L’ETAT FRANÇAIS
INVITE LES EGLISES A OUVRIR LEURS PORTES AUX SDF ET DEMANDE A
L’EGLISE REFORMEE DE LILLE D’EVACUER LES GREVISTES SANS PAPIERS !
Les radios et la presse
font état de l’appel de l’Etat Français adressé aux Eglises
et autres lieux de cultes d’ouvrir et accueillir les sans domicile
fixe (sdf) en cette période de grand froid qui s’en vient.
Mais ici « l’exception
Lilloise » ou l’apartheid Lillois est qu’au même moment
l’Eglise Réformée est contrainte par la préfecture à présenter
par un huissier une requête qui ordonne l’expulsion des grévistes
de la faim à plus de 30 jours du temple protestant du 165 rue pierre
Legrand. Nous avons proposé en vain à l’Eglise Réformée une
aide militante, une fraternisation inter-religieuse et l’accès aux
grévistes des personnalités.
A lire ou
écouter la presse on observe l’éternel retour des rengaines
racistes et colonialistes selon lesquelles les grévistes sont de «
grands enfants » manipulés par des « gourous ». Mais quand un
Maire se couche et fait grève de la faim, il n’arrive à aucun
esprit de ces grands républicains ou démocrates auto-proclamés
donneurs de leçon de rechercher quel « gourou » se cache derrière
cette grève de la faim.
La préfecture
continue à rester sourde à nos revendications en nous présentant
comme des étrangers qui n’ont aucun respect pour l’Etat
français.
Ainsi
on nous demande de « mettre de l’eau dans notre vin » parce que
nous tiendrions des propos « durs », mais quand le délégué de
Florange crie sa révolte en parlant de « trahison » après
l’agitation par le gouvernement de la « menace » de la
nationalisation, personne n’allègue des « propos durs » pour les
discriminer comme le fait la préfecture pour le CSP59 depuis que M.
CANEPA, ex-préfet, ex-directeur de cabinet adjoint de Sarkozy alors
ministre de l’intérieur a décidé, après s’être auto-nommé
préfet dans le nord, d’utiliser l’appareil de l’Etat pour en
finir avec le CSP59 en liquidant l’accord DELARUE conclu sous le
premier ministre RAFARIN en 2004.
La circulaire
du ministre VALS donne comme directive aux préfets de permettre la
défense argumentée des dossiers des sans papiers par les syndicats,
les associations et les collectifs, alors l’apartheid préfectoral
vis-à-vis du CSP59 qui perdure depuis 2007 peut-il encore perdurer
comme « exception Lilloise » ?
Or si le
préfet avait eu un minimum d’écoute et si au lieu de s’enfermer
dans une vision de la société civile fondée sur le principe
royaliste du « monarque qui choisit ses courtisans », il avait
compris que l’autorité de l’Etat repose avant tout sur la
justesse de ses actes, nous ne serions pas aujourd’hui dans une
crise dont la sortie ne peut être que la régularisation «
humanitaire » dont parle la circulaire VALS.
Le CSP59
réaffirme qu’il est temps et grand temps que l’administration
Française se débarrasse des séquelles d’une vision colonialiste
des sans papiers, des immigré(e)s, des Arabes, des Berbères, des
Noirs, des Asiatiques et des musulmans.
Le CSP59
invite le préfet à lire toutes ses nombreuses déclarations entre
2004 ( accord DELARUE) et 2007 (avant que le préfet CANEPA ne vienne
ici pour nous écraser) pour se rendre compte que nos déclarations
sont adaptées aux attaques et agressions dont nous faisons l’objet.
Le CSP59
exige un respect et en retour sait que le respect doit être
réciproque, surtout quand il s’agit de l’Etat.
Le CSP59
précise que la revendication légitime de la régularisation de tous
les sans papiers ne nous a jamais, depuis 16 ans, empêché d’œuvrer
dans le cadre du « cas par cas » imposé par le rapport des forces
du moment à l’exercice du droit à la défense argumentée des
dossiers en préfecture.
Le CSP59
appelle au sens de la responsabilité de l’Etat qui, depuis 2007,
va toujours dans une dérive répressive et arbitraire vis-à-vis des
sans papiers, particulièrement à Lille en acceptant le droit à la
défense argumentée des dossiers tous les mois en préfecture et en
acceptant une solution humaine réaliste que nous sommes à même de
présenter dès que la préfecture daignera nous entendre.
Fait le 03/12/12
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire