Communiqué du Droit
Au Logement de Gironde (DAL 33)
Le 25 décembre 2012
Les faits
Le 22 décembre, à
partir de 15h, le DAL33 a rendu public la réquisition de l’ancien
hôtel des impôts de Bordeaux, situé au 13 rue Thiac. Un bâtiment
public, magnifique, inoccupé depuis des années et plus que salubre.
Une cinquantaine de
personnes étaient dans le bâtiment lorsque vers 15h45 les forces de
police ont frappé à la porte.
Nous leur avons ouvert
pour leur signifier que nous occupions ce bâtiment depuis la nuit du
18 au 19, qu’il était habité, que nous ne faisions que répondre
aux vœux de la ministre du logement de réquisitionner des bâtiments
publics en bon état pour y loger des personnes et des familles qui
en ont besoin. De fait, une cuisine et
des lits étaient installés, il y avait l’eau et l’électricité,
bref : il était habité depuis plusieurs jours.
Cette action de
médiatisation était prévue non violente, il était prévu de ne
pas résister par la violence aux forces de l’ordre. Il était
prévu qu’elle soit festive, artistique, militante ; il y avait
aussi de quoi se nourrir.
Le commissaire de police
n’a même pas fait semblant de nous écouter. Mentant franchement,
il a déclaré avoir les preuves de notre effraction et d’un
flagrant délit. Il s’est introduit de force par l’embrasure de
la porte et a ordonné à ses hommes l’assaut.
Malgré notre
non-violence, l’instinct et la solidarité ont fait que lorsqu’ils
ont commencé à ouvrir la porte, quasiment tout le monde s’est
jeté dessus comme une seule personne. Alors ont commencé le gazage
par lacrymo et les coups. Et nous avons été expulsés.
Quelques bleus et
brulures dues aux lacrymos, pas d’arrestation. Pas de vague. Mais
un bâtiment splendide qui reste vide. Nous dénonçons avec force ce
décalage entre les paroles et les actes du gouvernement. Nous
dénonçons la brutalité de cette expulsion dont la légalité
serait, dans un état
de droit, plus que
discutable.
Le contexte
La ministre du logement a
annoncé la réquisition prochaine de bâtiments publics vacants pour
loger des personnes. Au lieu d’attendre désespérément, nous
avions décidé de le faire ici, à Bordeaux.
Nous, c’est un ensemble
de personnes, parfois membres du DAL33, souvent sans étiquette, et
soutenant sans faille les opposants à l’aéroport de
Notre-Dame-Des-Landes dans leur lutte contre leur expulsion.
Nous voulions le faire
ici, à Bordeaux, révoltés des violences des expulsions de
logements et de terrains, écœurés du temps politicien totalement
coupé du temps réel, de l’urgence réelle de la situation.
Nous l’avons fait parce
que l’Etat ne respecte pas ses obligations de logement des
personnes vulnérables : le 115 refuse du monde tous les jours, les
Centres d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA) sont loin de
loger tous les migrants qui y ont droit, en vertu du droit français
et international.
Nous l’avons fait parce
que pour nombre d’artistes, de personnes de moins de 25 ans (qui
n’ont pas droit au RSA) et/ou en contrat précaire ou autour du
SMIC, se loger ou trouver un local pour exercer est une mission
souvent extrêmement difficile.
Et nous en avons la
légitimité, issue d’une partie du droit trop longtemps et trop
souvent bafouée : le droit à un logement, un toit, pour toutes et
tous. Et parce qu’il y a selon l’INSEE 2 millions de logements
vacants en France.
Revendications
La réouverture pérenne
du bâtiment réquisitionné pour en faire un lieu de vie et
d’accueil
L’arrêt des expulsions
de logements et de terrains, ici et partout
L’application immédiate
de la loi de réquisition, y compris au parc privé
La construction et la
rénovation immédiate de logements
L’application du Droit
Au Logement Opposable (DALO)
Le respect par l’Etat
de son obligation de loger les demandeurs d’asile et toute personne
à la rue
L’évolution de la loi
concernant les habitats autonomes, légers, éphémères et mobiles …
Droit Au Logement
Bordeaux
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