De l'Aide Sociale à l'Enfance au centre de
rétention de Vincennes : Ahmed SOHAIL en France depuis l'âge de 15
ans, risque d'être expulsé dans les prochains jours !
Une
situation ubuesque et tragique, celle de Ahmed né le 13/02/1989, jeune
pakistanais dont les parents menacés de mort, voulaient le protéger et l'ont
ainsi confié à un passeur pour le ramener dans un pays où il serait en sécurité
et aurait un avenir meilleur.
A 15 ans,
il n'a pas demandé à venir en France mais il s'est retrouvé un jour dans les
rues de la capitale française, abandonné à son sort et en situation d'errance.
Il est alors ballotté de foyer en foyer pour mineurs étrangers où il est
confronté à de graves problèmes de violences physiques de la part d'autres
jeunes. Incidents qui l'obligent à fuguer à plusieurs reprises. Dans son
errance, il rencontre un compatriote qui l'héberge chez lui pendant quelques
mois puis le met à la rue.
En 2006,
Ahmed est enfin pris en charge par l'ASE de Nanterre qui l'envoie dans une
famille d'accueil en Normandie où il retrouve un peu de stabilité et peut enfin
suivre une scolarité, en CAP Plomberie au lycée professionnel Notre Dame
Chartres.
En 2007,
il perd la trace de ses parents et apprend par des proches qu'ils auraient été
assassinés. A sa
majorité, il fait une demande de titre de séjour. Il obtient fin 2008 un titre
de séjour « étudiant » et bénéficie d'un contrat jeune majeur jusqu'à ses 21
ans.
21 ans,
c'est aussi un retour à la case départ pour Ahmed, qui très mal préparé à sa
brutale autonomie, se retrouve sans aide financière et hébergement qui lui
auraient permis de poursuivre sa scolarité.
Avec son
expérience dans le domaine de la plomberie, il décide de retourner en région
parisienne pour chercher du travail. Il trouve un employeur disposé à
l'embaucher. Pour être en règle vis à vis de l'administration, il se présente
muni de son Cerfa à la préfecture de Seine-Saint-Denis pour demander le
changement du statut "étudiant" au statut "salarié". Il
obtient une Autorisation Provisoire de Séjour, renouvelée tous les 3 mois
pendant un an. Face à la lenteur de l'administration, l'employeur s'impatiente
et renonce à employer Ahmed. Il le fait savoir à la préfecture, qui là ne perd
pas de temps et s'empresse à notifier à Ahmed en mai 2011 une Obligation de
Quitter le Territoire Français.
Peu
avant, Ahmed avait informé la préfecture de son changement d'adresse.
Nonobstant cela, l'OQTF est tout de même envoyée à son ancienne adresse. Quand
il s'en aperçoit, les délais de recours sont dépassés.
Le 21
novembre 2012, Ahmed se fait contrôler à la gare de Lyon sans titre de
transport. Lors de la fouille la police trouve sur lui une petite quantité de
produit illicite destinée à sa consommation personnelle. Cela ne représente en
rien une menace à l'ordre public. S’il fallait expulser tous les jeunes qui ont
fumé un joint…
Expulser
Ahmed, jeune homme dépourvu d'attaches dans son pays d'origine, est un
non-sens. D'autant plus qu'il a été pris en charge par l'Aide Sociale à
l'Enfance en qualité de mineur étranger isolé et sous contrat jeune majeur, ce
qui constitue une garantie de son insertion en France, projet d'insertion brisé
par le refus de délivrance d'un titre de séjour pérenne.
Expulser Ahmed, ce n'est ni
plus ni moins réduire à
néant la vie d'un jeune homme qui a fondé tous ses espoirs d'avenir en France
et l'exposer à un risque réel pour son intégrité physique !
Préfecture de police
A l'Elysée :
Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr
A l'Intérieur :
Chef de cabinet sec.chefcab@interieur.gouv.fr
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