Angers, le 23 janvier 2013
Du
point de vue des membres du CSSP49, la mise en place des blocs
modulaires à la Baumette ne pouvait constituer une « bonne »
réponse à un « vrai » problème, celui du logement ou plutôt de
l'absence de logement pour nombre de personnes.
Les
jours qui ont suivi leur installation, nous avions souligné à quel
point ces lieux étaient totalement inadaptés aux besoins des
personnes qui, malgré tout,
y trouvent refuge. Le fait de devoir quitter les lieux très
tôt le matin, l'absence d'eau potable, l'absence de possibilités de
s'y nourrir, le caractère sécuritaire de ces espaces
au détriment de l'accompagnement social étaient autant d'éléments
qui montraient l'absence de réflexion quant aux réponses à
apporter à ce problème récurrent...
http://cssp-49.blogspot.fr/2012_12_01_archive.html
Une
fois encore, les autorités préfectorales comme municipales
faisaient preuve d'un certain cynisme.
On
peut le déplorer en découvrant que ces lieux sont d'ores et déjà
saturés alors que dans le même temps la Mairie a obtenu gain de
cause sur l'expulsion des habitants du Village. Une expulsion qui
jettera à la rue plusieurs dizaines de personnes et qui viendra
grossir les rangs de ceux qui n'ont pas le droit de dormir à l'abri,
de pouvoir au moins poser leurs maigres affaires...
Ainsi
aujourd'hui, nos politiques font état, une fois n'est pas coutume,
de leurs priorités. Juste pour rappeler quelques informations pour
ceux qui auraient la mémoire courte :
- Fin d'année 2012 : achat d'un tableau d'une valeur de 250.000 euros par la ville d'Angers (heureusement soutenue par la Région et l'État) aux enchères Sothebys's à Londres
- Vacances de Noël 2012 : mise en place d'une piste de ski, place Molière, dans le cadre de Soleilsd'Hiver pour un coût estimé à 65.000 euros (coût certainement inférieur au réel et dont le résultat laisse à désirer, notamment en raison de la pluie et des températures plutôt douces)http://village49.wordpress.com/2012/12/24/oust-france-insolite-a-angers-on-skie-en-centre-ville-lesoirde-noel/
- Dans les cartons : le projet d'un parc aqualudique (priorité des priorités) pour un coût (prévisionnel) d'au moins 12 millions d'euros.
Dans
le même temps, nous avons pu entendre l'adjointe aux affaires
sociales se féliciter des recettes engrangées par les associations
caritatives présentes à Soleils d'Hiver. 3.000 euros de recettes à
se partager entre 12 associations. Pas d'erreur de chiffres. 3.000
euros pour le caritatif, 65.000 euros pour que quelques angevins
puissent skier sur quelques mètres dans un semblant de gadoue
givrée.
Le
plus triste, c'est que nous pourrions développer très longuement ce
type d'informations. Le contraste est saisissant. Est-il vraiment
question d'argent ? Les pouvoirs locaux en manquent-ils vraiment ? On
peut largement en douter en contemplant le chèrement payé guerrier
massaï, dans ce quartier de la gare pas loin de l'endroit où
dormaient -comble du cynisme- de nombreux réfugiés africains.
Non
seulement, ces êtres humains (est-il besoin de le préciser) doivent
faire face à des conditions de vie difficiles mais en plus ils
doivent affronter un certain mépris ou plutôt un mépris certain
des politiques, aveugles et sourds à leurs demandes, enfermés
qu'ils sont dans leur tour d'ivoire, à ne voir que ce qui sert leurs
intérêts.
Aujourd'hui,
à l'aube de l'année 2013, peut-on accepter que la mise à l'abri
soit illégale ? Que l'argent public soit ainsi « gaspillé » ? Que
des sommes faramineuses soient dépensées dans les loisirs et les
animations en tout genre et ce, au détriment des besoins
fondamentaux de la personne humaine ? Jusqu'à quand pourra-t-on
accepter l'inacceptable ? Que faut-il pour que citoyens comme élus
réagissent et agissent ? Que les vraies priorités deviennent
prioritaires et que le superflu reprenne sa place ?
Non,
le temps n'est plus à l'indignation, ni au discours charitable. Le
temps est venu de faire entendre une autre voix, de faire respecter
les droits des personnes, de donner un sens et une valeur aux actions
politiques et citoyennes. Nous vous appelons à agir pour que ce
message résonne haut et fort. Le temps est venu de dire « ça
suffit ! » d'années d'échecs répétés de ces politiques
ruineuses et à courte vue. Nous tenons à disposition les
propositions que nous avons remises au maire lors des voeux de la
Roseraie.
C'est
ce chemin que nous défendons avec « le village » et ses habitants
pour que plus personne ne dorme à la rue ! Notre voeu pour 2013 :
que les angevins et -pourquoi pas- leurs élus nous rejoignent sur ce
chemin.
Les
membres du CSSP49
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