Angers, le 5 juillet 2013
Le « Village »,
un ensemble de quatre maisons était, depuis octobre 2012, le lieu de
vie de communautés aussi différentes que des Rroms européens, des
SDF français, des demandeurs d'asile d'Europe de l'Est ou de la
corne de l'Afrique. Nous savions que ce n'était pas une solution
mais c'était au moins une réponse immédiate pour mettre à l'abri
des populations abandonnées par les pouvoirs ayant obligation de les
prendre en charge.
L'état à travers son
représentant préfectoral a obligation d'accueillir toute personne
ou famille qui a fui son pays d'origine et de lui fournir un minimum
vital tel le logement et la nourriture. Depuis 2008, cet accueil
s'est dégradé de façon alarmante, tant pour les personnes que pour
les familles concernées au point de nous forcer à ouvrir notre
première réquisition à l'ancienne gendarmerie des Ponts de Cé.
Cette année a été pire que les précédentes malgré la baisse des
arrivées de réfugiés. La seule réponse du préfet a été un
refus catégorique de discuter la question du logement avec les
associations !
Le Conseil général est
en charge des mineurs et de leur famille à travers les services
de l'Aide sociale à l'Enfance. La situation s'est dégradée à un
point tel que des familles entières dormaient dans la rue, du côté
de la gare, l'hiver dernier et que dix mineurs isolés étrangers
n'ont pu être pris en charge par les services de l'ASE depuis
février. La question n'est toujours pas réglée à ce jour; si les
associations notent que quatre adolescents ont été pris en charge
par l'ASE, deux ont disparu et quatre sont soignés, en état de
détresse tant physique que mentale, par les services hospitaliers.
Non content de ne pas
assumer ses responsabilités, le Conseil général fait payer la note
de ses incohérences à la sécurité sociale!
La mairie se doit de
s'occuper de la réinsertion des jeunes et moins jeunes en déshérence
qu'ils soient français ou non quand ils sont à la rue. Là encore
le bilan est catastrophique; la seule solution (?) avancée par la
mairie en accord avec la préfecture est un hébergement en algecos
de location qui ne répond en rien aux normes sanitaires et laissent
les concernés en errance pour la journée. En janvier, lors des vœux
du mairie, à la Roseraie, nous avions proposé un huit pages
contenant notre appréhension de la question du logement et
proposions des solutions immédiates à mettre en œuvre rapidement.
L'intérêt de nos propositions est, entre autre, le faible coût par
rapport aux hôtels, la possibilité d'accompagnement réel des
populations concernées et de pouvoir loger tout le monde...
Ces
solutions avancées supposaient que les services sociaux des trois
pouvoirs locaux coopèrent avec les associations concernées et les
intéressés pour assurer une réelle insertion. Le maire n'a
toujours pas daigné nous répondre.
Pour
le « Village » et malgré un lourd passé fait
d'expulsions de squat, d'ignorance méprisante et d'hypocrisie, nous
avons laissé le bénéfice du doute à la mairie actuelle pensant
que le départ de Mr ANTONINI avait peut-être changé la donne. Mr
LECLERC du Cabinet du maire s'était engagé à nous prévenir avant
l'expulsion et mettre le temps à profit pour reloger les gens du
« Village ». Cela fait déjà quelques mois...
Occasion
manquée s'il en fut de mettre Angers à la pointe du combat contre
l'exclusion par des solutions innovantes à la crise du logement
L'hypocrisie
des élus municipaux et de ses technocrates a prévalu: ce n'est pas
eux mais les services de police qui nous ont averti de l'expulsion
imminente et en fait de relogements, ce sont les hôtels et, en
urgence, les algecos qui serviront d'hébergements au détriment des
sans abris concernés et des finances publiques et... des laissés
pour compte faute de places suffisantes.
Dans
les faits, rien n'a changé et nous ne pouvons que déplorer le
manque de lucidité et la lâcheté politique tant des élus que des
responsables administratifs à laisser des gens dans les rues d'une
agglomération où trois à quatre mille logements sont vides et
pourrissent faute d'occupants.
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