La loi doit
régulariser les jeunes majeurs sans papiers scolarisés et ceux
ayant été scolarisés.
En 2004, RESF se créait
sur la base d'un appel qui garde aujourd'hui une brûlante actualité.
Il revendiquait le droit à l'éducation et le droit au séjour pour
tous les jeunes et leurs familles, l'accès effectif à ce droit
fondamental qu'est le droit d'asile. Dix ans après, la question des
jeunes majeurs sans papiers scolarisés et de ceux qui l’ont été,
n’a pas trouvé de solution. Bien sûr la situation de ces jeunes
est maintenant mieux connue. Mais le sort des lycéens et des jeunes
majeurs n'est toujours pas réglé, ni même pris en compte. Ainsi la
circulaire Valls de Novembre 2012 fixe des conditions tellement
restrictives qu'elle laisse nombre d'entre eux sans perspective
d'avenir.
Pourtant des points ont
été marqués par le passé. Les arrestations dans les écoles sont
devenues impossibles, les expulsions de lycéens rarissimes par
crainte des réactions de leurs camarades. Plus même, des
régularisations, dont celles de familles, ont été imposées par la
mobilisation des lycéens, des enseignants, des parents d’élèves,
des habitants des quartiers. Parallèlement, les luttes menées par
les étudiants et les travailleurs sans papiers ont changé le regard
de la société sur les immigrés.
Aujourd’hui autant
qu’hier, une solution véritable, généreuse et pérenne de la
question des sans papiers en général et de celle des jeunes
scolarisés en particulier reste une nécessité humaine, sociale et
politique. Le gouvernement actuel tourne le dos aux aspirations que
tant d’élus, dont certains aujourd’hui ministres, défendaient
publiquement quand ils étaient dans l’opposition. Sa politique
d’immigration et les réformes qui s’annoncent, sont toujours et
avant tout guidées par une conception sécuritaire, utilitariste et
criminalisante. Elles entérinent les régressions de l’époque
Sarkozy, elles menacent le droit d’asile et la scolarisation des
enfants
Les récentes
mobilisations lycéennes à Paris, Privas, St Nazaire, Créteil, St
Etienne, Marseille, Chalon, Lyon témoignent de la solidarité et de
l’engagement de la jeunesse en faveur de l’égalité des droits.
Pour elle, le brassage
des origines, le métissage et l’ouverture au monde sont des
évidences de tous les jours. Cette aspiration à l’égalité des
droits, condition du vivre ensemble, doit se traduire dans la loi. La
loi doit régulariser.
Nous appelons les
enseignants, les personnels de l’éducation nationale et leurs
syndicats, les parents d’élèves et leurs fédérations et encore
plus les lycéens et les étudiants et leurs syndicats et toute la
communauté éducative à s’engager pour la défense de leurs
camarades sans papiers. Pour cela, nous appelons toutes ces
organisations à se réunir dès la rentrée :
- pour décider à l’automne d’initiatives nationales et locales, en lien avec les projets de loi Immigration et asile
- pour placer les lycéens et leurs familles sans papier d’hier et d’aujourd’hui sous leur protection.
Appel adopté lors de
la réunion nationale du RESF du 06 juillet 2014
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