mardi 15 juillet 2014

RESF : Appel du 6 juillet

 La loi doit régulariser les jeunes majeurs sans papiers scolarisés et ceux ayant été scolarisés.

En 2004, RESF se créait sur la base d'un appel qui garde aujourd'hui une brûlante actualité. Il revendiquait le droit à l'éducation et le droit au séjour pour tous les jeunes et leurs familles, l'accès effectif à ce droit fondamental qu'est le droit d'asile. Dix ans après, la question des jeunes majeurs sans papiers scolarisés et de ceux qui l’ont été, n’a pas trouvé de solution. Bien sûr la situation de ces jeunes est maintenant mieux connue. Mais le sort des lycéens et des jeunes majeurs n'est toujours pas réglé, ni même pris en compte. Ainsi la circulaire Valls de Novembre 2012 fixe des conditions tellement restrictives qu'elle laisse nombre d'entre eux sans perspective d'avenir.

Pourtant des points ont été marqués par le passé. Les arrestations dans les écoles sont devenues impossibles, les expulsions de lycéens rarissimes par crainte des réactions de leurs camarades. Plus même, des régularisations, dont celles de familles, ont été imposées par la mobilisation des lycéens, des enseignants, des parents d’élèves, des habitants des quartiers. Parallèlement, les luttes menées par les étudiants et les travailleurs sans papiers ont changé le regard de la société sur les immigrés.

Aujourd’hui autant qu’hier, une solution véritable, généreuse et pérenne de la question des sans papiers en général et de celle des jeunes scolarisés en particulier reste une nécessité humaine, sociale et politique. Le gouvernement actuel tourne le dos aux aspirations que tant d’élus, dont certains aujourd’hui ministres, défendaient publiquement quand ils étaient dans l’opposition. Sa politique d’immigration et les réformes qui s’annoncent, sont toujours et avant tout guidées par une conception sécuritaire, utilitariste et criminalisante. Elles entérinent les régressions de l’époque Sarkozy, elles menacent le droit d’asile et la scolarisation des enfants

Les récentes mobilisations lycéennes à Paris, Privas, St Nazaire, Créteil, St Etienne, Marseille, Chalon, Lyon témoignent de la solidarité et de l’engagement de la jeunesse en faveur de l’égalité des droits.

Pour elle, le brassage des origines, le métissage et l’ouverture au monde sont des évidences de tous les jours. Cette aspiration à l’égalité des droits, condition du vivre ensemble, doit se traduire dans la loi. La loi doit régulariser.

Nous appelons les enseignants, les personnels de l’éducation nationale et leurs syndicats, les parents d’élèves et leurs fédérations et encore plus les lycéens et les étudiants et leurs syndicats et toute la communauté éducative à s’engager pour la défense de leurs camarades sans papiers. Pour cela, nous appelons toutes ces organisations à se réunir dès la rentrée :

  • pour décider à l’automne d’initiatives nationales et locales, en lien avec les projets de loi Immigration et asile
  • pour placer les lycéens et leurs familles sans papier d’hier et d’aujourd’hui sous leur protection.

Appel adopté lors de la réunion nationale du RESF du 06 juillet 2014

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