dimanche 7 juillet 2013

Communiqué du CSSP49

 Angers, le 5 juillet 2013

Le « Village », un ensemble de quatre maisons était, depuis octobre 2012, le lieu de vie de communautés aussi différentes que des Rroms européens, des SDF français, des demandeurs d'asile d'Europe de l'Est ou de la corne de l'Afrique. Nous savions que ce n'était pas une solution mais c'était au moins une réponse immédiate pour mettre à l'abri des populations abandonnées par les pouvoirs ayant obligation de les prendre en charge.

L'état à travers son représentant préfectoral a obligation d'accueillir toute personne ou famille qui a fui son pays d'origine et de lui fournir un minimum vital tel le logement et la nourriture. Depuis 2008, cet accueil s'est dégradé de façon alarmante, tant pour les personnes que pour les familles concernées au point de nous forcer à ouvrir notre première réquisition à l'ancienne gendarmerie des Ponts de Cé. Cette année a été pire que les précédentes malgré la baisse des arrivées de réfugiés. La seule réponse du préfet a été un refus catégorique de discuter la question du logement avec les associations !

Le Conseil général est en charge des mineurs et de leur famille à travers les services de l'Aide sociale à l'Enfance. La situation s'est dégradée à un point tel que des familles entières dormaient dans la rue, du côté de la gare, l'hiver dernier et que dix mineurs isolés étrangers n'ont pu être pris en charge par les services de l'ASE depuis février. La question n'est toujours pas réglée à ce jour; si les associations notent que quatre adolescents ont été pris en charge par l'ASE, deux ont disparu et quatre sont soignés, en état de détresse tant physique que mentale, par les services hospitaliers.

Non content de ne pas assumer ses responsabilités, le Conseil général fait payer la note de ses incohérences à la sécurité sociale!

La mairie se doit de s'occuper de la réinsertion des jeunes et moins jeunes en déshérence qu'ils soient français ou non quand ils sont à la rue. Là encore le bilan est catastrophique; la seule solution (?) avancée par la mairie en accord avec la préfecture est un hébergement en algecos de location qui ne répond en rien aux normes sanitaires et laissent les concernés en errance pour la journée. En janvier, lors des vœux du mairie, à la Roseraie, nous avions proposé un huit pages contenant notre appréhension de la question du logement et proposions des solutions immédiates à mettre en œuvre rapidement. L'intérêt de nos propositions est, entre autre, le faible coût par rapport aux hôtels, la possibilité d'accompagnement réel des populations concernées et de pouvoir loger tout le monde...

Ces solutions avancées supposaient que les services sociaux des trois pouvoirs locaux coopèrent avec les associations concernées et les intéressés pour assurer une réelle insertion. Le maire n'a toujours pas daigné nous répondre.

Pour le « Village » et malgré un lourd passé fait d'expulsions de squat, d'ignorance méprisante et d'hypocrisie, nous avons laissé le bénéfice du doute à la mairie actuelle pensant que le départ de Mr ANTONINI avait peut-être changé la donne. Mr LECLERC du Cabinet du maire s'était engagé à nous prévenir avant l'expulsion et mettre le temps à profit pour reloger les gens du « Village ». Cela fait déjà quelques mois...

Occasion manquée s'il en fut de mettre Angers à la pointe du combat contre l'exclusion par des solutions innovantes à la crise du logement

L'hypocrisie des élus municipaux et de ses technocrates a prévalu: ce n'est pas eux mais les services de police qui nous ont averti de l'expulsion imminente et en fait de relogements, ce sont les hôtels et, en urgence, les algecos qui serviront d'hébergements au détriment des sans abris concernés et des finances publiques et... des laissés pour compte faute de places suffisantes.

Dans les faits, rien n'a changé et nous ne pouvons que déplorer le manque de lucidité et la lâcheté politique tant des élus que des responsables administratifs à laisser des gens dans les rues d'une agglomération où trois à quatre mille logements sont vides et pourrissent faute d'occupants.

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