EXPULSIONS CE MATIN À
CALAIS
Les trois squats ouverts
par le collectif "Salut ô Toit" et le lieu de distribution
des repas occupés depuis un mois par des exilés ont été évacués
ce matin. Les militants et journalistes ont été éloignés de
manière à ce qu’ils ne puissent pas voir ce qui se passait à
l’intérieur du lieu de distribution.
Les personnes sont
arrêtées et emmenées dans des bus.
Des places auraient été
libérées ces derniers jours dans différents centres de rétention.
La perspective semble donc que les expulsions de squats et du
campement soient suivies d’expulsions du territoire. Les autorités
se serviront sûrement du "dispositif exceptionnel" mis en
place à Calais la semaine dernière comme argument pour dire que les
personnes qui n’ont pas demandé l’asile à cette occasion
peuvent être renvoyées sans inconvénient dans leur pays.
Une violence de plus, qui
rappelle la séquence Besson en 2009 et les tentatives de renvoyer
les Afghans dans leur pays. Et la répétition de ce qui se fait
depuis douze ans.
À distance et derrière
les grilles, les bus qui doivent emmener les exilés arrêtés au
lieu de distribution des repas.
EXPULSIONS À CALAIS :
NOUVELLES INFOS
Une partie des exilés
arrêtés ce matin ont été envoyés dans des centres de rétention,
Coquelles (près de Calais) environ 40, Lille – Lesquin, le Mesnil
– Amelot, près de Paris. Des personnes en rétention à Rennes
auraient été transférées dans des centres de rétention du sud de
la France pour libérer des places, et une vingtaine d’exilés
arrêtés à Calais seraient attendus à Rennes. Des places (180 à
200) sont disponibles dans les centres de rétention de Plaisir,
Palaiseau, Rouen, Rennes, Mesnil Amelot, Wassel.
Des mineurs (une
cinquantaine, érythréens et soudanais) ont été transférée dans
un camp à Boulogne/Mer, d’autre près de Béthune.
Des exilés ont été
envoyés à Boulogne et Dunkerque, probablement dans des
commissariats.
Une petite cinquantaine
sont encore au lieu de distribution des repas, sans qu’on sache
pourquoi ils sont encore retenus là.
Trois cent vingt exilés
ont été arrêtés selon la préfecture.
Le président de Salam,
un membre de l’Auberge des Migrants et un membre de No Border ont
été arrêtés placés en garde-à-vue.
EXPULSIONS À CALAIS : ÇA
PART EN QUENOUILLE
Vers 18h, plusieurs
personnes ont reçu des messages de mineurs emmenés près de Béthune
: ils sont en train de revenir à Calais en suivant l’autoroute.
Raflés le matin au lieu de distribution des repas, emmenés par la
police dans un centre ouvert, ils en sont partis aussitôt et ils en
reviennent.
D’autres appels se
succèdent, de Boulogne et de Lille : les policiers ont relâchés
les gens, ils rentrent à Calais. Vers 19h, nous apprenons qu’un
bénévole qui avait accueilli chez lui des exilés mis à la rue a
été arrêté à son domicile par des policiers en civil et frappé,
devant des témoins, hors de toute procédure légale pour pénétrer
chez lui. Les personnes présentes ont été aspergées de gaz
lacrymogène. Vers 21h, sa compagne, qui s’était rendu au
commissariat, a été arrêtée à son tour. Après les arrestations
de bénévoles de ce matin, l’intimidation continue, d’une
manière plus brutale et arbitraire.
Plus tard dans la soirée,
coups de téléphone de Douai et Valencienne : les bus se sont
arrêtés là, les policiers ont dit aux exilés de descendre, « go
to Salam » (Salam est le nom que les exilés donnent au lieu de
distribution des repas). Ils devraient reparaitre aussi demain à
Calais.
Vers 20h, coup de
téléphone d’exilés érythréens emmenés à Dunkerque. Ils ont
eu une petite bouteille d’eau et un biscuit le matin, ils n’ont
rien eu à manger depuis. Privés de leur liberté d’aller et venir
à 6h du matin, la retenue administrative durant au maximum 16h, ils
devraient être relâchés vers 22h, c’est-à-dire mis à la rue à
Dunkerque.
En parlant de privation
de liberté, les personnes ont été empêchées de quitter le lieu
de distribution des repas à 6h du matin, les dernières d’entre
elles ont été emmenées dans les bus peu avant 18h. Pendant ces
presque douze heures, quel régime de privation de liberté leur a
été appliqué (retenue administrative ? Garde-à-vue – ce qui
implique un délit?) et comment ont-elles eu accès aux droits liés
à ce régime de privation de liberté ?
Arithmétiquement, si
près de 600 personnes ont été arrêtées et qu’il y avait un peu
moins de 200 places disponibles en rétention, ça signifie que
quelques quatre cents personnes doivent être relâchées. Et vont
donc majoritairement revenir vers Calais. Mais il faut aussi être
attentifs aux placements en rétention, et aux risques d’expulsion
du territoire, notamment vers des pays comme le Soudan,
l’Afghanistan, etc…
Les autorités ne savent
pas quoi faire des personnes arrêtées, mais la compagnie de
gendarmes mobiles reste à son hôtel jusqu’à demain, et quatre
compagnies de CRS sont présentes à Calais ce soir. On ne sait donc
pas si les violences ne vont pas continuer ces prochains jours avec
de nouvelles destructions de campements, aussi absurdes que celle de
ce matin.
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