samedi 13 juillet 2013

Témoignages de l'expulsion : quelques précisions


Puisque les médias ne le font pas (ou le font mal), il nous paraissait essentiel de vous transmettre un certain nombre de précisions sur les faits qui se sont déroulés le 9 juillet lors de l'expulsion du Village. Ceci étant dit, si des journalistes consciencieux veulent bien compléter ou rectifier certaines infos, plusieurs personnes du CSSP49 sont à leur disposition pour leur dire (entre autres) que :

  • Ce que nous réclamons, ce n'est pas de la charité ni de l'urgence. La mise à disposition des algécos est un symbole du traitement de la question sociale proposé par les pouvoirs locaux. Aujourd'hui, il ne s'agit pas « gérer » la misère mais bel et bien de la combattre en réaffirmant le droits des personnes à vivre dignement. 
     
  • Contrairement à ce que la marie a annoncé le jour de l'expulsion et ce que les médias ont pu transmettre, il n'y avait pas de places pour les expulsés du Village, ni au 115, ni ailleurs.
  • Il est à noter à quel point les déclarations du préfet concernant sa position contre les expulsions de logement quelques jours à peine avant celle du Village est d'une ironie accablante de la part d'un représentant de l'état. 
     
  • La manière dont les Rroms de Roumanie ont été « embarqués » s'apparente d'avantage à une « rafle » qu'à un simple contrôle de papiers. D'ailleurs, nombre d'entre eux ont d'ores et déjà un aller simple pour la Roumanie. Pour rappel, certains vivent à Angers depuis plusieurs années. `

  • Les moyens mis en oeuvre pour cette expulsion sont la preuve qu'il ne s'agit pas d'une question économique mais bien d'une position idéologique. Ces moyens sont disproportionnés et montrent bien l'intention sous-jacente qui a guidé cette action :


Si l'on prend en compte le carburant, les salaires, les primes des CRS (au moins 50 minimum dont certains payés à dormir dans 9 cars et 1 grand bus), la présence de la brigade canine avec chiens policiers dissuasifs pour obliger des familles et enfants à monter dans 3 fourgons de police (d'ailleurs comment se fait-il que les représentants de l'état ait accepté qu'on utilise ces chiens sans muselière pour les faire monter dans les fourgons ?), un directeur de la police en beau costume et ses accompagnants, des représentants de la mairie et des affaires sociales, un huissier (toujours le même) et son assistante grassement rémunéré pour l'occasion, 4 agents de sécurité dont 2 par nuit au squat depuis mardi, 2 serruriers, 4 agents de montage, 2 tours de benne et camion de déménagement, 4 voitures de police mobilisées, des agents du renseignement dont 1 qui s'est fait grillé dans un appartement (certainement réquisitionné) de l'immeuble d'en face, un cabinet d'avocats pour défendre une décision de justice qui mobilise autant de greffiers et de magistrats, etc. etc. c'est donc presque 100.000€ de dépenses publiques pour une matinée d'expulsion ! ...soit presque la construction d'une maison...

Et rien pour loger même provisoirement une femme enceinte et sa fille jetées à la rue (le CCAS l'a raccompagnée en voiture sous l'insistance des soutiens sur place, pour finalement l'abandonner en lui disant d'appeler le 115  !!!) Un témoin de l'expulsion a pu s'en rendre compte par lui-même en appelant le 115. Aucune solution si ce n'est un abri spartiate derrière le Gaumont.

Triste comédie en effet que ce ballet incessant des uns et des autres au nom de la République et de l'Etat.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire