter un risque non négligeable, l’accès au gaz n’est plus envisageable puisque le raccordement au réseau est coupé.
Rappelons que sans les divers soutiens individuels et associatifs, les habitants du Village seraient soit entassés dans des appartements, soit dans la crainte d’une expulsion sauvage… soit à la rue, comme prisonniers du béton et du bitume.

Les habitants du Village
et leurs soutiens

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