Le vendredi 11
janvier, l'huissier est repassé au Village pour signifier l'ordonnance
du 7 janvier 2013 concernant l'expulsion des habitants.
Cela a été l'occasion d'une mise au point sur les délais accordés.
Certains des habitants de
la rue d'Orgemont ont compris, encouragés par l'ambiguïté du
discours de l'huissier et l'article de Ouest France, qu'ils n'avaient
qu'un mois de délai avant une éventuelle intervention policière
pour les évacuer par la force...
D'autres, faisant
remarquer que le tribunal ne retenait pas de voie de fait à l'encontre des habitants (Courrier de l'Ouest à l'appui), estimaient que le
délai légal de deux mois avant exécution était reconnu aux
habitants.
Les uns et les autres ont
raison en partie et tort en globalité !
Explication après
relecture de l'ordonnance :
- Oui, le délai légal de deux mois, à compter du commandement d'huissier est retenu.
- Oui, un délai d'un mois supplémentaire est accordé à compter de la signification de l'ordonnance.
La procédure se déroule
donc ainsi:
- Hier, 11 janvier 2013, signification de l'ordonnance... délai d'un mois
- A partir du 11 février, l'huissier pourra revenir et délivrer aux habitants un commandement à quitter les lieux. Ce commandement sera exécutoire par l'intervention de la force publique, si besoin, à compter du 11 avril 2013.
Le délai total accordé
aux habitants sera donc de trois mois; à nous de le mettre à profit
!
Ce qui est notable dans
cette ordonnance :
- La juge des référés ne reconnaît pas l'urgence à statuer invoquée par la mairie :
- Ni pour l'insécurité supposée des lieux
- Ni pour le démarrage des travaux évoqués au cours de l'audience
- Le délai supplémentaire accordé aux habitants
- L'absence d'astreinte contrairement à d'autres occupations "sans droit, ni titre".
Ce qu'on peut regretter :
Que le tribunal, n'ayant
pas reconnu l''urgence, n'a pas été au bout de la cohérence en
demandant le renvoi sur le fond comme le demandait notre avocat.
La seule urgence réelle
est l'hébergement d'une part grandissante de la population n'ayant
ni la possibilité, ni les moyens financiers...
Si la responsabilité de
l'état est incontournable dans cette affaire, les autorités
locales, traînant les sans abri en justice, ne sont pas exemptes de
complicité active; l'argument avancé, lors des discussions que nous
avons eu avec les responsables municipaux sur leur responsabilité
civile et même pénale en cas d'incident grave dans un squat ne
tient pas une minute.
En effet, le maire, en
temps que premier magistrat de la commune, peut être mis en cause
pour tout incident grave, d'ordre public ou privé, survenu sur le
territoire de sa ville. Des procès récents mettant en cause des
maires de communes en attestent... Si demain, un sans abri décède
dans les rues d'Angers faute d'avoir été secouru préventivement,
par exemple ?
En conclusion, il est
urgent pour les autorités, au bout de quatre ans d'échec et de
gaspillage de l'argent public, d'expérimenter enfin la cohérence
des solutions que nous proposons !
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