lundi 7 janvier 2013

Du côté de Bordeaux, les veilles de Noël


Communiqué du Droit Au Logement de Gironde (DAL 33)
Le 25 décembre 2012

Les faits

Le 22 décembre, à partir de 15h, le DAL33 a rendu public la réquisition de l’ancien hôtel des impôts de Bordeaux, situé au 13 rue Thiac. Un bâtiment public, magnifique, inoccupé depuis des années et plus que salubre.

Une cinquantaine de personnes étaient dans le bâtiment lorsque vers 15h45 les forces de police ont frappé à la porte.

Nous leur avons ouvert pour leur signifier que nous occupions ce bâtiment depuis la nuit du 18 au 19, qu’il était habité, que nous ne faisions que répondre aux vœux de la ministre du logement de réquisitionner des bâtiments publics en bon état pour y loger des personnes et des familles qui en ont besoin. De fait, une cuisine et des lits étaient installés, il y avait l’eau et l’électricité, bref : il était habité depuis plusieurs jours.

Cette action de médiatisation était prévue non violente, il était prévu de ne pas résister par la violence aux forces de l’ordre. Il était prévu qu’elle soit festive, artistique, militante ; il y avait aussi de quoi se nourrir.

Le commissaire de police n’a même pas fait semblant de nous écouter. Mentant franchement, il a déclaré avoir les preuves de notre effraction et d’un flagrant délit. Il s’est introduit de force par l’embrasure de la porte et a ordonné à ses hommes l’assaut.

Malgré notre non-violence, l’instinct et la solidarité ont fait que lorsqu’ils ont commencé à ouvrir la porte, quasiment tout le monde s’est jeté dessus comme une seule personne. Alors ont commencé le gazage par lacrymo et les coups. Et nous avons été expulsés.

Quelques bleus et brulures dues aux lacrymos, pas d’arrestation. Pas de vague. Mais un bâtiment splendide qui reste vide. Nous dénonçons avec force ce décalage entre les paroles et les actes du gouvernement. Nous dénonçons la brutalité de cette expulsion dont la légalité serait, dans un état
de droit, plus que discutable.

Le contexte

La ministre du logement a annoncé la réquisition prochaine de bâtiments publics vacants pour loger des personnes. Au lieu d’attendre désespérément, nous avions décidé de le faire ici, à Bordeaux.

Nous, c’est un ensemble de personnes, parfois membres du DAL33, souvent sans étiquette, et soutenant sans faille les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes dans leur lutte contre leur expulsion.

Nous voulions le faire ici, à Bordeaux, révoltés des violences des expulsions de logements et de terrains, écœurés du temps politicien totalement coupé du temps réel, de l’urgence réelle de la situation.

Nous l’avons fait parce que l’Etat ne respecte pas ses obligations de logement des personnes vulnérables : le 115 refuse du monde tous les jours, les Centres d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA) sont loin de loger tous les migrants qui y ont droit, en vertu du droit français et international.

Nous l’avons fait parce que pour nombre d’artistes, de personnes de moins de 25 ans (qui n’ont pas droit au RSA) et/ou en contrat précaire ou autour du SMIC, se loger ou trouver un local pour exercer est une mission souvent extrêmement difficile.

Et nous en avons la légitimité, issue d’une partie du droit trop longtemps et trop souvent bafouée : le droit à un logement, un toit, pour toutes et tous. Et parce qu’il y a selon l’INSEE 2 millions de logements vacants en France.


Revendications

La réouverture pérenne du bâtiment réquisitionné pour en faire un lieu de vie et d’accueil

L’arrêt des expulsions de logements et de terrains, ici et partout

L’application immédiate de la loi de réquisition, y compris au parc privé

La construction et la rénovation immédiate de logements

L’application du Droit Au Logement Opposable (DALO)

Le respect par l’Etat de son obligation de loger les demandeurs d’asile et toute personne à la rue

L’évolution de la loi concernant les habitats autonomes, légers, éphémères et mobiles …




Droit Au Logement Bordeaux

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